Dago Demisère, fédéral FPI de Guitry : "Il est inacceptable qu`un poste électif soit laissé à l`opposition"

Guitry a été érigée en chef lieu de département. Le Front populaire ivoirien en a fait une fédération. Elu le 14 février, le tout premier secrétaire général de la fédération, M. Dago Demisère promet, à travers cet entretien, de conforter la position de son parti.


Notre Voie : Vous venez d`être élu nouvellement fédéral de Guitry. Comment vous ressentez cette victoire ?

Dago Demisère : Il y a longtemps que Guitry voulait sa fédération. Aujourd`hui c`est chose faite. Nous venons d`être élus. C`est un sentiment de joie qui anime toute l`équipe et tout le département de Guitry. Par delà, toute la Côte d`Ivoire. Parce que de très loin les gens nous ont appelé pour témoigner leur satisfaction.


N.V. : Vous dites que Guitry voulait sa fédération depuis longtemps. Qu`est-ce que cela traduit parce qu`au départ vous étiez rattaché à la fédération de Divo. Pourquoi Guitry a voulu avoir sa propre fédération ?

D.D. : Guitry a voulu avoir sa propre fédération parce que l`ancien département de Divo était très vaste. Et la fédération qui était installée à Divo n`arrivait pas à couvrir tout le territoire. La preuve, nous avons perdu les élections législatives et il y a des zones qui ne sont pas couvertes par le FPI, il y a des zones où les populations ne sont pas visitées par le FPI. Aujourd`hui nous pensons que cela peut se faire. Et nous pensons à renverser la tendance en faveur de notre parti.


N.V. : Vous arrivez à la tête de la fédération au moment où dans les sections et fédérations les militants se plaignent du manque de moyens et de considération. Qu`est-ce qui vous a motivé à briguer ce poste ?

D.D. : Les difficultés sont réelles. Nous le savons et en avons conscience. Cependant nous avons le FPI comme parti. C`est ce parti que nous aimons. Et cela nous attriste de voir que le FPI ne couvre pas tout notre département alors que tous, nous disons que nous aimons le FPI. Nous savons certes que les moyens manquent mais avec les maigres moyens que nous avons, nous comptons faire un premier pas. Si le pas est fait, nous pensons que le parti, voyant ce que nous avons fait, peut venir en renfort.


N.V. : On reconnaît que Guitry a été un fief du PDCI . Le FPI a pu obtenir la mairie mais le poste de député lui a échappé. Au moment où vous arrivez à la tête de la fédération quel est l`état des lieux et que comptez-vous faire ?

D.D. : Aujourd`hui Guitry est libéré. Il y a du travail à faire sur le terrain. Nous avons gagné les municipales après un travail. Les législatives sont pour nous un test important parce que l`adversaire est régulièrement sur le terrain. Il n`y a pas un week-end où l`adversaire ne fréquente pas un hameau. Connaissant sa technique, nous voulons, à travers la multiplication des bases dans tout le département, arriver à renverser cette tendance afin de remporter les législatives et toutes les élections qui se tiendront. Voilà ce que nous voulons faire. Nous voulons quadriller toute la zone, de Yocoboué en passant dans tous les hameaux du département parce que c`est inadmissible que Guitry laisse le poste de député à l`opposition. Nous voulons confier ce poste important au FPI. Il est inacceptable qu`un poste électif soit laissé à l`opposition. Nous nous battrons pour laver cet effort.


N.V. : Pour que Guitry soit érigé en fédération, il a fallu son érection en département. Beaucoup de personnes estiment aujourd`hui que le président Gbagbo attribue de façon complaisante des communes et départements pour faire plaisir à ses militants et attirer les faveurs des populations. Est-ce que c`était nécessaire que Guitry devienne un département ?

D.D. : L`érection de Guitry en département n`est pas une complaisance parce que nos responsables se sont battus à nos côtés durant trois bonnes années pour que Guitry puisse être à ce stade. Guitry regorge des potentialités réelles. C`est la zone la plus riche du point de vue économique. Guitry produit du café, du cacao, des produits vivriers en abondance. Le palmier y est aussi en abondance. Le sous-sol regorge d’énormes richesses : nous avons du pétrole, de l`or, du manganèse. Il y a beaucoup de richesses à Guitry. Et si le conseil général nous revient, on ne reconnaîtra plus Guitry. Parce qu`il va connaître un essor rapide.


N.V. : Il y a un défit énorme qui se présente à vous : les législatives, les municipales et les conseils généraux. Quelle assurance donnez-vous à votre parti.

D.D. : L`assurance est grande. Puisque nous comptons investir le département jusqu`au plus petit hameau. Si nous aimons le président Laurent Gbagbo, si nous souhaitons que sa politique puisse bénéficier au département de Guitry nous avons intérêt à lui donner les législatives, les municipales et les conseils généraux. Nous allons faire ce travail comme des fourmis, un travail scientifique qui sera fait sur le terrain afin que toutes ces élections puissent être remportées. Nous nous sommes déjà préparés pour cela.


N.V. : La victoire aux élections passe par le succès de l`opération de l`enrôlement. Aujourd`hui comment cette opération se déroule à Guitry ?

D.D. : Cette opération se déroule plus ou moins bien. Cependant pour qu`elle soit une réussite afin que la victoire ne souffre d`aucune contestation nous comptons faire ceci : partout où il y aura un bureau de vote, nous comptons installer soit une base soit une section pour quadriller tout le département. C`est pourquoi j`invite tous les militants, toute la population de Guitry à se mobiliser, à se faire enrôler s`ils veulent réellement que le président Laurent Gbagbo remporte ces élections qu`ils se fassent enrôler. Nous leur fournirons des timbres.

Interview réalisée par Benjamin Koré