La Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l'Etat de Côte d'Ivoire, Mugefci, "objet de griefs", ne semble pas au mieux de sa forme. Le directeur général de cette importante structure des travailleurs de l'Etat, Bernadin Adon Monsan, précise, dans l'entretien, ci-dessous, sa mission essentielle, donne les raisons du retard dans le respect des engagements pris auprès des pharmacies agréées…
Monsieur le directeur général de la Mugefci, peut-on savoir les missions principales de votre structure?
La mission de la Mugefci dans un premier temps, c'est de contribuer à améliorer les conditions de vie sur le plan sanitaire et social des mutualistes.
Jusqu'à présent, avez-vous pu l'accomplir sans difficulté?
Vous savez qu'aucune mission ne peut se faire sans difficulté, même votre travail de journaliste, vous l'accomplissez avec difficulté. Mais, la mutuelle est créée depuis 1973 et si jusqu'aujourd'hui, elle existe, cela veut dire qu'elle apporte ce qu'il faut aux fonctionnaires. La perfection n'est pas de ce monde. Vous allez beau faire, mais il y a toujours des défaillances.
Quelles sont les difficultés dont vous parlez ?
Les difficultés sont essentiellement dues au fait qu'une structure comme la mutuelle, qui apporte les soins aux mutualistes, n'a pas les moyens nécessaires.
De quel type de moyens parlez-vous exactement?
Il s'agit des moyens financiers dont nous avons besoin. Nous sommes dans le domaine d'une mutuelle et les moyens financiers sont indispensables.
Voulez-vous dire que les cotisations ne rentrent pas?
Pas forcément. Vous savez, dans le domaine des assurances, on parle de prime, alors que dans le domaine de la mutuelle, on parle de cotisation. Ce qui fait la différence entre les assurances et la mutuelle est qu'au niveau de la mutuelle, on ne recherche pas un profit. On recherche un excédent pour le repartir au niveau des mutualistes en vue d'une amélioration des prestations. Je peux vous dire que les cotisations fixées au niveau de la mutuelle représentent 3% du salaire de base des fonctionnaires. Ce pourcentage est fixé depuis sa création, donc depuis 1973.
On pourrait aussi dire que tout le monde ne tombe pas malade en même temps ?
Vous ne tombez jamais malade, d'accord. Je prends un exemple, nous sommes quatre ici. Vous, vous cotisez 3000f par mois, ce qui donne 36.000f l'année ; l'autre cotise 4000f qui donne 48000f l'année ; elle cotise 5000f par mois, cela lui fait 60000f l'année ; je cotise 1500f par mois, ce qui me revient à 18000f l'année. Dieu merci, vous ne tombez pas malades. Moi, je tombe gravement malade. Ma maladie me fait acheter des médicaments d'un montant de 200 à 300 mille l'année. Est-ce parce que vous trois, vous ne tombez pas malade que votre cotisation va couvrir mes dépenses que j'engage pour ma maladie ? Il ne faut pas faire ce calcul pour dire parce que certains ne tombent pas malades pour cela, il faut être au même niveau. C'est cela la mutuelle. Il faut que les bien portants soignent les malades. Parce que, si nous voulons tenir compte du fait que tout le monde doit tomber malade, l'association ne serait pas à ce niveau.
L'argent n'arrive pas à temps selon des pharmacies agréées. Qu'est-ce qui explique ce retard ?
C'est une réalité. Et les mêmes pharmaciens sont aussi d'accord pour dire que parmi tous leurs partenaires, la mutuelle est celle qui paye, même si ces derniers temps, il y a un petit retard. Ces mêmes pharmaciens nous ont dit qu'il y a des structures qui ont deux ans de retard de paiement. La convention qui existe entre les pharmaciens et nous dit que, lorsque le pharmacien dépose son bordereau, nous avons 15 jours dès la fin du mois pour payer. Et vous savez que les cotisations sont prélevées à la source et c'est le Trésor public qui nous reverse cet argent. Vous savez aussi le contexte sociopolitique et économique dans lequel nous nous trouvons. Vous connaissez aussi les priorités de l'Etat. Lorsque ces reversements se font régulièrement, notre métier c'est de soigner, nous payons donc les factures des pharmaciens. Refuser de payer alors que nous avons de l'argent, c'est ne pas faire son travail. Donc, toutes les fois que nous avons des reversements réguliers de la part de l'Etat, nous payons la part des pharmaciens. Mais si vous restez un à cinq mois sans reversement, alors que c'est ce qui vous sert à payer la prestation, comment faites-vous ? Cela fait que ce retard que vous accusez vis-à-vis des reversements, le pharmacien va le ressentir. Mais aujourd'hui, si nous regardons au niveau de la convention, nous avons deux à trois mois de retard. Quelles que soient les difficultés, nous payons ce que nous pouvons aux pharmaciens. Mais c'est une réalité, nous avons un retard vis-à-vis des pharmaciens.Je vous assure que ce n'est pas parce que nous avons des problèmes financiers pour payer. Ce sont des problèmes de trésorerie.
Il est également évoqué le problème de quotas. Que se passe-t-il à ce niveau ?
Ce n'est pas une question de quota. Certains diront quota parce que pour nous, nous disons que le quota, c'est lorsque, par exemple, on dit M. Tadjau, vous avez 60000f et vous devez interroger 50 personnes par jour ; pour vous les 50 personnes, c'est un quota. Mais on vous dit M. Tadjau, vous avez 60000f, mais vous interrogez qui vous voulez. C'est pour dire, nous, nous avons fixé des montants. Vous savez, lorsque M.Tadjau, dans son foyer, a un salaire qui n'évolue pas, mais a des dépenses qui, chaque jour, augmentent, parce que Madame, en allant au marché, se rend compte que le poisson qu'elle payait auparavant à 200f est passé à 600f. M.Tadjau se rend compte que quelquefois madame n'utilise pas tout l'argent pour faire le marché mais s'achète au moins une bouteille de sucrerie et Tadjau qui a 30.000f pour le marché se retrouve avec 45000f à payer, cela vous fait une dette de 15000f. Le deuxième mois, on revient encore avec un montant de 60000f. Cela vous fait donc 30000f à payer et au total vous avez 45.000f à payer. Que faites-vous ? Vous cherchez à prévenir le danger qui vous guette parce que vous allez vous endetter et vous n'aurez pas d'argent pour rembourser. Au niveau de la mutuelle, c'est un problème qui revient très souvent, particulièrement tous les 10 ans. En 1988, les pharmaciens, vu les demandes des mutualistes, avaient pris un certain nombre de bons. Il s'est trouvé que la mutuelle ne pouvait plus payer ce que les pharmaciens avaient comme créances sur la mutuelle. Je ne sais pas si vous vous rappelez, peut-être que vous étiez encore jeune, mais en 1988, la mutuelle a été fermée. Cependant, les cotisations passaient toujours. C'est ce qui a fait que la mutuelle qui était une structure de l'administration, l'Etat s'est désengagé en novembre 1989 et a confié la gestion aux fonctionnaires, à des syndicats. Et on n'a plus parlé de Mgma, mais de Mugefci qui est une société désormais qui s'occupe des fonctionnaires. Donc à ce niveau, les problèmes sont posés et les fonctionnaires sont restés six (6) mois sans prestations de ce qu'ils ont cotisé c'est-à-dire que l'argent ne suffisait pas, l'argent n'était pas là pour soigner les fonctionnaires, on a alors fermé. Heureusement qu'après la reprise, cela nous a permis de rebondir. Et après 6 mois de cotisations sans prestations. En 1998, la mutuelle a pris des bons sans restriction et nous sommes restés devoir plus de 3 milliards de francs aux pharmaciens. Il s'est posé le problème de remboursement de paiement, on n'avait pas les moyens, ce bâtiment devait être vendu parce que le collectif des pharmaciens avait pris un avocat, ce qui était tout à fait normal ; quelqu'un qui vous doit, s'il ne paye pas, vous utilisez tous les moyens que le droit vous donne, que l'Etat vous donne pour entrer en possession de votre argent. Dieu merci, l'Etat ivoirien a accepté de payer pour ce différentiel-là par une subvention. Aujourd'hui, nous avons les mêmes problèmes. Alors que nous, nous attendions à environ 500 millions de dépenses de prestations en médicament seulement par mois. Depuis avril 2008, nous sommes à 720 millions. Cela fait un différentiel de 220 millions. Mais pour un responsable, il ne faut pas attendre que la maison brûle, il faut devancer les faits. Ce qui a été fait, c'est que le conseil d'administration a demandé de voir si ces dépenses sont des dépenses réelles ou alors s'il y a d'autres éléments ou causes qui expliquent cette montée des dépenses. Des investigations ont été faites. On a vu que toutes ces dépenses n'étaient pas des dépenses justifiées. C'était effectivement le problème de la fraude. La décision a été prise pour dire qu'il faut faire la politique de ses moyens, l'adéquation entre les dépenses et les recettes. Donc, qu'est ce qu'on a à faire ? Voir les dépenses moyennes des pharmacies les 12 derniers mois. C'est ce que nous avons fait. On a dit, bon Mlle Bomo, d'habitude vous avez soit 1 million, soit 800 mille, mais si la moyenne est de 1 million, vous avez 1 million de prestation à donner par mois. Cette planification qu'on appelle "quota" ne nous empêche pas aujourd'hui de payer jusqu'à 500 millions toujours par mois de prestation. C'est vrai que les besoins sont énormes, mais les moyens sont peu. Je vous rassure que si on avait laissé les choses aller, aujourd'hui on serait peut être à 1 million de dépenses par mois. Alors que les cotisations que nous recevons mensuellement sont autour de 750 millions. Ce ne sont pas les seuls prestataires, nous avons les chirurgiens dentistes, les opticiens. Mais, si vous prenez tout ce que vous avez comme recette mensuelle pour payer les médicaments, qu'allez-vous avoir pour le fonctionnement de la structure ? Voila un peu ce qui explique cette restriction au niveau des prestations.
Apparemment, il y a une réticence au niveau des médecins qui doivent signer les bons selon les informations reçues ! Les bons signés paraissent rencontrer des difficultés de prise en compte dans les pharmacies agréées !
Nous n'avons pas d'information à ce niveau. Parce que, s'il y avait réticence, quand ils signent les bons, ils seraient difficilement réglés. Le règlement de bon n'est pas un règlement direct.
On a aussi appris que la Mugefci est gérée par des affairistes cherchant plutôt à faire du bénéfice que de faire du social, sa mission première ?
Peut-être, c'est vous qui pouvez les connaître. Moi, je ne les connais pas. Je sais qu'il y a des fonctionnaires qui ont été nommés comme moi. Je ne vois pas ces affairistes dont vous parlez. Peut-être que vous pouvez demander à ceux qui ont porté l'information à votre connaissance pour qu'ils puissent vous donner les noms.
Interview réalisée par P. Tadjau
Coll : I.Yao (stagiaire)
Monsieur le directeur général de la Mugefci, peut-on savoir les missions principales de votre structure?
La mission de la Mugefci dans un premier temps, c'est de contribuer à améliorer les conditions de vie sur le plan sanitaire et social des mutualistes.
Jusqu'à présent, avez-vous pu l'accomplir sans difficulté?
Vous savez qu'aucune mission ne peut se faire sans difficulté, même votre travail de journaliste, vous l'accomplissez avec difficulté. Mais, la mutuelle est créée depuis 1973 et si jusqu'aujourd'hui, elle existe, cela veut dire qu'elle apporte ce qu'il faut aux fonctionnaires. La perfection n'est pas de ce monde. Vous allez beau faire, mais il y a toujours des défaillances.
Quelles sont les difficultés dont vous parlez ?
Les difficultés sont essentiellement dues au fait qu'une structure comme la mutuelle, qui apporte les soins aux mutualistes, n'a pas les moyens nécessaires.
De quel type de moyens parlez-vous exactement?
Il s'agit des moyens financiers dont nous avons besoin. Nous sommes dans le domaine d'une mutuelle et les moyens financiers sont indispensables.
Voulez-vous dire que les cotisations ne rentrent pas?
Pas forcément. Vous savez, dans le domaine des assurances, on parle de prime, alors que dans le domaine de la mutuelle, on parle de cotisation. Ce qui fait la différence entre les assurances et la mutuelle est qu'au niveau de la mutuelle, on ne recherche pas un profit. On recherche un excédent pour le repartir au niveau des mutualistes en vue d'une amélioration des prestations. Je peux vous dire que les cotisations fixées au niveau de la mutuelle représentent 3% du salaire de base des fonctionnaires. Ce pourcentage est fixé depuis sa création, donc depuis 1973.
On pourrait aussi dire que tout le monde ne tombe pas malade en même temps ?
Vous ne tombez jamais malade, d'accord. Je prends un exemple, nous sommes quatre ici. Vous, vous cotisez 3000f par mois, ce qui donne 36.000f l'année ; l'autre cotise 4000f qui donne 48000f l'année ; elle cotise 5000f par mois, cela lui fait 60000f l'année ; je cotise 1500f par mois, ce qui me revient à 18000f l'année. Dieu merci, vous ne tombez pas malades. Moi, je tombe gravement malade. Ma maladie me fait acheter des médicaments d'un montant de 200 à 300 mille l'année. Est-ce parce que vous trois, vous ne tombez pas malade que votre cotisation va couvrir mes dépenses que j'engage pour ma maladie ? Il ne faut pas faire ce calcul pour dire parce que certains ne tombent pas malades pour cela, il faut être au même niveau. C'est cela la mutuelle. Il faut que les bien portants soignent les malades. Parce que, si nous voulons tenir compte du fait que tout le monde doit tomber malade, l'association ne serait pas à ce niveau.
L'argent n'arrive pas à temps selon des pharmacies agréées. Qu'est-ce qui explique ce retard ?
C'est une réalité. Et les mêmes pharmaciens sont aussi d'accord pour dire que parmi tous leurs partenaires, la mutuelle est celle qui paye, même si ces derniers temps, il y a un petit retard. Ces mêmes pharmaciens nous ont dit qu'il y a des structures qui ont deux ans de retard de paiement. La convention qui existe entre les pharmaciens et nous dit que, lorsque le pharmacien dépose son bordereau, nous avons 15 jours dès la fin du mois pour payer. Et vous savez que les cotisations sont prélevées à la source et c'est le Trésor public qui nous reverse cet argent. Vous savez aussi le contexte sociopolitique et économique dans lequel nous nous trouvons. Vous connaissez aussi les priorités de l'Etat. Lorsque ces reversements se font régulièrement, notre métier c'est de soigner, nous payons donc les factures des pharmaciens. Refuser de payer alors que nous avons de l'argent, c'est ne pas faire son travail. Donc, toutes les fois que nous avons des reversements réguliers de la part de l'Etat, nous payons la part des pharmaciens. Mais si vous restez un à cinq mois sans reversement, alors que c'est ce qui vous sert à payer la prestation, comment faites-vous ? Cela fait que ce retard que vous accusez vis-à-vis des reversements, le pharmacien va le ressentir. Mais aujourd'hui, si nous regardons au niveau de la convention, nous avons deux à trois mois de retard. Quelles que soient les difficultés, nous payons ce que nous pouvons aux pharmaciens. Mais c'est une réalité, nous avons un retard vis-à-vis des pharmaciens.Je vous assure que ce n'est pas parce que nous avons des problèmes financiers pour payer. Ce sont des problèmes de trésorerie.
Il est également évoqué le problème de quotas. Que se passe-t-il à ce niveau ?
Ce n'est pas une question de quota. Certains diront quota parce que pour nous, nous disons que le quota, c'est lorsque, par exemple, on dit M. Tadjau, vous avez 60000f et vous devez interroger 50 personnes par jour ; pour vous les 50 personnes, c'est un quota. Mais on vous dit M. Tadjau, vous avez 60000f, mais vous interrogez qui vous voulez. C'est pour dire, nous, nous avons fixé des montants. Vous savez, lorsque M.Tadjau, dans son foyer, a un salaire qui n'évolue pas, mais a des dépenses qui, chaque jour, augmentent, parce que Madame, en allant au marché, se rend compte que le poisson qu'elle payait auparavant à 200f est passé à 600f. M.Tadjau se rend compte que quelquefois madame n'utilise pas tout l'argent pour faire le marché mais s'achète au moins une bouteille de sucrerie et Tadjau qui a 30.000f pour le marché se retrouve avec 45000f à payer, cela vous fait une dette de 15000f. Le deuxième mois, on revient encore avec un montant de 60000f. Cela vous fait donc 30000f à payer et au total vous avez 45.000f à payer. Que faites-vous ? Vous cherchez à prévenir le danger qui vous guette parce que vous allez vous endetter et vous n'aurez pas d'argent pour rembourser. Au niveau de la mutuelle, c'est un problème qui revient très souvent, particulièrement tous les 10 ans. En 1988, les pharmaciens, vu les demandes des mutualistes, avaient pris un certain nombre de bons. Il s'est trouvé que la mutuelle ne pouvait plus payer ce que les pharmaciens avaient comme créances sur la mutuelle. Je ne sais pas si vous vous rappelez, peut-être que vous étiez encore jeune, mais en 1988, la mutuelle a été fermée. Cependant, les cotisations passaient toujours. C'est ce qui a fait que la mutuelle qui était une structure de l'administration, l'Etat s'est désengagé en novembre 1989 et a confié la gestion aux fonctionnaires, à des syndicats. Et on n'a plus parlé de Mgma, mais de Mugefci qui est une société désormais qui s'occupe des fonctionnaires. Donc à ce niveau, les problèmes sont posés et les fonctionnaires sont restés six (6) mois sans prestations de ce qu'ils ont cotisé c'est-à-dire que l'argent ne suffisait pas, l'argent n'était pas là pour soigner les fonctionnaires, on a alors fermé. Heureusement qu'après la reprise, cela nous a permis de rebondir. Et après 6 mois de cotisations sans prestations. En 1998, la mutuelle a pris des bons sans restriction et nous sommes restés devoir plus de 3 milliards de francs aux pharmaciens. Il s'est posé le problème de remboursement de paiement, on n'avait pas les moyens, ce bâtiment devait être vendu parce que le collectif des pharmaciens avait pris un avocat, ce qui était tout à fait normal ; quelqu'un qui vous doit, s'il ne paye pas, vous utilisez tous les moyens que le droit vous donne, que l'Etat vous donne pour entrer en possession de votre argent. Dieu merci, l'Etat ivoirien a accepté de payer pour ce différentiel-là par une subvention. Aujourd'hui, nous avons les mêmes problèmes. Alors que nous, nous attendions à environ 500 millions de dépenses de prestations en médicament seulement par mois. Depuis avril 2008, nous sommes à 720 millions. Cela fait un différentiel de 220 millions. Mais pour un responsable, il ne faut pas attendre que la maison brûle, il faut devancer les faits. Ce qui a été fait, c'est que le conseil d'administration a demandé de voir si ces dépenses sont des dépenses réelles ou alors s'il y a d'autres éléments ou causes qui expliquent cette montée des dépenses. Des investigations ont été faites. On a vu que toutes ces dépenses n'étaient pas des dépenses justifiées. C'était effectivement le problème de la fraude. La décision a été prise pour dire qu'il faut faire la politique de ses moyens, l'adéquation entre les dépenses et les recettes. Donc, qu'est ce qu'on a à faire ? Voir les dépenses moyennes des pharmacies les 12 derniers mois. C'est ce que nous avons fait. On a dit, bon Mlle Bomo, d'habitude vous avez soit 1 million, soit 800 mille, mais si la moyenne est de 1 million, vous avez 1 million de prestation à donner par mois. Cette planification qu'on appelle "quota" ne nous empêche pas aujourd'hui de payer jusqu'à 500 millions toujours par mois de prestation. C'est vrai que les besoins sont énormes, mais les moyens sont peu. Je vous rassure que si on avait laissé les choses aller, aujourd'hui on serait peut être à 1 million de dépenses par mois. Alors que les cotisations que nous recevons mensuellement sont autour de 750 millions. Ce ne sont pas les seuls prestataires, nous avons les chirurgiens dentistes, les opticiens. Mais, si vous prenez tout ce que vous avez comme recette mensuelle pour payer les médicaments, qu'allez-vous avoir pour le fonctionnement de la structure ? Voila un peu ce qui explique cette restriction au niveau des prestations.
Apparemment, il y a une réticence au niveau des médecins qui doivent signer les bons selon les informations reçues ! Les bons signés paraissent rencontrer des difficultés de prise en compte dans les pharmacies agréées !
Nous n'avons pas d'information à ce niveau. Parce que, s'il y avait réticence, quand ils signent les bons, ils seraient difficilement réglés. Le règlement de bon n'est pas un règlement direct.
On a aussi appris que la Mugefci est gérée par des affairistes cherchant plutôt à faire du bénéfice que de faire du social, sa mission première ?
Peut-être, c'est vous qui pouvez les connaître. Moi, je ne les connais pas. Je sais qu'il y a des fonctionnaires qui ont été nommés comme moi. Je ne vois pas ces affairistes dont vous parlez. Peut-être que vous pouvez demander à ceux qui ont porté l'information à votre connaissance pour qu'ils puissent vous donner les noms.
Interview réalisée par P. Tadjau
Coll : I.Yao (stagiaire)