Incendie à l`Assemblée Nationale : d`importantes questions sans réponse

Un incendie criminel, accidentel ou de négligence, les Ivoiriens continuent de s'interroger sur les causes exactes de cet incendie qui a touché en plein cœur la deuxième Institution du pays. Les bureaux du Pr Mamadou Koulibaly ont été totalement réduits en cendre malgré la prompte réaction des trois casernes des sapeurs pompiers militaires d'Abidjan. Tout a brûlé et si vite brûlé comme si on avait fait explorer une bouteille de gaz et mis de l'essence avant de jeter le feu. Avant hier à notre arrivée aux alentours de 10h30 à l'Assemblée nationale, les locaux de l'Institution ressemblaient à une grande piscine non entretenue avec une forte odeur de fumée. C'était après le passage des soldats du feu qui ont réussi à circonscrire l'offensive des flammes. Mais qu'est-ce qui a brûlé au bureau du président Koulibaly ou qu'est-ce qui devrait brûler si l'on met en avant la thèse de l'incendie criminel ? Selon nos informations, "le bureau d'un président de l'Assemblée nationale comme Koulibaly peut contenir beaucoup de choses. Il y a les documents officiels de travail mais aussi tout ce qui relève du secret car Koulibaly est quand même la deuxième personnalité de l'Etat et à ce titre, il peut être un réservoir de données stratégiques au niveau de l'Etat. L'Assemblée nationale est aussi une grande maison dont la gestion peut générer des choses pas toujours saines. Koulibaly ne serait pas un homme d'argent, c'est ce qu'on dit de lui, comme on le dit de tous les refondateurs d'ailleurs.

Dans le bureau du président Koulibaly se trouverait aussi un coffre-fort. Une chose qui peut paraître normale eu égard au fait qu'en tant que président d'une Institution, il devrait pouvoir disposer de fonds en permanence pour répondre aux obligations de sa charge à tout moment. Ce qui est intrigue plus d'un dans cette affaire, c'est que c'est uniquement le bureau et le secrétariat du président qui ont brûlé. Pourquoi ? Seraient-ils les plus vétustes de l'hémicycle ? S'interroge une source proche de l'Assemblée nationale.

En effet, les bâtiments de l'actuel parlement datent des années 1947-1952 et c'est la toute première fois qu'ils sont la cible d'incendie. "Les bureaux du président de l'Assemblée ne s'offrent pas au premier venu, ils sont hermétiquement fermés et surveillés. Du reste, les locaux de l'institution sont surveillés 24 heures sur 24 par la garde républicaine" mentionne une autre source. Tout cela en rajoute au mystère car cet incendie comme celui qui avait ravagé la direction des Finances, il y a quelque temps, s'est aussi produit le week-end. En l'absence du personnel. Peut-on encore parler de simple coïncidence ?

Akwaba Saint Clair