L’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, accompagné du commandant de la force Licorne, a fait le point de la situation nationale avec le Chef de l’état. Le processus de paix a été, hier, au centre des échanges entre l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, André Janier, qui avait à ses côtés le commandant de la force Licorne, le général de division Philippe Houbron, et le Président de la République, Laurent Gbagbo. Le bon déroulement de l’opération d’identification de la population et de recensement électoral ainsi que la situation sécuritaire marquée par la réduction des effectifs des soldats français et de l’Onuci sont les principaux sujets abordés. Le chef de l’exécutif ivoirien a donc été informé de la récente décision du gouvernement français de revoir à la baisse l’effectif de la Licorne. Le Chef de l’Etat a été informé des dispositions pratiques arrêtées concernant la force française déployée dans le pays depuis le début de la crise militaro-politique en septembre 2002 et dont l’effectif baissera de 2000 à 900 éléments. «Nous avons mis à profit cet entretien pour expliquer, dans le détail, à M. le Président, les raisons qui avaient motivé la décision des autorités françaises de diminuer les effectifs de Licorne». Une mission à laquelle, dit-il, le commandant de la force, le général Houbron, s’est attelé. Notamment le calendrier, le chiffre, etc. Selon André Janier, les deux parties s’en sont félicité. «Nous avons convenu que la diminution des effectifs était une bonne nouvelle pour la Côte d’Ivoire parce que cela signifie que la situation sécuritaire s’améliore dans votre pays. Et le Président a répété qu’il prenait cela comme un signe positif et qu’il s’en réjouissait», a-t-il ajouté. La réduction de l’indice de sécurité n’est certes pas exclue, mais il va falloir patienter encore six mois, lors du prochain examen de la situation par l’Onu, seule institution compétente pour en décider. «Il y aura un nouveau débat au mois d’avril, pour évaluer la situation en Côte d’Ivoire et une nouvelle décision sera prise puisque le mandat de l’Onuci a été prorogé de six mois, jusqu’à fin juillet 2009. En ce moment-là, le Conseil de sécurité se réunira de nouveau, à New York, pour évaluer la situation, voire se poser la question de savoir s’il est toujours nécessaire de maintenir autant de Casques bleus en Côte d’Ivoire ? Et si on constate que la situation sécuritaire s’est encore améliorée, je suppose que le Conseil de sécurité en tirera les conséquences et accompagnera cette évolution positive de la situation», a affirmé l’ambassadeur. Interrogé sur l’état des discussions dans la perspective de la révision des accords de défense entre la Côte d’Ivoire et la France, l’ambassadeur français a confié que les échanges d’hier n’ont pas porté sur cette question. Toutefois, il a rappelé qu’une mission avait à cet effet été envoyée à Abidjan, il y a quelques mois. «Comme vous le savez, le Président Sarkozy, il y a à peu près un an, dans son discours du Cap, avait annoncé sa volonté de revoir, renégocier, rediscuter, bilatéralement, avec chaque pays intéressé, ces accords de défense. Une délégation française est venue ici, il y a quelques mois, pour en parler avec les autorités ivoiriennes ; cela s’est bien passé. Et ce dossier suit son cours également. Mais nous sommes, je crois, parfaitement en phase sur ce sujet», a expliqué le diplomate. Le déroulement de l’identification a été apprécié en dépit des difficultés rencontrés, des financements et du temps que cela demande. «Le Président nous a expliqué que c’est une opération lourde, qui coûtait cher et prenait du temps. Mais nous étions d’accord, avec lui, que ça a avancé dans le bon sens», a dit Janier. Peu après le représentant de la France, place a été faite à une délégation nigérienne conduite par le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de la Décentralisation, Albade Abouba et comprenant M. Mahamane Moussa, ministre du Développement agricole et l’ambassadeur du Niger en Côte d’Ivoire, Yacouba Bakane. La délégation était porteur d’un message du président nigérien à son homologue ivoirien et portant sur la qualité des relations entre les deux pays, a expliqué le ministre d’Etat. S’agissant de la crise ivoirienne, le ministre d’Etat a souhaité qu’«une solution définitive» puisse être trouvée à «cette malheureuse crise» Car, a-t-il dit, «nous la vivons aussi par ricochet».
Paulin N. Zobo
Paulin N. Zobo