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Politique Publié le mardi 17 février 2009 | Le Patriote

Incendie à l’assemblée nationale, samedi dernier - Les hypothèses plausibles

Un seul et unique bureau parti en feu sur plus de la dizaine que comprend le bâtiment. Celui du président de l’institution en question. Aucune trace de flammes sur les bureaux des présidents de groupes parlementaires et de commissions. Ce seul indice en dit long sur les dessous de cet incendie de trop. L’enquête ouverte par la police criminelle permettra certainement d’élucider cette affaire aux contours suspects et bizarres. Mais, à l’analyse, deux hypothèses majeures se dégagent et permettent de lever le voile sur les desseins inavoués des auteurs d’un tel acte. Toutes les deux hypothèses ont ceci d’intéressant qu’elles concourent à accréditer la thèse de l’incendie criminel visant à faire disparaître des documents compromettants.

Koulibaly et les dossiers sales de la République.
Première hypothèse ? L’implication avérée ou supposée de Mamadou Koulibaly, alors ministre de l’Economie et des Finances en 2000-2001, dans le scandale sur la gestion des fonds générés par le Droit Unique de Sortie (DUS) prélevé sur le kilogramme du binôme café- cacao à l’exportation. A l’époque des faits, le montant du DUS était de 200 Francs Cfa le kilo. En 2001, juste après la réforme de la filière, il est passé à 220 Francs le kilo. A côté de cela, il y a la taxe de gestion du DUS qui est de 0, 3 franc du DUS ainsi que la taxe receveur sur le DUS qui, elle, est de 0,2 franc. En 1999, le prix bord champ du café était de 315 francs le kilo et en 2000-2001, celui du cacao était de 522 francs le kilo. Au cours de cette campagne, la Côte d’ivoire a produit 182 000 tonnes de café et 970 000 tonnes de cacao, selon les rapports publiés, à l’époque des faits par l’inspecteur d’Etat, Kouadio François. Alphonse Douaty était le ministre de l’Agriculture. Et quand on sait que notre pays occupe le rang de premier producteur mondial de cacao et 4e producteur de café, faites le rapport et vous constaterez par vous-même que ce sont des dizaines de milliards de nos francs que génère, chaque année, le DUS sur le café et le cacao. Sous le règne de Mamadou Koulibaly, cette manne n’a pas été gérée selon les règles de l’art. Il ressort, en effet, de nos sources que l’ex-ministre Koulibaly et son patron faisaient des coupes claires dans l’argent du contribuable ivoirien. Tous deux avaient droit à une part non négligeable de cette manne providentielle prélevée sur la production de nos braves paysans. Autant dire que c’est la portion congrue qui parvenait aux caisses de l’Etat. Koulibaly et son patron ayant décidé de s’octroyer la part du lion. Au regard de cette information, il est clair que le Président de l’Assemblée nationale avait tout intérêt à faire cramer son bureau pour effacer purement et simplement les traces d’un tel scandale sur le DUS, au moment où les institutions internationales et le gouvernement américains entendent s’impliquer dans les scandales de la filière. Une autre hypothèse pourrait, en effet, entrer en ligne de compte. Si Koulibaly n’est pas le coupable, c’est qu’il faut chercher les fautifs ailleurs.

Qui peut en vouloir
à Koulibaly ?
Deuxième hypothèse ? La lutte de positionnement qui fait rage au FPI. A l’analyse de la guerre des clans qui l’oppose à Pascal Affi N’Guessan pour la prise de contrôle du FPI, il est clair que Koulibaly dérange des intérêts colossaux à travers ses attaques incessantes contre ses compagnons de lutte. Nos sources avancent même que le Président de l’Assemblée Nationale, deuxième personnalité de la République après le chef de l’Etat, détient des documents compromettants contre certains membres de la haute direction du FPI impliqués dans plusieurs scandales politico-financiers : café cacao, mines, énergie et pétrole, concours d’entrée à l’Ecole de police et de gendarmerie etc…Evidemment, se sentant démasqués par un des leurs, ceux-ci ont tout intérêt à voir disparaître ces documents compromettants contre eux. Et s’il faille, pour cela, faire cramer les tablettes de Mamadou Kouliblay, ce n’est vraiment pas cher payé pour eux. A cela, s’ajoutent les auditions en cours sur plusieurs dossiers d’Etat notamment les évènements du 19 septembre 2002 à ce jour et les détournements de fonds dans la filière café cacao. Les procès verbaux de ces différentes auditions étaient soigneusement rangées dans les placards du bureau de Koulibaly et sont, sans aucun doute, partis en fumée. L’un dans l’autre, l’enquête officielle en cours devrait pouvoir nous en dire plus. En attendant, tout le monde se perd en conjectures. Il suffit, pour s’en convaincre, de relire les propos tenus à chaud par Simone Gbagbo sur les lieux du sinistre : « Je ne comprends pas et je n’arrive pas à m’expliquer ce qui arrive. Le bureau du président, son secrétariat, tout est parti en fumée. Je ne comprends pas. C’est terrible (…). Ce bâtiment était entretenu, il est gardé. Je préfère ne pas émettre d’hypothèses. J’attends qu’une enquête rigoureuse et sérieuse se fasse et qu’on sache ce qui s’est vraiment passé. Ce bâtiment là n’est pas un bâtiment délaissé. Ici, tous les samedis, on fait le grand ménage. Je ne comprends pas ». Simone a donné le ton. Il faut maintenir le cap jusqu’à la manifestation de la vérité sur cette affaire. L’incendie du bureau de Mamadou Koulibaly n’a pas fini de défrayer la chronique politique.
Khristian Kara
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