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International Publié le lundi 16 février 2009 | Fraternité Matin

Madagascar : Vers le partage du pouvoir ?

La Cedeao a demandé, le week-end, aux chefs d’Etat des 15 pays membres d’ouvrir le dialogue national pour éviter les révisions opportunistes des constitutions. Si en Afrique de l’Ouest, notamment après les élections présidentielle et législatives au Ghana, on a fini par comprendre que le respect de la constitution, qui consacre, dans la plupart des pays, l’alternance démocratique, est le sanctuaire de la démocratie, ce qui se joue sur la Grande île est tout simplement une insulte au bon sens, à la démocratie et à la dignité des Africains. Avant la fin de son second mandat comme Secrétaire général de l’Onu et à la veille du sommet d’Accra III sur la crise ivoirienne, Kofi Annan s’était félicité de ce qu’en Afrique, de plus en plus de pouvoirs sont démocratiques. Et avait lancé une sévère mise en garde aux champions du tripatouillage des constitutions. En 2004, un tel discours ne manquait pas de courage et d’audace. Aujourd’hui plus que jamais, les Malgaches ont besoin de revisiter ce discours et d’adopter un ton ferme pour que les deux protagonistes et leurs militants soient repris en main. Car ce qui se profile à l’horizon, c’est un coup d’Etat contre l’ordre constitutionnel. Les membres de la communauté internationale veillent et jouent les pyromanes apaisés avec leurs différents médiateurs après que 100 vies ont péri dans les violences consécutives au conflit qui oppose le Président Ravalomanana et le maire déchu de Antanarivo, Andry Rajoelina, qui a pris la tête d’une « Haute autorité de transition ». Le secrétaire d’Etat à la Coopération de France, Alain Joyandet, s’est rendu sur l’île pour une mission de bons offices. Quand le Secrétaire général de l’Onu, après avoir demandé que soient jugés les membres de la garde présidentielle qui ont tué 28 personnes lors des manifestations du 7 février, y dépêchait un émissaire. De même que l’Union Africaine avec l’Ivoirien Amara Essy. Au nom du correctement politique. Mais la mode, déjà expérimentée en RDC, au Kenya et au Zimbabwe après la Côte d’Ivoire, pend au nez du Président Ravalomanana. Lui qui a eu recours, pendant six mois, à la rue pour arracher, après une présidentielle qu’il disait remporter, le pouvoir au Président sortant Didier Ratsiraka, soutenu par la France. Depuis 2000, il gouverne. Cependant, avec les écueils de la mauvaise gouvernance, les rapports de force ont changé. La grogne sociale est forte au sein des populations qui ont trouvé dans la personnalité du maire d’Antanarivo le porte-voix des sans voix et des douleurs. Une coalition de l’opposition s’est ralliée à lui et appelle à la désobéissance civile à partir d’aujourd’hui. Cette coalition semble se faire le relais du maire déchu pour montrer à la face du monde que l’on est sorti du face à face et du duel à mort entre les deux protagonistes. Et comme la base de la contestation s’élargit, il faut tenir compte dans les discussions des nouveaux acteurs. Qui, comme le maire déchu, qui entend installer aujourd’hui ses 10 ministres dans les locaux des membres du gouvernement légal et légitime, réclament le partage du pouvoir sans autre forme de procès. Conformément au plan secret que la communauté internationale a déjà sous son manteau. On mettra en avant la popularité du maire, la taille des mouvements de contestations, l’holocauste qu’a fait la garde présidentielle le 7 février dernier, avec 28 morts en une journée, pour recourir à une solution politique au détriment de la légalité. Les médiateurs ne sont que des mandataires et ils seront tenus d’aller dans le sens de ceux dont ils répondent. Au nom de la sécurité internationale, la crise à Madagascar ne saurait longtemps mettre en péril l’équilibre du monde. Et cela appelle l’intervention de la communauté internationale. Le Président Ravalomanana qui a donné 1.200.000 hectares de terres à Daewoo pour faire du maïs et du riz génétiquement modifiés non pas pour la consommation locale dans un pays qui est l’un des plus pauvres au monde, mais pour l’exportation, sans grand succès du fait des troubles, on ne peut que s’interroger sur les pratiques d’un tel Chef d’Etat. Et dans la solution politique : le partage du pouvoir pour ramener la paix avec certainement Andry Rajoelina comme Premier ministre, cela va peser dans la balance.




Franck A. Zagbayou
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