“Ce qui se passe en ce moment, ce n’est pas un recrutement mais un recensement ». Ces propos sont d’un officier supérieur, désabusé par la décrépitude de l’Institution policière. Tout se passe comme si on était en plein surréalisme. Les conditions physiques, la discipline morale, l’essence de la vie de soldat, ont foutu le camp. On ne rentre plus à la Gendarmerie, à la Police ou dans l’Armée par vocation. Comme, on le dit si trivialement sur les bords de la lagune Ebrié : « On ne mange pas vocation ». Avec une kalachnikov et/ou un sifflet, dans un recoin de la cité, on peut exiger de quelques automobilistes, une pièce de 500 FCFA ou un billet de 1000 FCFA. Des appâtés du racket et non pour le succès des armes ivoiriennes.
S’il y’a des décennies, il était aisé de dire : « ne rentre pas dans l’armée qui veut», aujourd’hui, ça sonne faux d’y penser. Qui entre à l’Ecole de Police, de Gendarmerie etc. ? En vous torturant les méninges pour trouver une réponse à cette question, vous trouverez la nature, la personnalité aujourd’hui de nos Forces de défense et de sécurité (FDS). L’enquête de moralité qui devrait attester de la qualité des recrues est aujourd’hui, rangée au tiroir. Tout se passe comme si elle a été bannie. Et que le sujet est devenu un tabou.
Conséquence notre système de sécurité est désormais animé par des individus de tous acabits.
Au 18ème étage de la tour C (Cité administrative, Plateau), où se trouvent les services d’inspection de Police, les bureaux sont chargés de plaintes. Les populations affluent de partout. Dans des conditions de travail difficile, les animateurs de l’Inspection abattent un extraordinaire travail de nettoyage. Malheureusement, plus on nettoie, plus les « déchets » arrivent et s’accumulent. Chaque session de recrutement donne lieu au même scénario le phénomène “des protégés” et du “parrainage” des candidats.
A l’état-major des Armées, au commandement supérieur de la gendarmerie et au tribunal militaire (17 ème étage de la tour C), à chaque jour suffit ses plaintes contre les méfaits des animateurs de notre système de sécurité.
« J’ai fait deux ans de service militaire avant d’intégrer la Gendarmerie. C’est là que j’ai découvert l’enquête de moralité. Il faut former nos jeunes gens au caractère militaire. Il n’y a plus de suivi dans la formation. Au début, nous nous entendions dire qu’il ne fallait plus sanctionner ou radier, de peur que les rangs de la rébellion ne grossissent», témoigne un officier supérieur de la Gendarmerie en attente de la retraite. L’enquête de moralité qui permettrait de trier les postulants au métier des armes a été mise sous l’éteignoir. Les portes sont désormais ouvertes aux faux diplômés, aux braqueurs, aux bandits de tous acabits. La guerre est un bon prétexte et peut tout justifier.
L’empêcheur de tourner en rond, Dja Blé Joseph, ministre de la sécurité sous le gouvernement Charles Konan Banny, avait voulu attaquer, frontalement, en février 2006, le phénomène, mais il n’a pas survécu au système. En application de la loi N°2001-479 du 9 août 2001 portant statut des personnels de la Police nationale, une Commission de moralité de la Police nationale dirigée par le Contrôleur général Yao Kouassi Yao, inspecteur des services de Police, a été installée. Les intentions de ce ministre étaient claires : redorer le blason terni de la Police nationale. Ainsi, la commission centrale et les sous-commissions étaient-elles chargées de procéder à une enquête de moralité approfondie sur les candidats aux différents concours d’entrée à la Police. La période de l’enquête de moralité devrait courir de la date de dépôt du dossier de candidature à la date de titularisation. La découverte de tout fait compromettant pour la moralité ou l’intégrité d’un candidat entraînerait l’interruption de sa formation et sa radiation de la liste des stagiaires. Les ivoiriens dans leur majorité ont applaudi à tout rompre. Les personnes bien avisées ne sont pas tombées dans ce triomphalisme. Trop beau pour être vrai dans une société corrompue jusqu’au sein de l’exécutif. La guerre contre les faux diplômés a emporté le ministre Dja Blé.
La gendarmerie, corps d’élite qui était jusque-là, la vitrine est également tombée dans les travers. Au Cecos, secteur Yopougon, on se souvient de ce gendarme braqueur solitaire d’un petit hôtel, désarmé par le personnel. A la caserne d’Agban, on a aussi en mémoire cet autre gendarme qui louait sa kalachnikov à des braqueurs.
« Le gendarme qui est pris pour un acte délictueux répond de ses faits devant le tribunal militaire, ce qui n’exclut pas l’aspect disciplinaire. Si un gendarme passe 60 jours et plus en prison, à sa sortie, il passe devant le conseil d’enquête avec beaucoup de chance d’être radié. La Gendarmerie ne joue pas avec la faute contre l’honneur », prêche le général de division, Kassaraté Tiapé Edouard, patron de la Maréchaussée ivoirienne.
Coulibaly Brahima
S’il y’a des décennies, il était aisé de dire : « ne rentre pas dans l’armée qui veut», aujourd’hui, ça sonne faux d’y penser. Qui entre à l’Ecole de Police, de Gendarmerie etc. ? En vous torturant les méninges pour trouver une réponse à cette question, vous trouverez la nature, la personnalité aujourd’hui de nos Forces de défense et de sécurité (FDS). L’enquête de moralité qui devrait attester de la qualité des recrues est aujourd’hui, rangée au tiroir. Tout se passe comme si elle a été bannie. Et que le sujet est devenu un tabou.
Conséquence notre système de sécurité est désormais animé par des individus de tous acabits.
Au 18ème étage de la tour C (Cité administrative, Plateau), où se trouvent les services d’inspection de Police, les bureaux sont chargés de plaintes. Les populations affluent de partout. Dans des conditions de travail difficile, les animateurs de l’Inspection abattent un extraordinaire travail de nettoyage. Malheureusement, plus on nettoie, plus les « déchets » arrivent et s’accumulent. Chaque session de recrutement donne lieu au même scénario le phénomène “des protégés” et du “parrainage” des candidats.
A l’état-major des Armées, au commandement supérieur de la gendarmerie et au tribunal militaire (17 ème étage de la tour C), à chaque jour suffit ses plaintes contre les méfaits des animateurs de notre système de sécurité.
« J’ai fait deux ans de service militaire avant d’intégrer la Gendarmerie. C’est là que j’ai découvert l’enquête de moralité. Il faut former nos jeunes gens au caractère militaire. Il n’y a plus de suivi dans la formation. Au début, nous nous entendions dire qu’il ne fallait plus sanctionner ou radier, de peur que les rangs de la rébellion ne grossissent», témoigne un officier supérieur de la Gendarmerie en attente de la retraite. L’enquête de moralité qui permettrait de trier les postulants au métier des armes a été mise sous l’éteignoir. Les portes sont désormais ouvertes aux faux diplômés, aux braqueurs, aux bandits de tous acabits. La guerre est un bon prétexte et peut tout justifier.
L’empêcheur de tourner en rond, Dja Blé Joseph, ministre de la sécurité sous le gouvernement Charles Konan Banny, avait voulu attaquer, frontalement, en février 2006, le phénomène, mais il n’a pas survécu au système. En application de la loi N°2001-479 du 9 août 2001 portant statut des personnels de la Police nationale, une Commission de moralité de la Police nationale dirigée par le Contrôleur général Yao Kouassi Yao, inspecteur des services de Police, a été installée. Les intentions de ce ministre étaient claires : redorer le blason terni de la Police nationale. Ainsi, la commission centrale et les sous-commissions étaient-elles chargées de procéder à une enquête de moralité approfondie sur les candidats aux différents concours d’entrée à la Police. La période de l’enquête de moralité devrait courir de la date de dépôt du dossier de candidature à la date de titularisation. La découverte de tout fait compromettant pour la moralité ou l’intégrité d’un candidat entraînerait l’interruption de sa formation et sa radiation de la liste des stagiaires. Les ivoiriens dans leur majorité ont applaudi à tout rompre. Les personnes bien avisées ne sont pas tombées dans ce triomphalisme. Trop beau pour être vrai dans une société corrompue jusqu’au sein de l’exécutif. La guerre contre les faux diplômés a emporté le ministre Dja Blé.
La gendarmerie, corps d’élite qui était jusque-là, la vitrine est également tombée dans les travers. Au Cecos, secteur Yopougon, on se souvient de ce gendarme braqueur solitaire d’un petit hôtel, désarmé par le personnel. A la caserne d’Agban, on a aussi en mémoire cet autre gendarme qui louait sa kalachnikov à des braqueurs.
« Le gendarme qui est pris pour un acte délictueux répond de ses faits devant le tribunal militaire, ce qui n’exclut pas l’aspect disciplinaire. Si un gendarme passe 60 jours et plus en prison, à sa sortie, il passe devant le conseil d’enquête avec beaucoup de chance d’être radié. La Gendarmerie ne joue pas avec la faute contre l’honneur », prêche le général de division, Kassaraté Tiapé Edouard, patron de la Maréchaussée ivoirienne.
Coulibaly Brahima