Le collège moderne du Plateau est situé au cœur de la commune dirigée par Akossi Bendjo. A l`entrée, ce matin du mois de février, des élèves sont occupés à réajuster leurs tenues. Des filles, indifférentes à ce qui se passe, conversent en mangeant du pain. Dans l`enceinte de l`établissement, un espace séparé des salles de cours, sert de marché. Des élèves s`y dirigent tandis que d`autres en ressortent avec des beignets ou du pain. Yao A. Rosette, en classe de 4ème, indique qu`à midi, elle y mange le plus souvent de “l`alloco” avec des œufs. Quant à Kouao Chantal, en 5ème, elle a une affection particulière pour le “garba”, qu`elle peut se procurer à la “Sorbonne du Plateau”, située non loin. La plupart des élèves de ce collège s`alimentent d`ailleurs en ce lieu de commerce et de débat public. Siaka C., un vendeur de nourriture, confirme que les élèves affectionnent l`attieké, le garba et le pain surtout le matin. Il y a par contre des élèves dont la bourse ne permet pas de se restaurer à midi. Couchée sur un pagne dans le jardin public du Plateau, Sidibé Awa se repose en attendant la reprise des cours. «La nourriture est trop chère au Plateau pour nous qui n`avons pas de moyens. Je préfère lire un roman ou me reposer », se contente-t-elle. A côté du groupe de ceux qui se restaurent, il y a ceux qui préfèrent attendre le retour à la maison pour le faire.
« Je préfère aller manger à la maison parce que ma mère n`aime pas que je mange dehors », explique pour sa part Aké Jacques. Diomandé Siaka, en 3ème, habite à Yopougon. Il déplore le manque de cantine dans son établissement. «Ici, au collège, on fait la double vacation. Donc, c`est extrêmement difficile de manger quand on a cours l`après-midi. Non seulement tu ne peux pas manger à la maison avant de venir mais dans le même temps tu ne peux pas arriver à l`heure pour manger et te reposer», se désole-t-il.
Le lycée municipal « Pierre Gadié » de Yopougon est situé à Kouté, non loin du terminus des bus 30 et 40. Des vendeuses sont installées en face et aux alentours. Amoin Yvette vend du pain. A sa gauche, Marguerite, appelée “La tantie”, propose de l`alloco. Sous un hangar, des élèves discutent en mangeant. Une élève de 15 ans fait le service. L`espace de “La Tantie” est bondé. On y trouve un peu de tout : l`attiéké, l`alloco, le placali etc. Yéo Fanta, en terminale A, vient régulièrement y manger. « Je suis une cliente fidèle de “La Tantie”. Étant donné qu`il n`y a pas de réfectoire, tous les élèves sont obligés de manger dehors. Mais, certaines de mes amies vont beaucoup plus loin», raconte-t-elle. Alidou, vendeur d`attiéké à 200 mètres du lycée, a une clientèle composée d`élèves. «Quand les élèves viennent manger, certains trouvent que les poissons sont trop chers pendant que d`autres dépensent sans tenir compte du prix». En effet, pour manger le garba, il faut dépenser au moins 250 Fcfa. Ce qui n`est pas à la portée de tous.
Un petit tour au lycée moderne de Treichville, permet de confirmer qu`ici aussi, il n`existe pas de cantine scolaire. Ce marché se trouve hors de l`établissement permet aux élèves de se restaurer. L`emplacement attriste les élèves. «J`aurais préféré que le marché se trouve à l`intérieur. Puisqu`on n’a que 15 minutes de récréation, juste le temps de finir de manger et le portail est fermé», soutient Kouyaté Mohamed, en second C. Approché, le proviseur, Mme Assamoi Marguerite, est désolée par le manque de cantine, vu que les élèves viennent de partout et souvent même de Bingerville. « Nous avons fait une demande. Les démarches sont en cours. Mais, en attendant, nous faisons un suivi au niveau de la propreté du marché. Nos services sanitaires s`en occupent », indique-t-elle. Rappelons que le marché du lycée municipal de Treichville s`est retrouvé dehors, suite à une bagarre entre deux élèves au cours de l`année scolaire 2003-2004. Et l`on a déploré un blessé grave. Ce marché était devenu un véritable lieu de plaisir où les élèves s`adonnaient souvent au jeu de cartes.
Aujourd`hui, dans leur immense majorité, les élèves d`Abidjan sont logés à la même enseigne au niveau de l`alimentation. Le menu est peu varié : attiéké, poisson, alloco. Pour les plus fortunés, il y a, le “foutou-banane” ou igname.
Ceux qui n`ont pas de moyens sont obligés de passer la journée sans manger. «L`année dernière, mon voisin a passé plusieurs journées le ventre creux parce qu`il n`avait pas de moyen pour se restaurer à midi», regrette Camara Abou, en 4ème. Souvent, certains sont obligés de «se débrouiller » avec leurs camarades, c’est-à-dire de quémander.
Le lycée moderne d`Abobo comporte 2 établissements c`est-à-dire le lycée 1 et le lycée 2. Ici, un marché sert de restaurant pour les élèves. On y trouve essentiellement des vendeuses de galettes, d`attiéké, de jus, de placali, de foutou. Ce 11 février à midi, un groupe de jeunes filles en tenue de sport bavardent en avalant du foutou. Elles semblent heureuses de se retrouver. Non loin, une femme braise de la banane, sa voisine distribue du jus de « bissap » et de « passion ». Le même décor que dans les autres lycées. Le proviseur du lycée 1, Mme Adobo, reconnaît que l`idée ne lui est jamais venue d`instaurer une cantine dans son établissement. «Quand je suis arrivée dans cette école, j`ai trouvé les choses ainsi, donc j`ai préféré continuer dans la même lignée. Toutefois, les assistants sociaux et l`hôpital de l`école suivent l`alimentation des élèves», explique-t-elle. Le constat est le même au lycée classique d`Abidjan. Avec une capacité d`accueil de 4.000 élèves, cet établissement a formé bon nombre d`élites. Jadis il y existait une cantine scolaire. Aujourd`hui il n’en existe plus aucune trace. Les élèves se contentent d`un marché interne ou sortent carrément de l`école pour se restaurer à la «Cité rouge». Ceux qui n`ont pas assez de moyens, se consolent avec de la banane braisée accompagnée d`arachide. Comme on le constate, les lycéens et collégiens rencontrent de plus en plus de difficultés pour s`alimenter correctement sur le lieu des cours. Cette situation pourrait nuire à la qualité de la formation.
« Je préfère aller manger à la maison parce que ma mère n`aime pas que je mange dehors », explique pour sa part Aké Jacques. Diomandé Siaka, en 3ème, habite à Yopougon. Il déplore le manque de cantine dans son établissement. «Ici, au collège, on fait la double vacation. Donc, c`est extrêmement difficile de manger quand on a cours l`après-midi. Non seulement tu ne peux pas manger à la maison avant de venir mais dans le même temps tu ne peux pas arriver à l`heure pour manger et te reposer», se désole-t-il.
Le lycée municipal « Pierre Gadié » de Yopougon est situé à Kouté, non loin du terminus des bus 30 et 40. Des vendeuses sont installées en face et aux alentours. Amoin Yvette vend du pain. A sa gauche, Marguerite, appelée “La tantie”, propose de l`alloco. Sous un hangar, des élèves discutent en mangeant. Une élève de 15 ans fait le service. L`espace de “La Tantie” est bondé. On y trouve un peu de tout : l`attiéké, l`alloco, le placali etc. Yéo Fanta, en terminale A, vient régulièrement y manger. « Je suis une cliente fidèle de “La Tantie”. Étant donné qu`il n`y a pas de réfectoire, tous les élèves sont obligés de manger dehors. Mais, certaines de mes amies vont beaucoup plus loin», raconte-t-elle. Alidou, vendeur d`attiéké à 200 mètres du lycée, a une clientèle composée d`élèves. «Quand les élèves viennent manger, certains trouvent que les poissons sont trop chers pendant que d`autres dépensent sans tenir compte du prix». En effet, pour manger le garba, il faut dépenser au moins 250 Fcfa. Ce qui n`est pas à la portée de tous.
Un petit tour au lycée moderne de Treichville, permet de confirmer qu`ici aussi, il n`existe pas de cantine scolaire. Ce marché se trouve hors de l`établissement permet aux élèves de se restaurer. L`emplacement attriste les élèves. «J`aurais préféré que le marché se trouve à l`intérieur. Puisqu`on n’a que 15 minutes de récréation, juste le temps de finir de manger et le portail est fermé», soutient Kouyaté Mohamed, en second C. Approché, le proviseur, Mme Assamoi Marguerite, est désolée par le manque de cantine, vu que les élèves viennent de partout et souvent même de Bingerville. « Nous avons fait une demande. Les démarches sont en cours. Mais, en attendant, nous faisons un suivi au niveau de la propreté du marché. Nos services sanitaires s`en occupent », indique-t-elle. Rappelons que le marché du lycée municipal de Treichville s`est retrouvé dehors, suite à une bagarre entre deux élèves au cours de l`année scolaire 2003-2004. Et l`on a déploré un blessé grave. Ce marché était devenu un véritable lieu de plaisir où les élèves s`adonnaient souvent au jeu de cartes.
Aujourd`hui, dans leur immense majorité, les élèves d`Abidjan sont logés à la même enseigne au niveau de l`alimentation. Le menu est peu varié : attiéké, poisson, alloco. Pour les plus fortunés, il y a, le “foutou-banane” ou igname.
Ceux qui n`ont pas de moyens sont obligés de passer la journée sans manger. «L`année dernière, mon voisin a passé plusieurs journées le ventre creux parce qu`il n`avait pas de moyen pour se restaurer à midi», regrette Camara Abou, en 4ème. Souvent, certains sont obligés de «se débrouiller » avec leurs camarades, c’est-à-dire de quémander.
Le lycée moderne d`Abobo comporte 2 établissements c`est-à-dire le lycée 1 et le lycée 2. Ici, un marché sert de restaurant pour les élèves. On y trouve essentiellement des vendeuses de galettes, d`attiéké, de jus, de placali, de foutou. Ce 11 février à midi, un groupe de jeunes filles en tenue de sport bavardent en avalant du foutou. Elles semblent heureuses de se retrouver. Non loin, une femme braise de la banane, sa voisine distribue du jus de « bissap » et de « passion ». Le même décor que dans les autres lycées. Le proviseur du lycée 1, Mme Adobo, reconnaît que l`idée ne lui est jamais venue d`instaurer une cantine dans son établissement. «Quand je suis arrivée dans cette école, j`ai trouvé les choses ainsi, donc j`ai préféré continuer dans la même lignée. Toutefois, les assistants sociaux et l`hôpital de l`école suivent l`alimentation des élèves», explique-t-elle. Le constat est le même au lycée classique d`Abidjan. Avec une capacité d`accueil de 4.000 élèves, cet établissement a formé bon nombre d`élites. Jadis il y existait une cantine scolaire. Aujourd`hui il n’en existe plus aucune trace. Les élèves se contentent d`un marché interne ou sortent carrément de l`école pour se restaurer à la «Cité rouge». Ceux qui n`ont pas assez de moyens, se consolent avec de la banane braisée accompagnée d`arachide. Comme on le constate, les lycéens et collégiens rencontrent de plus en plus de difficultés pour s`alimenter correctement sur le lieu des cours. Cette situation pourrait nuire à la qualité de la formation.