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Société Publié le lundi 23 février 2009 | Fraternité Matin

Violence : Pour venger leur camarade décédé, des Fescistes brûlent des maisons

En effet, des éléments de la Fédération estudiantine et scolaire de côte d’Ivoire (Fesci) venus d’Abidjan, de Daloa et d’Issia ont mis le feu à des maisons et bars à Grand- Zattry. Pour venger leur camarade décédé dans des conditions qu’ils jugent obscures.
De quoi s’agit-il exactement ? Douhoba Brice, étudiant à l’Ena, à Abidjan préparait le diplôme de contrôleur financier. Mais, courant février 2009, il est pris d’un violent mal de tête. Malgré les soins médicaux de son grand-frère et ses amis, la santé de l’étudiant, va de mal en pis. Plus grave, le jeune rend l’âme, quelque temps après. Pour ses amis, une main obscure se cacherait derrière cette mort. Qui a donc tué Douhoba Brice ? A Grand-Zattry, selon certaines indiscrétions, beaucoup portaient un doigt accusateur sur son oncle, Gnankadé Sévérin. Surtout que ce dernier, dès l’annone de la mort du neveu, a quitté le village pour une destination inconnue. D’autres accusaient le géniteur de l’enfant, Gnankadé Douhoba.
Le vendredi 20 février 2009, le corps arrive à Grand-Zattry, en provenance d’Abidjan. Une forte délégation d’élèves et étudiants membres de la Fesci l’accompagnait. Ils sont venus non seulement pour pleurer leur camarade, mais aussi et surtout, pour le venger. Ainsi, le samedi 21 février, dans la matinée, quelques-uns d’entre eux portent le cercueil de Douhoba Brice. Avant d’aller au cimetière, le cercueil oblige les porteurs à faire un tour au bar qu’il fréquente chaque fois qu’il arrive au village. Brice est-il venu dire au revoir à ses amis du bar? Son tueur y était-il? Les éléments présents ce jour à Grand- Zattry se posaient ces interrogations. Pour eux, la cause de la mort vient de là. Surtout que ce samedi matin, le père de l’enfant, Gankadé Douhoba qui n’est pas exempt de reproches selon les uns et les autres, y est passé pour prendre une tournée de « Koutoukou», une boisson locale. Furieux, ils mettent le feu au bar. La victime, Mme Sonon Bernadette que nous avons rencontrée quelques minutes après, était inconsolable. Tant le préjudice subi était énorme : argent, pagnes, téléphones portables, poste téléviseur et bien d’autres objets de valeur sont partis en fumée.
Non contents d’avoir posé cet acte, les éléments de la Fesci vont incendier une autre maison et un préau. Parce que tout simplement le cercueil est passé juste à côté.
Prise de peur, la population courait dans tous les sens. Les femmes et les filles vidaient leurs maisons de tout qu’elles contenaient d’important. Question de les mettre à l’abri de la furia des éléments de la Fesci.
Grand-Zattry se souviendra encore longtemps de cette scène que nombre de personnes ont vite condamnée.



Emmanuel Kouassi
Envoyé spécial à Soubré
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