Après le report du 7ème congrès de l`Unjci, un dialogue de sourds s`est installé d`un côté entre les candidats à la succession de Amos Bénaho, et de l`autre entre le comité exécutif de l`union et le ministère de la Communication. Jamais un congrès de l`Union nationale des journalistes de Côte d`Ivoire (Unjci) n`aura suscité autant de passion. A telle enseigne qu`aujourd`hui la confusion s`installe au sein de l`union. Des voix se contredisent entre les membres du conseil d`administration du président sortant Amos Bénaho. Tout comme entre le comité exécutif sortant, et le ministère de tutelle. Pour rappel, le congrès de l`Unjci, était prévu les 13, 14 et 15 février à Grand-Bassam. Mais, compte tenu des nombreuses divergences perceptibles sur le terrain, le ministre Ibrahim Sy Savané l`a fait reporter à une date ultérieure. Et ce après le rapport du «Comité des sages» institué par la tutelle, chargé de ramener le calme dans le milieu. Mais comment est-on arrivé là ? A une semaine de l`ouverture de la campagne pour la présidence de l`union, le conseil d`administration, dans sa réunion du 24 janvier, trouve des anomalies dans la liste déposée par le candidat David Mobio. Le journaliste de la RTI propose 20 noms au lieu de 24 requis. Puis, il lui est demandé de prouver la qualité de certains membres de sa liste. Un délai de 48 h lui a été accordé pour se mettre à jour. C`est dans cette attente, qu`après la seconde rencontre du 26 février, le président du conseil d`administration, Joseph Anoma, anime une conférence de presse le 27 février à la Maison de la presse pour invalider la candidature de David Mobio. Il estime qu`il ne remplit pas les critères d`éligibilité. Cette décision ne sera pas sans conséquence. L`équipe du candidat Mobio réplique en saisissant le ministère de tutelle. En réponse, le ministre Ibrahim Sy Savané installe un “Comité de sages” composé de Eugène Dié Kacou (Président du Cnp), Déby Dalli (Directeur général de l`Aip), Zio Moussa (Président de l`Olped), Honorat de Yedagne (Ancien président de l`Unjci), Ibrahim Koné, (Journaliste, ancien secrétaire général du Cnca), Samba Koné (Ancien Directeur général de l`Aip et président de l`Olped). Ils mènent une médiation en recevant toutes les parties. Après consultation du comité des sages le Département constate une scission au niveau du conseil d`administration et reproche à son président de n`avoir pas respecté le délai des 48h pour statuer sur le cas David Mobio. Et une absence de transparence dans la procédure de l`octroi des cartes de membres de l`Unjci. La riposte du comité exécutif L`un des candidats reproche aussi plusieurs anomalies au conseil d`administration. Notamment sa volonté d`avoir une main mise sur l`organisation du congrès. Il y a aussi son incapacité à satisfaire la requête des candidats qui veulent voir la liste des personnes appelées à voter. Au vu de tous ces griefs, le ministre Sy Savané, s`appuyant sur le constat du comité des sages, a préféré reporter le congrès à une date ultérieure, la suspension de la campagne jusqu`à nouvel ordre et la tenue d`une réunion prochaine entre la tutelle et les différentes parties. Evidemment cette décision n`enchante pas les candidats retenus (Ndlr : ils étaient déjà en campagne), Criwa Zéli et Inza Kigbafori. Sans toutefois partager la même opinion, les deux candidats mettent en garde le ministère de la Communication contre toute validation de la candidature de David Mobio. Avant eux, César Etou, président du comité d`organisation du congrès, a menacé récemment, dans une conférence de presse, de démissionner si les textes de l`union sont foulés au pied pour faire plaisir à un groupe. «Nous exigeons l`application des textes que nous nous sommes donnés. Il n`est pas question de faire autre chose. Si on outrepasse les textes, je démissionne et je n`organise pas le congrès», a-t-il indiqué. Outre ce fait, les deux candidats ont des divergences de vues quant à l`organisation pratique du congrès. Comme on le voit, la sérénité est absente dans la préparation du 7ème congrès de l`Unjci.
Issa T.Yéo
Issa T.Yéo
