Des débris de vitres brisées. Le plafond entièrement consumé. Des fauteuils et chaises calcinés. De loin, le spectacle est désolant. Plus près, l’on s’aperçoit de l’ampleur des dégâts. Ordinateurs, fax et photocopieurs, ont été consumés par les flammes. Entassées sur des tables, la pile de documents touchés par la flamme tient à peine. Voici ce qui reste du bureau de Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée Nationale, sis au sein de l’Institution. Un incendie dont les causes sont toujours inconnues, est passé par là. Il a ravagé le bureau aux environs de 7 heures, le samedi 14 février dernier. Les dégâts auraient été plus importants n’eût été la promptitude des soldats de feu. Selon des témoins, les sapeurs pompiers militaires, avec à leur tête le Colonel Adama Coulibaly, chef de corps de cette unité, sont arrivés à 7h30 mn sur les lieux après avoir été informés par le chef du service approvisionnement logistique et gestion du patrimoine. Une fois sur les lieux, les soldats du feu ont dû déployer de gros efforts pour circonscrire les flammes qui devenaient de plus en plus menaçantes pour tout le bâtiment. Déjà, elles avaient ravagé le bureau du président Koulibaly, son secrétariat particulier ainsi que les salles d’attente et de conférence. Mais les hommes du colonel Coulibaly ont pu limiter les dégâts en s’introduisant à l’intérieur des différents bureaux après avoir brisé les baies vitrées pour y avoir accès. De là, ils ont pu mettre fin à la furie des flammes ravageuses. Informé du drame, Mamadou Koulibaly est venu pour constater les dégâts. Devant la presse, l’homme ne s’est pas empêché d’exprimer sa désolation devant l’ampleur des dégâts. «Mon bureau a complètement cramé. Il n’y a plus rien là-dedans. Pas de moquette, pas de fauteuils, pas d’ordinateurs. Le secrétariat est aussi parti en fumée», a-t-il regretté. Toutefois, le président de l’Assemblée nationale a tenu à relativiser les choses et rassurer les Ivoiriens. «L’Assemblée Nationale n’a pas pris feu. Vous voyez que le bâtiment est là ; les députés vont continuer à travailler. C’est uniquement mon bureau, mes documents, mes archives, mon secrétariat, et une partie de mon cabinet qui ont pris feu. Il faut donc rassurer les Ivoiriens», a-t-il précisé. M. Mamadou Koulibaly a expliqué qu’il tenait à faire cette précision afin que «les Ivoiriens sachent que les autres parties de l’Institution n’ont pas été touchées par le feu». Les autres bâtiments du palais de l’Assemblée nationale n’ont pas été touchés. Il s’agit de l`Hémicycle, la Salle Rouge, la Rotonde, la Salle des Pas Perdus etc. Alertées à leur tour, d’autres personnalités telles que le Député Jacques Andoh, le Ministre de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, le Général Aka Kadjo Marc, Commandant de l’Armée de l’Air, et Simone Ehivet-Gbagbo, ont effectué le déplacement pour constater les dégâts causés par cet incendie. La vice-présidente s’est dite consternée par l’ampleur des dégâts de ce sinistre dont elle comprend difficilement les circonstances : «Je ne comprends pas. C’est terrible. […]. Ce bâtiment était entretenu, il est gardé. Je préfère ne pas émettre d’hypothèses. J’attends qu’une enquête rigoureuse et sérieuse se fasse et qu’on sache ce qui s’est vraiment passé», a-t-elle souhaité. La police criminelle arrivée sur les lieux, a, par les services du commissaire Gogoua Maxime, ouvert une enquête pour déterminer les causes de l’incendie. Notons que selon les archives, les bâtiments qui constituent l`actuel Palais de l`Assemblée Nationale ont été inaugurés officiellement en novembre 1954 pour abriter l`Assemblée territoriale créée deux ans plus tôt.
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté