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Économie Publié le lundi 16 février 2009 | Notre Voie

Nouveau permis de conduire : Les manœuvres de Starten pour évincer Interflex

Le comité d’évaluation de la réforme du permis de conduire se réunit ce jour à Abidjan à l’effet de plancher sur la crise née des revendications formulées récemment par l’un des concessionnaires, à savoir la société Starten Technologies. En effet, le 28 janvier dernier, Starten Technologies qui est chargée du pré-enregistrement des nouveaux permis de conduire de format carte de crédit a adressé un courrier au ministre des Transports dans lequel elle menace de se retirer du processus si ses exigences ne sont pas satisfaites. C’est que, selon son directeur général, M. Florian Klinger, Starten est une société aujourd’hui sinistrée par la faute de l’Etat qui a réduit de moitié le prix initial du permis et Interflex Africard, l’autre concessionnaire chargé de l’édition du permis. M. Klinger reproche essentiellement deux choses à Interflex. Premièrement, de refuser de lui communiquer les informations nécessaires à la construction et à la sécurisation de la nouvelle base de données centrale. Deuxièmement, de ne pas maîtriser le procédé d’édition du nouveau permis. Ce qui ferait que quarante mille permis resteraient encore bloqués dans le circuit.

Faux procès !, répondent les responsables d’Interflex. Sur la première accusation, les responsables d’Interflex soutiennent que la convention qui les lie à l’Etat de Côte d’Ivoire ne mentionne pas qu’ils doivent communiquer les numéros des permis qu’ils éditent à Starten dont le rôle est de faire le pré enregistrement. “C’est à l’Etat que nous transmettons nos informations, tout comme Starten met à la disposition de l’Etat une base de données sur le pré-enregistrement”, rétorque M. Baffah Koné, directeur général d’Interflex. Il estime d’ailleurs que c’est bien à dessein que l’Etat a séparé le pré-enregistrement et l’édition. “C’est pour éviter la fraude qu’on a séparé les deux”, ajoute-t-il.

Sur la prétendue incapacité d’Interflex à maîtriser le procédé d’édition du permis, M. Baffah Koné et son directeur de l’exploitation, William Godbion, tombent des nues. “Le ministre des Transports a visité nos installations et a pu constater que nous avons ce qu’il faut pour faire le travail”, soutiennent-ils. “Mais en plus, aujourd’hui, nous ne tournons qu’à 35% de nos capacités de production, le reste du temps, nous attendons qu’on nous amène les dossiers”, réplique M. Koné. Cette affirmation, selon lui, est corroborée par le rapport fait l’année dernière par une mission du comité d’évaluation qui s’était dit satisfaite du travail effectué par toutes les parties prenantes au processus de production du nouveau permis.

Pourquoi donc ce coup de sang subit des responsables de Starten ? La raison est à rechercher, selon les responsables d’Interflex, dans la volonté de leur partenaire de les évincer à tout prix du projet. En effet, à l’origine, le projet de confection du nouveau permis de conduire avait été remporté en lot unique par Interflex Africard à la suite d’un appel d’offres international. Par la suite, et pour des raisons inconnues, Starten Technologies, qui avait été battue a été remise en scelle. Au bout d’une vaine tentative d’écarter Interflex, Starten a été autorisée à faire le pré-enregistrement quand l’édition, c’est-à-dire, la fabrication du permis, est revenue à Interflex. Les responsables d’Interflex soupçonnent leur partenaire dans l’opération de continuer à orchestrer des manœuvres pour évincer leur société en la disqualifiant aux yeux de l’opinion et des autorités, pour se positionner comme l’opérateur unique.

Au demeurant, ils accusent Starten d’avoir cautionné les pré-enregistrements personnalisés à l’occasion desquels les coûts du permis sont largement renchéris. Ainsi, l’échange du permis qui se fait normalement à 21.500 F passe facilement à 30.000 ou 35.000F, soit un surcoût de 8.500 à 13.500F par rapport au prix normal. “Nous avons refusé de nous associer à ce procédé qui n’est pas conventionnel”, se défendent les patrons d’Interflex.

En tout état de cause, le ministre des Transports, le ministre de l’Economie et des Finances, le directeur de cabinet du Premier ministre et le représentant du président de la République qui composent le comité d’évaluation qui se réunit aujourd’hui ont du pain sur la planche.


Augustin Kouyo
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