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Politique Publié le mercredi 25 février 2009 | Le Nouveau Réveil

Karamoko Yayoro (président du RJR) : “Nous devons nous battre pour arracher les élections parce que le peuple souffre”

Les jeunes du RDR ont-ils abandonné la lutte ? Les jeunes houphouétistes ont-ils choisi d’accompagner le régime FPI ? Dans l’interview qui suit, Karamoko Yayoro, président du RJR se prononce sur toutes les questions que les militants de l’opposition se posent à la base. Pour lui, les jeunes de l’opposition sont à l’ouvrage pour arracher les élections à Laurent Gbagbo.

M. le président, on ne vous sent pas trop sur le terrain ces derniers temps. Qu`est ce qui explique cela ?
Je vous remercie. Je voudrais avant de répondre à votre question saluer la rédaction de "Le Nouveau Réveil" et vous encourager à toujours continuer le combat que vous menez si bien. Je pense que nous sommes constamment sur le terrain. Nous y sommes même au quotidien. Nous, nous avons décidé de faire la mobilisation de proximité et c`est ce que nous faisons. Sinon, nous sommes constamment sur le terrain, nous allons à l`intérieur, nous sommes à Abidjan. Nous sommes rassuré quant au travail qui se fait dans la discrétion et je pense avec efficacité.

Vous dites que le travail se fait dans la discrétion, mais l`opinion aurait voulu vous voir plus percutant ?
Oui mais, c`est un choix tactique. Avant, nous avions besoin de rassurer tous militants, de consolider le RJR, de lui donner toute sa place. Maintenant, nous sommes dans une période où il faut effectivement encore asseoir les structures et faire en sorte que l`ensemble des Ivoiriens puisse échanger avec nous de façon beaucoup plus proche et c`est ce que nous faisons. C`est la mobilisation de proximité qui est aussi l`une de nos tactiques que nous avions annoncée depuis 2005. Nous avons dit que nous allons pratiquer la mobilisation ouverte, c`est-à-dire les grands meetings, les organisations de masse, mais que nous allons aussi faire de la mobilisation permanente. Elle doit être au quotidien et c`est ce à quoi, nous nous attelons.

Mais par rapport au processus d`identification et d`enrôlement, on ne vous a pas trop senti aussi ?
Mais si. Nous étions quand même sur le terrain. On a envoyé des missions avant que le processus ne commence. Elles sont allées dans toutes les régions de Côte d`Ivoire, ensuite nous avons eu à faire l`opération que nous avons dénommée "opération kôkôkô" dans les communes d`Adjamé, d`Abobo, de Yopougon et de Koumassi. Il reste entendu qu`on devait aller à l`intérieur du pays pour encore sensibiliser. Mais, nous nous sommes rendus simplement dans la sous-préfecture de Sarala pour apporter notre soutien à nos populations et nous avons donné des instructions fermes à nos structures pour que les jeunes soient au-devant du processus d`identification dans notre parti. Ça, ça été fait et ça continue d`être fait et nous sommes fier de nos militants et je voudrais les saluer. Peut-être la difficulté ou la faiblesse, c`est au niveau du RJDP où il n`y a pas eu une vision d`ensemble dans le cadre de l`identification et j`avoue et je reconnais que cela nous a affaibli parce que pour l`identification, il aurait été intéressant que le RHDP ait une vision d`ensemble et des actions communes et que le RHDP impose ses vues dans ce processus.

Ça n`a pas été le cas ?
Ça n`a pas été le cas parce que normalement, après les audiences foraines, on devait procéder à la reconstitution de l`état civil suite à l`identification. Mais on s`est laissé peut-être emporter par l`élan. Après donc les audiences foraines, on est passé directement à l`identification et à la pratique du terrain, on se rend compte qu`il y a des difficultés. Nos parents n`ont pas les pièces. Soit, ils n`ont que la carte nationale d`identité verte. Ils n`ont donc plus de copie de leur extrait d`acte de naissance ou bien ils n`ont qu`une photocopie de l`extrait alors qu`on demande l`original. Certains ont perdu toute trace de leur extrait de naissance alors que c`est la pièce essentielle exigée, pour ne pas dire l`unique pièce exigée. Et puis, il aurait été intéressant que le RHDP mène une campagne de sensibilisation en direction du peuple pour lui dire que pour l`identification, on ne doit pas regarder le nom, la provenance ethnique, la couleur de la peau. Mais qu`on doit faire en sorte que le code de nationalité soit appliqué. Ça aussi, c`est une de nos faiblesses, mais je pense que très rapidement, nous allons nous retrouver au niveau du RJDP pour redonner une vigueur à notre structure commune.

Comment expliquez-vous la cassure qui vous caractérise en ce moment ?
Je crois que chacun, depuis l`annonce des élections, s`est un peu replié sur son parti pour essayer de voir si la structure est forte, si elle est toujours viable. Je pense que pour conquérir les élections, il va falloir qu`on se mette encore ensemble pour avancer et mettre en place un certain nombre de plate-formes qui vont nous permettre d`être beaucoup plus efficace pendant les élections. Donc, donner une certaine ligne de conduite à tous nos militants, à nos responsables pour que la campagne se fasse dans un esprit apaisé dans un esprit fraternel. Que les retrouvailles au second tour, s`il y a second tour bien sûr, se fassent beaucoup plus aisément.

Parlant des élections, croyez-vous à leurs tenues cette année ?
Moi, je n`aime pas croire. Je souhaite que ces élections se fassent cette année. Déjà l`identification avance même si ce n`est pas au rythme que nous souhaitons. L`ONU s`implique de plus en plus et nos dirigeants, il n`y a pas longtemps, ont fait une déclaration. Nous osons croire qu`ils vont se retrouver rapidement et avec eux, toutes les structures de nos différents partis pour que nous ayons une démarche commune. Mais nous devons nous battre pour arracher ces élections parce que le peuple souffre, le pays est chancelant, tout est déréglé. Vous voyez, nous sommes envahis par les poubelles, les saletés. Nous sommes aujourd`hui dans une période où véritablement l`état de déliquescence de l`Etat se révèle au grand jour. Dans l`entourage immédiat du chef de l`Etat ce sont les scandales financiers. Donc, toute une moralité est mise en cause. Je pense que c`est le temps pour nous de sortir le peuple de cette situation de galère totale.

Vous dites nous devons nous battre. A quoi faites-vous allusion ? Que faut-il faire ?
Nous allons nous retrouver au RJDP pour planifier un certain nombre d`actions qui sont des actions politiques normales. Nous retrouver pour faire des réunions, des assemblées générales, des meetings, faire des rencontres avec nos militants, les remettre en ordre de bataille, et faire en sorte qu`ils aient une capacité de réaction et faire en sorte qu`ils aient une plus grande capacité de mobilisation. Parce que c`est quand on a cette capacité de réaction et de mobilisation rapide qu`on est enclin à relever tous les défis, surtout de mobilisation.

Il y a eu plusieurs dates pour les élections. Il y a eu aussi plusieurs reports. A telle enseigne qu`une certaine opinion pense que vous opposition, vous accompagnez le pouvoir en place.
Je pense que c`est les cadres. Quand on accepte de rentrer dans un cadre institutionnel, on le respecte ou on ne le respecte pas. La leçon politique que nos leaders donnent, c`est que nous respectons nos engagements. Nous avons accepté d`être dans le CPC qui est le Cadre permanent de concertation. Où de grandes décisions se prennent, où le rythme à imprimer à la vie de notre pays est décidé. Ce qui fait que nous sommes liés. Par exemple, quand on dit que telle activité doit être exécutée dans tel laps de temps, nos leaders sont liés et nous avec eux et tous nos militants. Nous n`accompagnons personne, mais nous faisons en sorte que le peuple ivoirien ne soit pas totalement à terre, que le pays ne s`écroule pas, qu`il reste debout même s`il est chancelant. Peut-être c`est cette manière même d`agir qui fait que les Ivoiriens nous trouvent indolents. Mais, je crois qu`il faut comprendre nos leaders qui ont déjà exercé au plus haut niveau et qui n`ont pas la même culture que ceux qui aujourd`hui sont au pouvoir et pour qui, ce qui compte, c`est leur propre personne, la survie de leur clan et la survie de leurs intérêts personnels.

Ne pensez-vous pas que le pouvoir exploite à fond cette situation ?
Je pense que nous allons nous retrouver. Je ne peux pas décider seul. Nous allons donc aviser. Pour l`heure, c`est la ligne dictée par nos directions. Nous ne pouvons pas nous soustraire de cette ligne bien que nous pouvons apporter plus et on l`a vu, les jeunes, à des moments, prennent des initiatives qui amènent nos leaders à poser un certain nombre de pas. Mais reste entendu que la dernière décision appartient toujours aux directions. Et c`est ce que je voudrais que les gens puissent retenir.

Mais, on a l`impression que la jeunesse du RHDP est complètement morte sur le terrain pendant que Blé Goudé bouge ?
Il ne faut pas confondre l`effet médiatique à la télévision et le travail réel sur le terrain. Si par exemple, nous n`avons pas les moyens de faire de grands spots à la télévision, de faire passer nos activités à la télé, ça ne veut pas dire qu`on ne travaille pas. Moi, je suis un peu toutes nos jeunesses. Les camarades KKB, Yao Séraphin, nous sommes tout le temps sur le terrain. Vous voyez quand même les comptes rendus dans les journaux. Chaque semaine, nous sommes sur le terrain, nous sommes dans une région de la Côte d`Ivoire, nous sommes dans une commune d`Abidjan. Je pense que vous qui êtes proches, vous savez que nous travaillons. Peut-être que ça ne passe pas à la télévision. Ça, ce n`est pas notre faute. Nous, nous déposons les films. Mais je pense que de temps à temps, nous passons à la télévision. Il ne s`agit pas d`être militant à la télé. Il s`agit d`être militant sur le terrain et nous souhaitons que ceux qui pensent qu`ils sont les plus nombreux, qu`ils sont aujourd`hui majoritaires, acceptent d`aller aux élections. C`est là qu`on va nous juger. Nous, nous pensons que nous sommes majoritaires parce que nous faisons un travail de proximité. D`autres disent qu`ils sont majoritaires parce qu`ils font un travail médiatique ou bien de médiatisation de leurs activités. Que chacun accepte donc d`aller à la confrontation électorale qui doit être une confrontation apaisée, fraternelle, où la démocratie va commencer à s`exprimer et on verra réellement qui est populaire et donc majoritaire dans ce pays.

On ne sait même pas qui est le président en exercice du RJDP ?
Oui, il y a eu un moment de flottement. Nous sommes en train de pallier à cela. Pour le moment, c`est le camarade Yao Séraphin de la JUDPCI qui devait prendre la relève. La dernière fois, il a dit qu`il est maintenant prêt. Il venait d`arriver. Il dit qu`il est prêt, nous allons dans les deux semaines à venir remettre les choses à plat pour que rapidement le RJDP reprenne vie. Je crois que c`est important, mais ce n`est pas ce qui est essentiel. Ce qui est essentiel, c`est le travail. Même si ce n`est pas dans le RJDP, le travail que nous faisons dans nos structures de base sinon dans nos structures est important. Nous continuons donc de travailler les camarades KKB, Yao Séraphin, Kpanhi Siméon et moi-même. Il faut avoir l`honnêteté de dire que nous sommes toujours à la tâche et que nous faisons ce qu`il faut pour que nos partis restent debout, pour que le RHDP soit toujours une force politique qui compte.

Toujours est-il que le peuple se plaint. Croyez-vous que l`opposition ivoirienne est réellement une opposition ?
Il est tout à fait normal que le peuple se plaigne parce qu`ils ont certainement placé beaucoup d`espoir en cette opposition. Mais il faut dire que ce n`est pas seulement au niveau des organisations politiques parce que dans un pays, il y a plusieurs types d`organisations. Il y a évidemment la structure politique qui se trouve être les partis politiques, mais aussi il y a les syndicats et nous voyons un peu comment tous ceux-là marchent. Souvent les syndicats n`arrivent pas à faire aboutir leur lutte parce que simplement il y a un contexte qui est crée et il faut donc en tenir compte. Et nous ne voulons pas que le prochain Président de la république qui sera forcément du RHDP trouve un pays inexistant, une économie détruite. C`est pourquoi, nous faisons tout pour maintenir debout quelques pans de l`économie parce que je le disais tantôt à certaines personnes, celui qui sera élu sera porteur de tellement d`espoir que les gens penseront qu`il va arriver comme par un coup de baguette magique pour relever l`économie. Or si tout est détruit, et qu`il faut reconstruire, il faudra encore plus de temps. Donc, tactiquement, nous faisons tout pour que le pays reste debout et que quand on va arriver au niveau du RHDP, qu`on puisse donner en trois (3) mois un nouveau souffle à notre pays qui en a tant besoin.

Quel visage promettez-vous aux Ivoiriens en cette année 2009 où on demande que les élections aient lieu effectivement ?
C`est toujours la mobilisation. C`est un peu plus d`engagement dans les analyses aux côtés du peuple. Comme nous le faisons toujours, nous allons dénoncer tout ce qui est comme travers de ce régime. Aujourd`hui, nous dénonçons les scandales financiers. Alors, nous dénonçons la disparition de la moralité, la mal gouvernance qui est aujourd`hui régie en système de gestion de ce pays. Nous dénonçons aussi le fait que le peuple soit à l`abandon pour des questions simples telles que le ramassage des ordures. On ne sait plus réellement qui s`occupe de cela. Est-ce les mairies, est-ce le district, est-ce le ministère de la Ville et de la salubrité urbaine ou toute autre structure ? On ne sait plus à quel Saint se vouer. On oublie que la saleté a une incidence sur la santé de la population et aussi une incidence sur la capacité de production de la population. Et s`il y a cela, il y a une incidence sur la vie globale de la population. On oublie tout cela et les gens sont exposés à des crises de choléra etc. Si vous avez toute une population qui est malade, c`est l`économie qui s`écroule. Donc vraiment, nous invitons nos gouvernants à se ressaisir et à commencer à balayer nos villes. Ce qui constitue quand même de petites actions qu`il faut réussir.

La République est secouée ces derniers temps par des scandales, des incendies et autres. Qu`est-ce que tout cela vous inspire ?
C`est la mal-gouvernance. Aujourd`hui le FPI nous démontre qu`il a échoué, qu`il n`a pas appris à gouverner. Je crois que tout s`apprend et la démonstration est faite. La conquête du pouvoir d`Etat est une chose. Mais la gestion du pouvoir d`Etat en est une autre. Peut-être qu`ils ont su manœuvrer pour arriver au pouvoir. Mais ils ne se sont pas préparés pour l`exercice du pouvoir d`Etat. Nous disons aux Ivoiriens qu`ils doivent comprendre que la théorie est différente de la pratique. Encore une fois, le FPI va jouer sur certaines sensibilités. Mais les Ivoiriens sont en train de comprendre. Avec Ellie Hallassou, les Ivoiriens d`origine libanaise se battent pour conquérir leur droit. Cela veut dire que la nation est en train de se construire petit à petit. Le FPI là ne dit rien parce que Ellie Hallassou est un de leurs partisans. Mais s`il était militant du PDCI ou du RDR, on dirait que ces partis font l`apologie des étrangers. Nous invitons le FPI à sortir de cette thèse et à ne plus prendre en otage la question de l`identité ivoirienne. Nous voulons, comme nous le faisons au RHDP, qu`on présente nos programmes de gouvernement afin que la Côte d`Ivoire se développe.

Quel bilan pouvez-vous faire par rapport à l`identification et l`enrôlement des Ivoiriens ? Etes-vous satisfait de son déroulement ?
J`ai parcouru certaines villes de l`intérieur du pays, les camarades m`ont fait le point, le bilan n`est pas totalement satisfaisant. Quelqu`un me disait récemment qu`au niveau de la sous-préfecture de Sandégué, toutes les équipes n`étaient pas encore déployées. Il y a eu dans le Zanzan une coupure d`électricité pendant près d`une semaine. Les agents recenseurs n`ont donc pu travailler. Il y a aussi des difficultés pour le déplacement des équipes. Et puis les parents doivent faire la photocopie de leur extrait de naissance. Quand on sait que la photocopie se fait des fois à 100, 200 Km, c`est vraiment difficile. Ce sont des difficultés qui sont créées exprès pour ne pas que le peuple se fasse identifier et demander que les élections soient reportées. Nous dénonçons toutes ces manœuvres du FPI. Mais en même temps, nous encourageons nos populations, nos partis politiques à s`impliquer encore davantage dans l`identification afin que cette opération puisse prendre fin rapidement pour qu`on aille aux élections et soulager les ivoiriens.

S`il n`y a pas d`élections cette année comme les autres fois, que feront les jeunes du RDR?
Nous aviserons. Je n`aime pas annoncer des choses que je ne pourrai pas faire. Quand on annonce quelque chose, pour sa propre crédibilité, il faut au moins commencer à l`exécuter. Nous allons donc aviser s`il n`y a pas d`élection cette année. Cela ne sera pas seulement le RJR, ce sera certainement tout le RDR encore tout le RHDP qui va aviser. Mais je ne souhaite pas qu`il n`y ait pas d`élection cette année. Parce qu`il faut qu`on arrête et le temps d`arrêter est arrivé. On ne peut pas accepter qu`on aille de report en report et puis le peuple continue de souffrir. On dit même que le pays est en cessation de paiement. Il faut que tous les Ivoiriens comprennent qu`on n`y gagne rien à part le malheur des Ivoiriens.

Nourrissez-vous l`espoir que la Côte d`Ivoire aura des élections comme celles que le Ghana voisin a eues ?
Nous devons nous battre pour arracher ces élections. Chaque fois qu`il y a des élections, j`écoute un peu les commentaires. On dit la démocratie est mise à mal. Dans les pays qu`on dit démocratiques, qui ont une vieille tradition d`élections, chaque fois qu`il y a élection, il y a des inquiétudes. Ce n`est pas nous qui cherchons les élections qui n`allons pas avoir des ressentiments ou des difficultés. Il faut que les Ivoiriens de tous bords puissent se battre pour que ces élections soient crédibles. Et qu`enfin on puisse attribuer une autre image de l`Afrique. Aujourd`hui, le Ghana est cité en exemple tout simplement parce que les Ghanéens se sont battus pour arriver-là. Avant, le Ghana n`était pas une référence au niveau de la démocratie. C`étaient les coups d`Etat dans ce pays. Mais ils se sont donné les moyens, la volonté politique, le respect des règles de jeu qui sont claires. Pour nous, il faut que les Ivoiriens se donnent aussi des règles de jeu très claires et que nous soyons fermes dans notre engagement. Quand l`ONU avait supprimé le poste de Haut représentant chargé des Elections, je disais que c`est mauvais. Parce qu`en son temps, quand il y a eu les élections au niveau de la CEI, le FPI avait remis en cause ces élections. Il a fallu le représentant de l`ONU chargé des Elections pour que les choses rentrent dans l’ordre. Pour nous, il faut qu`on se batte au quotidien. La démocratie est une quête perpétuelle.

Vous demandez aux Ivoiriens de se battre au quotidien. Mais pendant que le président Bédié sillonne le pays, on constate que le président Ouattara ne bouge pas. Qu`est-ce qui explique cela ?
Je pense que c`est leur tactique puisque les deux se parlent chaque jour. Le président Ouattara préfère peut-être laisser son aîné faire le travail et quand il sera en retrait, il va reprendre le flambeau. Ce sont deux leaders qui mobilisent. Il ne faut pas que les messages se perdent dans les tumultes. Déjà avec le président Bédié seul, on voit comment le FPI tremble. On trouve qu`il est vieux ou qu`il a fait ceci ou cela. Si ces deux poids lourds se mettent ensemble, le FPI va paniquer. Et vous savez ce que celui qui panique peut faire. Ce n`est pas que j`encourage la mise en retrait de mon président. Mais je dis que c`est tactique. Il est revenu de voyage, il va certainement, lui aussi, attaquer le terrain. Et de façon alternative, il faut sans nul doute faire ce travail d`édification afin que les Ivoiriens continuent de garder espoir.

Le silence actuel que vous observez au niveau du RJPP ne s`explique-t-il pas par le fait qu`à un moment donné, vous avez pris une option sans recueillir l`assentiment de vos directions respectives ?
Non ! De quelle option parlez-vous ?

En 2005, vous, les jeunes, étiez plus mordants au niveau de la mobilisation. On vous a vus au Parc des Sports de Treichville.
La vie politique ne s`arrête pas à un évènement. Ce n`est donc pas cela. Dans la phase actuelle de l`identification, nous pensons qu`il faut un encadrement de proximité, c`est ce à quoi nous nous en tenons.
Mais bientôt vous nous verrez ensemble en train d`agir. Nous sommes toujours au travail. Peut-être qu`on ne fait pas beaucoup de bruit autour de ce que nous faisons. Mais il n`y a pas de week-end où nous n`avons pas d`activité.

Le président Ouattara, à chacune de ses sorties, ne manque pas de dire "je gagne les prochaines élections". Sur quoi fonde-t-il son optimisme ?
C`est le travail qui se fait sur le terrain. C`est l`engagement des bases qui travaillent au quotidien. A notre niveau, nous pensons que le président cristallise beaucoup d`espoir. Vu l`espoir qu`il représente, nous disons qu`il doit gagner pour permettre à la Côte d`Ivoire de rebondir. Et que le RHDP puisse se retrouver. Les engagements du président nous engagent également. Quand le leader annonce quelque chose et que les militants se couchent, il va s`en dire que son message sera un échec. Mais s`il annonce quelque chose qui est compris par tous les militants comme un mot d`ordre, tous doivent travailler avec intelligence pour que ce qu`il a dit soit traduit en acte. Nous travaillons donc à la réalisation des vœux du président.

Pourtant, beaucoup de mots d`ordre sont restés sans suite
Ce n`est pas au niveau du RJR. Tous les maillons de la chaîne sont toujours en place. Et chaque maillon joue son rôle. C`est notre rôle de maintenir la structure debout, bien renforcée. On n`est leader que quand on a des hommes avec soi qui, à tout moment, peuvent répondre à un mot d`ordre. Nous faisons en sorte que ceux qui nous représentent soient toujours mieux vus, qu`ils sachent qu`ils sont porteurs d`espoir. Nous enseignons aux jeunes que la seule valeur qui compte c`est le travail bien fait. Chaque mot d`ordre a donc toujours été exécuté.

Interview réalisée par Paul Koffi
et Diarrassouba Sory
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