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Politique Publié le jeudi 26 février 2009 | Le Patriote

Remous à la Police nationale - Le Directeur de la DST limogé

Les rumeurs se sont confirmées hier. Le Commissaire divisionnaire, Gbettia Firmin n’est plus le directeur de la stratégique Direction de la surveillance du territoire (DST). Il a passé dans l’après midi d’hier les charges au Commissaire principal Negblé Dogba César, précédemment directeur de la Direction de la police criminelle (Dpc, ex Pj). Mais que de suspenses ! Officiellement, on ne sait pas encore ce qui est reproché à l’ex-Dg, mais des sources proches du dossier soutiennent que ce limogeage est l’aboutissement d’un long cheminement. Au début du mois de février, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Désiré Assegnini Tagro, avait décidé de se séparer du Commissaire Gbettia devenu un collaborateur gênant. Son successeur, le Commissaire principal Negblé Dogba César, avait même fait ses bagages à la Dpc. Cependant, les nombreuses interventions l’ont fait surseoir à sa mesure. Entre temps, les conciliabules se sont multipliés pour ramener le « frère » Tagro sur sa décision. Les partisans de Gbettia avaient vu dans ces rumeurs du degommage de leur patron une manigance du « frère de Gagnoa », compagnon de lycée du ministre, Negblé César. Il est même accusé de ne pas avoir le profil de l’emploi, c’est-à-dire un homme du renseignement dont le grade, lieutenant colonel, est en deçà de cette responsabilité. « Gbettia doit s’en prendre à lui-même. Je ne suis pas demandeur. Je suis un homme de mission », répond succinctement le désormais ex-patron de la Dpc, rencontré à son bureau.
Alors que les proches de Gbettia pensaient que la tempête était passée. Comme un poignard, l’ex-porte-parole de la Présidence sort le sabre. Cette fois-ci, les choses vont très vite. A la vérité, entre le ministre Désiré Tagro et Gbettia, la confiance s’est effritée au fil des mois pour arriver au degré zéro. « Il (Ndlr : Gbettia, ex Dg de la Dst) ne donne pas satisfaction au ministre. La Dst a perdu de son efficacité sous son règne. Au lieu de travailler pour le ministre, donc l’Etat, il donnait l’impression de faire cavalier seul. Il était devenu d’un difficile commerce », soutient un cadre du ministère.
En novembre 2004, la mauvaise gestion du matériel installé d’espionnage de la licorne installé dans la tour de l’hôtel Ivoire avait fait dégringoler son estime au sein du régime. Mais Laurent Gbagbo, chef suprême des Armées, n’avait pas voulu liquider le « frère de Gagnoa ». Le seuil de tolérance franchi est l’arrestation de 9 opérateurs économiques indiens en novembre dernier par des éléments de la Dst dont la complice au niveau de la hiérarchie ne faisait aucun doute. En effet, invités par une opératrice économique ivoirienne, ces indiens atterrissent à l’aéroport international Félix Houphouët Boigny. Ils sont cueillis le vendredi 14 novembre 2008, par des éléments de la Dst avec la complicité d’un certain Johnson, un escroc notoire. Ces hommes mis aux arrêts, sont accusés d’être en intelligence avec le réseau terroriste, Al Qaeda, sans aucune épreuve. Humiliés, torturés puis dépouillés, ils seront gardés dans un petit hôtel, propriété du sieur Johnson à Port Bouët. Dame D.A, l’hôte des indiens a été conduit dans les geôles de la Dst en face de l’école de gendarmerie de Cocody. C’est après que son époux ait payé la rançon de 700.000 fcfa qu’elle retrouve la liberté. Lorsqu’elle saisit la brigade de recherche, le Commandant Abéhi Jean, commandant du Groupe d’escadron blindé (GEB) organise une descente pour libérer les otages des agents de la Dst. L’ambassade de l’Inde proteste vigoureusement. La Côte d’Ivoire fait profil bas et l’incident diplomatique est vite clos.
Les plaintes contre les agents de la Dst pour escroquerie et extorsion de fonds sont devenues un phénomène légion. Il y’a quelques jours, un autre était détenu à la Maison d’arrêt militaire d’Abidjan (MAMA) pour avoir extorqué 12 millions fcfa à une dame. Il a été remis en liberté provisoire après une dizaine de jours d’incarcération.

Coulibaly Brahima
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