Que veulent les syndicats des agents de la santé publique de Côte d'Ivoire ? Cette question mérite de leur être posée. Encore une grève. Pour quoi ? Des raisons personnelles, qui se nomment revalorisation salariale, amélioration des indemnités, bref. Voici entre autres, les raisons qui poussent une fois de plus les médecins à abandonner les malades dans les hôpitaux. Pour de l'argent, les médecins oublient le serment qu'ils ont prêté. Le serment d'Hippocrate. Et qui, les oblige à mettre la vie des malades au-dessus de tous leurs intérêts égoïstes. " Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans la pureté et le respect des lois. Je ne taillerai pas le calculeux, mais laisserai cette opération aux praticiens qui s'en occupent. Dans toute maison où je serai appelé, je n'entrerai que pour le bien des malades… " Extrait du serment d'Hippocrate. Nos médecins eux, enjambent les pauvres malades qui croupissent dans les centres hospitaliers, pour de l'argent. " Si l'on ne revalorise pas nos salaires, nous désertons les hôpitaux ". C'est la grève. Et tant pis pour les malades. " Nous avons quand même droit à la grève ". Nous ne leur refusons pas ce droit. Aussi ne voulons-nous pas non plus nous appesantir sur la légitimité de leur grève. Mais, sur l'opportunité et le contexte de celle-ci. En effet, bien que l'Etat soit engagé dans un processus de sortie de crise très dispendieux, il fait l'effort quand même d'honorer certains engagements pour contenter tout le monde, à défaut de les satisfaire totalement. Et, nous sommes tous témoins de la gymnastique faite au sommet de l'Etat pour non seulement, financer cette sortie de crise, mais également respecter ses engagements. Chacun devrait donc faire des sacrifices pour accompagner le processus de sortie de crise. Les médecins ne devraient pas rester en marge de cet élan patriotique et républicain. Ils diront sûrement qu'ils consentent déjà des nombreux efforts et qu'ils ne sont pas rétribués à la hauteur du travail qu'ils abattent dans les hôpitaux. Qu'à cela ne tienne. Cependant, même si les médecins ont un salaire misérable, sont ils vraiment indigents ? Nous n'entrerons pas dans cette polémique. Cependant, nous pensons que les médecins pouvaient éviter la grève, et continuer à discuter avec les autorités. Cela éviterait de causer des désagréments aux populations déjà éprouvées. Surtout que nous avons en mémoire leur grève de septembre 2007, qui a fait beaucoup de morts. Aussi devraient-ils comprendre que leur profession est un véritable sacerdoce.
Georges Toutoukpo
Georges Toutoukpo