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Politique Publié le mercredi 25 février 2009 | Fraternité Matin

Youssouf Bakayoko, depuis New-York : "La guerre n`a point entamé notre diplomatie"

Le ministre des Affaires étrangères était sur le port du fleuve Potomac. Frat-Mat l’a rencontré.

Excellence, qu’est-ce qui motive le lancement du passeport biométrique en Côte d’Ivoire en remplacement de l’ancien modèle?

Selon les investigations qui ont été menées, notre pays avait un type de passeport qui était relativement falsifiable. Or, depuis quelques années, la communauté internationale et l’Organisation de l’aviation civile ont incité les différents Etats à sécuriser leur passeport. En Côte d’Ivoire, cela devenait indispensable parce que nous avons beaucoup de nos concitoyens qui vont à l’extérieur et qui rencontrent des difficultés dans certains aéroports. Nous avons donc jugé utile d’aller vite à la biométrie pour rendre nos passeports plus fiables. Cela évite à nos compatriotes des humiliations et des interrogatoires intempestifs dans les aéroports et leur donne donc la possibilité de voyager en toute quiétude. A cause du terrorisme international et des actes répréhensibles qui se sont multipliés, tous les pays se doteront, tôt ou tard, du passeport biométrique.

Vous avez parlé tantôt de terrorisme. On se demande si les pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, n’ont pas fait pression sur les petits pays pour la mise en circulation de ce genre de documents, mieux sécurisés. Autrement, qu’est-ce qui explique cet empressement au point que la Côte d’Ivoire est le 4e pays au monde à adopter le passeport biométrique ?

Ce n’est pas un empressement. La Côte d’Ivoire a toujours été un pays leader, un pays à la pointe de la technologie. C’est parce que nous voulons demeurer à ce rang que nous avons estimé qu’il est important que les Ivoiriens, nos compatriotes, qui se déplacent puissent se doter de documents sécurisés. Nous n’avons subi aucune pression. Il faut seulement souligner que l’Association de l’aviation civile, de même que la Cedeao, ont incité les Etats à recourir à des documents fiables. C’est dans cet esprit que nous avons entamé les passeports biométriques.

Excellence, comment se porte la diplomatie ivoirienne dans le monde ? La situation de guerre du pays l’a-t-elle quelque peu entamée ?

Non, la situation de guerre n’a point entamé la diplomatie ivoirienne. Ceux qui aiment notre pays attendent la fin de la crise pour établir des relations sur tous les plans avec lui. Mais la Côte d’Ivoire continue de vivre, nous avons des représentations diplomatiques sur place. Et nous entretenons avec l’ensemble de la communauté internationale, des relations des plus sereines, des plus fraternelles. Je puis vous assurer que la diplomatie ivoirienne est très forte en ce moment.

Lors de votre discours, vous avez peint un tableau des plus reluisants de la situation

sociopolitique en Côte d’Ivoire. La diaspora ivoirienne se demande quand aura donc lieu l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.

Je n’ai pas présenté une situation exceptionnelle. Mais je n’en ai pas non plus présenté de totalement triste. J’ai présenté la situation dans laquelle se trouve la Côte d’Ivoire. J’ai dit que nous sommes dans la phase de l’enrôlement pour l’identification, ce qui est une réalité. J’ai dit que le Conseil de sécurité a recommandé la réduction des forces militaires en Côte d’Ivoire et que de ce fait, comme les forces françaises sont sous l’égide des Nations unies, la France a décidé également de réduire le nombre de ses soldats en Côte d’Ivoire, ce qui est aussi une réalité. Tout démontre que la situation est redevenue normale, que la confiance est là et que la Côte d’Ivoire progresse, lentement mais sûrement, vers la paix, qu’il n’y a plus de belligérance. Je voudrais ajouter qu’au terme du processus d’enrôlement, la Cei, qui est le seul organe chargé de superviser et d’organiser les élections, pourra en fixer la date. La fixation de la date des élections n’est pas à la charge du gouvernement. Souffrez donc que je ne puisse vous donner une réponse claire à cette question.

Maintes fois la date des élections a été fixée et maintes fois, elle a été reportée.

Quels sont, d’après vous, les écueils à surmonter pour aboutir à ce scrutin tant attendu par les Ivoiriens ?

Je vous ai dit tantôt que l’ensemble de l’opération relève de la Cei. Quand la Cei constatera qu’elle est en mesure de fixer ou de proposer une date, elle le fera. Cette question doit lui être directement posée parce que c’est elle qui est compétente en la matière.

Il y a un mois, l’Amérique investissait le premier Président noir de son histoire. Cela vous inspire-t-il un commentaire?

C’est une grande fierté de voir un Africain-Américain accéder à un poste aussi élevé. Nous nous en réjouissons. Cela montre l’ouverture d’esprit de ce grand pays ami que sont les Etats-Unis. Cela montre aussi qu’il y a eu beaucoup de changements, d’évolutions des mentalités pour celui qui connaît son histoire. Cependant, pour nous pays africains, et particulièrement le nôtre, nous ne nous attendons pas à ce que les relations entre la Côte d’Ivoire et les Etats-Unis soient différentes. Obama est d’abord le Président des USA. Et de ce fait, il va devoir s’occuper des affaires concernant ce pays. Mais bien entendu, nous espérons que nos relations avec les Etats-Unis ne vont pas en souffrir. Nous attendons, dans un futur proche, un programme qui voie la traduction dans les faits de sa volonté d’aller de l’avant dans sa coopération avec l’Afrique.

Il se murmure dans les milieux de la presse et de la diplomatie qu’Obama envisagerait d’effectuer sa première tournée en Afrique au cours de l’été prochain. La Côte d’Ivoire diplomatique est-elle à l’œuvre pour l’accueillir sur son sol ?

Pour le moment, nous n’avons pas été saisi d’une quelconque tournée d’Obama en Afrique. C’est seulement lorsque nous le serons que nous mettrons tout en place pour son accueil. Il faut le souligner, la Côte d’Ivoire a une longue tradition d’accueil et d’hospitalité. Si le Président Obama décide d’y venir, bien entendu, nous lui réserverons le meilleur accueil possible.

Interview réalisée par Phil Nomel
Washington, DC
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