Aboisso (conflit à Ahigbé-Koffikro) : Le roi condamne l`usage des armes pour régler les conflits

“Les palabres ne mènent nulle part. Chaque partie a une part de responsabilité dans cette affaire. Mais le chef de village endosse toute la responsabilité. Il n’a pas de bons notables. Ils doivent être tous destitués. Il faut une chefferie traditionnelle ouverte à tous. Je ne veux plus entendre parler d’armes à feu ou d’armes blanches dans un conflit dans le royaume. Celui qui se rendra encore coupable de désordre ou d’agression sera expulsé d’Ahigbé-Koffikro, fut-il Agni, Baoulé ou Malinké. A la fin de cette cérémonie, tout le monde jurera, celui qui va faillir est foutu”, a martelé le roi du Sanwi, Nana Amon N’Douffou V, le mercredi 18 février dernier, à la cour royale, à Krindjabo. C’était à l’occasion du règlement du conflit opposant les Baoulé et les Malinké dans la gestion de l’eau à Ahigbé-Koffikro. Après avoir situé la responsabilité de chaque partie dans le conflit, sa Majesté a décidé de remettre les clés du forage au chef du village Nana Djames Kouamé, tout en précisant ceci : “Je remettrai les clés au chef. Djéri Diakité et son équipe vont terminer leur mandat. Ils feront le bilan de leur gestion le samedi 7 mars prochain. Un comité paritaire sera mis sur pied après cette réunion bilan. Il regroupera tout le monde. Djéri a investi de l’argent. On doit lui rembourser cet argent. Une nouvelle notabilité sera mise sur pied”, dira l’autorité coutumière qui a vigoureusement condamné l’usage des armes comme moyen de règlement des conflits. Le roi n’a pas non plus apprécié que la chefferie ne l’ait pas informé à temps de ce conflit. “La guerre est finie. La paix est revenue à Ahigbé-Koffikro”, a poursuivi Nana Amon N’Douffou V avant de demander, d’abord, aux porte-parole des deux parties de jurer et de se donner l’accolade puis aux autres membres d’en faire autant. Kouakou Brou et Sylla Oumar, porte-parole des deux camps, se sont levés successivement pour jurer de ne plus entraver la bonne marche du village. Les membres des deux délégations en feront autant. Accolades, embrassades et poignées de mains se sont succédé, par la suite, à la grande satisfaction de Sa Majesté et de sa cour, qui ont, enfin, procédé à la libation. Chaque partie s’est félicitée de la décision du roi Nana Amon N’Douffou V,

Des questions étaient posées, au fur et à mesure, par la notabilité pour mieux comprendre les zones d’ombre.

Un affrontement entre les communautés Baoulé et Malinké avait fait 15 blessés le jeudi 5 février dernier, dont quatre à l’arme à feu du côté des Malinké.


Sam K.D.