Les retombées de la visite de la secrétaire d’Etat en charge du Commerce extérieur sont perceptibles. Anne-Marie Idrac a signé vendredi avec les autorités ivoiriennes, une convention de financement portant sur près de 500 millions Fcfa. Ce don vient matérialiser le redémarrage des activités de l’Agence française de développement (Afd) interrompues depuis 2001. Les ressources sont destinées à financer les études nécessaires à la préparation de nouveaux projets. Ces projets vont se décliner en contrats de désendettement et de développement et vont se concentrer autour de l’amélioration substantielle du cadre de vie des populations dont les attentes sont nombreuses à la sortie de crise. «La reprise économique à un rythme soutenu constitue pour le gouvernement ivoirien, un impératif en vue de faire face à la pauvreté aggravée par plus de 6 années de conflit», a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances, sollicitant le plein appui de la communauté financière internationale pour la conclusion d’un programme économique. Selon Charles Diby Koffi, des progrès ont été réalisés. Ils doivent se poursuivre à travers l’assainissement du cadre macroéconomique des finances publiques et des principaux secteurs de l’économie. Il s’agit d’améliorer significativement l’environnement des affaires, offrant les meilleures opportunités d’affaires dans la sous-région. Mme Idrac a assuré que les partenaires multilatéraux, sensibles à la normalisation progressive de la situation sont sur le point de financer divers programmes économiques associés à l’indispensable allègement de la dette extérieure dans le cadre de l’initiative Ppte. Malgré ces assurances, les opérateurs économiques membres de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cegeci) ont fait part des inquiétudes qui sont les leurs. Il a notamment exigé de Paris une position claire dépouillée de tout équilibrisme. Pour sa part, le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Jean-Louis Billon, a plaidé pour l’amélioration de l’environnement des affaires par le renforcement de l’Etat de droit. De graves dysfonctionnements, dit-il, ont contribué à la chute de la productivité des entreprises ivoiriennes. Ils ont pour noms la privatisation du service public, le développement de l’informel et de la contrebande. «Nous avons besoin d’investissements directs étrangers», a-t-il reconnu, rappelant que les entreprises françaises représentent 50 % des recettes fiscales.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko