Face aux diverses interprétations faites au sujet de la mise en œuvre du processus de paix et particulièrement de l’accord complémentaire IV de l’Accord politique de Ouagadougou, le porte-parole du Premier ministre est sorti de sa réserve. Au cours du point de presse qu’il a animé, hier, à la Primature, Méité Sindou a passé en revue les différents programmes, les acquis et les perspectives et a expliqué également les contraintes auxquelles le Premier ministre doit faire face. Abordant la question spécifique de la passation des charges entre les commandants de zone et le corps préfectoral dans les régions centre, nord et ouest, le porte-parole du Premier ministre n’a pas caché la délicatesse du sujet. Ce qui justifie le non-respect des délais fixés, d’abord le 15 janvier, ensuite le 2 février, avant d’être reporté au 2 mars. Cette fois, il se veut formel, cette date sera respectée, a promis le conférencier. Cependant, il prévient que «les com’zones s’effaceront, mais ils s’effaceront méthodiquement, progressivement» et non spontanément comme on pourrait le penser. Il en donne les raisons. «Vous êtes allé à plusieurs reprises à Bouaké et vous savez ce que représentent les com’zones dans la zone centre, nord et ouest. Ce sont les vraies autorités militaires, ce sont les vraies autorités administratives, ce sont les autorités de proximité. C’est comme dans un pays, le maire est plus renseigné que le Chef de l’Etat, le sous-préfet plus que le préfet ou même le Chef de l’Etat. C’est eux qui sont sur le terrain et qui sont en contact permanent avec les populations. Ce sont des institutions qui doivent être gravées comme des institutions d’utilité publique. Ils ont assuré une certaine tutelle politique et administrative. Bien entendu, il faut une phase transitoire pour organiser le départ des commandants de zone. Mais je pense qu’avec la procédure installée par le Premier ministre, il n’y aura pas de bicéphalisme. Il y aura au surplus une répartition des rôles», a déclaré Méité Sindou. Selon lui, depuis le redéploiement de l’administration, les com’zones ont perdu «la tutelle administrative» des circonscriptions qu’ils dirigent. «Ils ne sont plus les chefs au plan administratif, c’est clair». En revanche, au plan militaire et sécuritaire, il a affirmé qu’ils travailleront en collaboration avec les brigades mixtes de police et de gendarmerie qui seront déployées par le Centre de commandement intégré sous le commandement des généraux Mangou (Fds-ci) et Bakayoko (Fafn). Tout comme les com’zones, le conférencier est d’avis qu’il y a eu quelque retard dans la mise en œuvre de l’unicité des caisses de l’Etat. La raison est simple. Selon lui, il n’est pas facile de démonter une administration pendant plusieurs années et dont dépendent des concitoyens. Il rassure cependant que le chef du gouvernement en est conscient et qu’il a l’obligation de respecter les délais. «La détermination du Premier ministre est claire, ferme. L’unicité des caisses sera faite». Le conférencier a d’ailleurs fait remarquer que les choses se déroulent assez bien avec le guichet unique automobile. «La dernière étape reste le cordon douanier à l’ouest et au nord». Et c’est justement pour installer ce cordon douanier et présider la cérémonie de passation des charges entre les com’zones et le corps préfectoral, du 4 au 7 mars, qu’il se rendra à Bouaké la semaine prochaine. Au total, 21 localités sont concernées par la cérémonie de passation des charges pour laquelle le Premier ministre, a dit son porte-parole Méité Sindou, est en train d’élaborer des documents qui seront signés entre les deux parties et dans lesquels seront définis les critères de leur collaboration.
D’emblée, le conférencier a indiqué que Ouaga IV aborde «la résolution des questions les plus délicates et des plus sensibles du processus de transition». Son objectif, a-t-il dit, est «l’accélération du processus d’identification, de la restauration de l’autorité de l’Etat par la phase active de l’unicité de caisses et par la résolution des questions militaires».
Les grands axes de l’exposé ont donc porté sur les questions militaires, le redéploiement de l’administration financière et judiciaire et l’opération d’identification qui prend fin officiellement le 28 février.
La question du financement de la sortie de crise n’a pas été occultée. A la question de savoir pourquoi les responsables des Forces nouvelles ne quittent pas l’hôtel du Golf pour permettre à l’Etat de faire des économies, Méité Sindou a soutenu que la décision fait suite à un accord datant de 2003 du fait des questions de sécurité. Il ajoute que cette facture n’alourdit pas plus le poste budgétaire de l’Etat que les programmes de sortie de crise.
Paulin N. Zobo
D’emblée, le conférencier a indiqué que Ouaga IV aborde «la résolution des questions les plus délicates et des plus sensibles du processus de transition». Son objectif, a-t-il dit, est «l’accélération du processus d’identification, de la restauration de l’autorité de l’Etat par la phase active de l’unicité de caisses et par la résolution des questions militaires».
Les grands axes de l’exposé ont donc porté sur les questions militaires, le redéploiement de l’administration financière et judiciaire et l’opération d’identification qui prend fin officiellement le 28 février.
La question du financement de la sortie de crise n’a pas été occultée. A la question de savoir pourquoi les responsables des Forces nouvelles ne quittent pas l’hôtel du Golf pour permettre à l’Etat de faire des économies, Méité Sindou a soutenu que la décision fait suite à un accord datant de 2003 du fait des questions de sécurité. Il ajoute que cette facture n’alourdit pas plus le poste budgétaire de l’Etat que les programmes de sortie de crise.
Paulin N. Zobo