Abengourou - 98 prisonniers se sont évadés de la prison, hier

La peur habite depuis hier les habitants de la capitale de l'indénié, Abengourou. La raison, depuis hier, dimanche 22 février, quatre vingt dix huit (98) prisonniers se sont évadés de la maison d'arrêt et de correction d'Abengourou .C'est aux environs de 7 heures que les quidams sont sortis de leur résidence carcérale en prenant en otage le surveillant pénitentiaire, Messou Jean Bosco. Les évadés en majorité des condamnés à de lourdes peines allant de 5 à 20 ans ont réussi à maîtriser le maître des lieux, Messou Jean, qui venait libérer certains d'entre eux pour les corvées quotidiennes que sont la préparation du déjeuner et du dîner. Ayant bien préparé leur coup, selon des témoignages recueillis sur les lieux de l'évasion, les prisonniers étaient aux aguets, accroupis pour certains, derrière la porte principale et d'autres débout devant la porte. Lorsque le surveillant a ouvert la porte, il l'ont pris en otage avec une arme blanche pointée sur son cou. "Si tu bouges on va finir avec toi" aurait lancé celui qui tenait l'arme blanche. Armés de pierres et d'armes blanches qu'ils ont fabriquées, les prisonniers se sont rués sur la sortie principale. C'est en cet instant que les gardes postés à la sortie du portail ont compris qu'ils s'agissaient d'une évasion. Ils ont tenté de tirer avec leurs armes à feu sur les prisonniers qui sortaient en masse et qui se dirigeaient vers eux en menaçant. Malheureusement, selon des témoins, les armes des gardes, vieilles de “la nuit du colon”, ne déclenchaient pas. Ils ont donc été obligés d'ouvrir la porte pour avoir la vie sauve et alerter la gendarmerie qui se trouve non loin de la maison d'arrêt.

Pendant ce temps, d'autres prisonniers, à l'aide d'une échelle qui se trouvait dans la cour, sont sortis par le plafond en escaladant la clôture pour certains et d'autres sont passés par la porte principale après avoir maîtriser les gardes. Le chef de poste, Assoumou Arthur maîtrisé par les quidams, a échappé à la mort. A l'arrivée des gendarmes, les prisonniers avaient déjà pris la clé des champs. On dénombre 98 évadés sur 480 détenus. Un prisonnier en pleine évasion a été arrêté par les gendarmes juste après les évasions. Du côté des gardes, il y a eu des blessés légers. Le procureur de la République, Guéhi Armand, n'a fait que constater les dégâts et l'impuissance des gendarmes. Il a indiqué que des enquêtes seront menées pour situer les responsabilités. Notons que la maison d'arrêt d'Abengourou construite pour accueillir 145 prisonniers se retrouve aujourd'hui avec un effectif de 480. Le problème du matériel de travail se pose avec acuité. Les gardes n'ont pas de kalachnikov et ne disposent que de vieux fusils défaillants et de deux pistolets automatiques qui ont été d'ailleurs emportés par les bandits. Au moment où nous mettions sous presse, 10 prisonniers ont été repris.

Joël Abalo
joelabalo@yahoo.fr