A l’issue de ses travaux qui se sont tenus lundi dernier au Burkina Faso, le comité d’évaluation de l’Accord politique de Ouagadougou (CEA) a exigé de la CEI un chronogramme clair pour le processus électoral. Face à la presse hier à l’hôtel, Assonvon de Yopougon, Eugène Djué a rétorqué que «les dates précipitées et hasardeuses n’apporteront pas de solutions à la crise que vit la Côte d’Ivoire». Pour le président de l’Union des patriotes pour la libération totale de la Côte d’Ivoire (UPLTCI), les injonctions et les propositions irréalistes que le CEA veut dicter à la Commission électorale indépendante, constituent un complot international. Etant donné, poursuit le président de l’UPLTCI que plusieurs dates ont été déjà fixées dans le cadre du processus électoral mais elles n’ont pas été respectées .Selon lui, le président de la CEI, Beugré Mambé doit éviter de se faire dicter les choses. Il demande plutôt à M. Mambé de tenir compte des réalités du terrain. Ainsi Eugène Djué préconise que l’année 2009 soit consacrée à la pacification et à la normalisation du pays. Et que l’élection présidentielle soit fixée en 2010. Le «Maréchal» s’élève donc contre l’exigence des dates qu’il considère comme un complot contre le pays. Il souhaite qu’on laisse la Côte d’Ivoire faire la paix entre tous ses fils et filles, que tous les esprits et les cœurs s’apaisent avant d’aborder la question électorale. Il a saisi cette occasion pour faire le point de sa mission de paix qu’il a entamée au mois de novembre dernier à Bouaké. Dans les différents quartiers où il a animé des meetings, même à Sokoura et Dar-Es- Salam réputés pour leur hostilité aux patriotes, il a indiqué avoir brisé les barrières et le mur de méfiance et prôné la paix et la tolérance en présence de l’Imam de Sokoura. «Je leur ai expliqué que le président Laurent Gbagbo, contrairement à ce qui se raconte ici, n’est pas contre la communauté musulmane ; j’ai étayé mes propos par la parfaite organisation du hadj 2007 et celui de 2008». Au cours de sa mission de paix, Eugène Djué a rencontré les chefs coutumiers baoulé et une trentaine de mouvements patriotiques dont le RPPP, la Fesci, le mouvement de soutien au président Mamadou Koulibaly au restaurant le «Walè». Il a échangé avec les ressortissants du Woroudougou, les Dan et les Wê au quartier Ahougnassou où il a sensibilisé les uns et les autres à s’approprier le processus de paix. Pour ce qui est de l’enrôlement, il a fait remarquer que tous les centres des sous-préfectures de Botro, Diabo et Languibonou sont ouverts et que l’opération se déroule bien. Mais quelques difficultés liées à la logistique demeurent. Notamment le manque d’électricité et le carburant. Dans les trois sous-préfectures ci- dessus citées, il a même constaté que deux agents en l’occurrence un policier et un gendarme des forces de défense et de sécurité et un élément des forces nouvelles sont déployés dans chaque village. Pour permettre le bon déroulement de l’opération d’enrôlement dans sa région à Diabo, le président de l’UPLTCI a indiqué avoir pris totalement en charge les différentes équipes et mis à leur disposition, des groupes électrogènes chaque fois qu’il y a eu coupure d’électricité. Il a également donné les moyens financiers aux populations qui selon lui n’avaient pas la possibilité de se faire établir leurs pièces.
Vincent Deh
Vincent Deh