Après la secrétaire voleuse de Gbagbo et les 400 agents fictifs - Palais présidentiel : 4 grosses têtes sur le départ - Selon "Jeune Afrique"

Il a mis du temps (comme d'habitude) pour réaliser que son entourage était pourri. Depuis quelque temps, le chef de l'Etat ivoirien tente de faire le ménage autour de lui. Ainsi, après s'être séparé de son directeur du protocole, Allou Wanyou Eugène, de son aide de camp, le Colonel Logbo Raphaël et de sa secrétaire particulière, Mme Blehon Emilienne épouse Gomé Gnohité, Laurent Gbagbo a désormais dans sa ligne de mire son conseiller spirituel, le Pasteur Koré Moïse, le DAAF de la présidence, Jacques Anouma, le patron de l'ANSI, le Général Jean-Pierre Lorougnon et une dizaine de fonctionnaires rattachés à la présidence au nombre desquels se trouve le directeur de cabinet, N'Zi Paul David. Confidence de Jeune Afrique.

Ce n'est plus la sérénité dans la cour du roi. Depuis que la rocambolesque affaire d'escroquerie dont s'est rendue coupable la secrétaire particulière du chef de l'Etat ivoirien a été portée sur la place publique, Laurent Gbagbo a pris la mesure du danger. Il a compris qu'il était mal entouré et que le fait d'être cerné par un entourage aussi nocif et mal intentionné ne pouvait pas être sans préjudice pour sa propre image. Gbagbo a donc entrepris de faire le ménage. Il s'est séparé de certaines figures de proue du palais, son chef du protocole, l'ambassadeur Allou Eugène, qui a atterri au Cameroun en tant qu'ambassadeur, son aide de camp, le Colonel Raphaël Logbo, désormais attaché militaire à l'ambassade de Côte d'Ivoire en Iran, sa secrétaire particulière Mme Blehon épouse Gnohité Gomé expédiée à la MACA où elle doit purger une peine de 5 ans de prison pour escroquerie au préjudice de la société de téléphonie mobile MTN. C'est après tout cela que les services de la présidence ont découvert un autre réseau de faussaires au palais. Des gens y travaillant ont réussi à faire entrer dans les fichiers des employés réguliers de la présidence plus de 400 employés fictifs qui se faisaient gracieusement payer depuis des années par les services financiers de l'institution. Une douzaine de membres de cette bande de faussaires ont été épinglés par la police et déférés à la MACA. Ce jeudi, ils passeront devant la formation de jugement du tribunal correctionnel d'Abidjan pour répondre de leurs actes. Mais le chef de l'Etat, qui s'est sans doute rendu compte que le mal était bien plus profond, aurait décidé d'aller plus loin dans sa guerre contre les indélicats qui sévissent au sein de son entourage immédiat.

C'est ainsi qu'à en croire l'hebdomadaire panafricain Jeune Afrique n°2511 du 22 février, "une nouvelle charrette se profile. Sur la liste des personnes menacées, le pasteur Moïse Koré, conseiller spirituel, Jacques Anouma, directeur administratif et financier, le général de police à la retraite, Jean-Pierre Lorougnon, patron des services de renseignement à la présidence. Par ailleurs, une dizaine de fonctionnaires attachés à la présidence, dont le directeur de cabinet Paul David N'Zi, sont entendus depuis quelques jours par la justice sur la gestion de la filière café-cacao", révèle Jeune Afrique. A ce rythme, il faut craindre que tout l'entourage de Gbagbo ne soit décimé par ce grand nettoyage interne. Le chef de l'Etat pourra-t-il aller jusqu'au bout ? En réalité, l'entourage de Gbagbo est à l'image de toute l'administration ivoirienne. Et quand un chef se rend compte d'un tel degré de pourrissement de son entourage, c'est qu'il a échoué et qu'il doit démissionner.

Akwaba Saint-Clair