Affaire Soumah Aïta
Un jour d’octobre 2008. L’affaire Soumah Aïta, a porté les projecteurs sur le tribunal militaire. La tournure que prennent les évènements, la présumée victime, Soumah Aïta, la doit à son oncle, le général Affro, Commandant en second de la Gendarmerie nationale. Il lui a fallu secouer le cocotier pour que les langues se délient. Et le Commissaire Ouattara Stevens, substitut du Commissaire du gouvernement, Ange Kessi est accusé d’avoir «escroqué la somme de 2 millions 220.000 F CFA» à cette dame. Dont le rêve était de se rendre en Italie. Contre 2.220.000 F CFA, à en croire sa plainte, dame Soumah, anciennement comptable au Centre hospitalier et universitaire de Yopougon devrait bénéficier d’un passeport de service ou, à défaut, d’un visa. Les plaintes s’accumulent. Cette affaire révèle au grand jour les pratiques en cours au sein de cette Institution militaire, chargée d’assainir les Forces de défense et de sécurité. « L’arroseur arrosé », fredonnent les mauvaises langues. Accusation et contre accusation entre Ange Kessi et son adjoint.
«Je n’ai rien à avoir dans cette affaire. Le jour qu’on m’a appelé pour me dire que le général Affro a menacé d’arrêter mon substitut, parce qu’il est impliqué dans une affaire d’escroquerie où sa fille a porté plainte, c’est ce jour-là que j’ai connu cette fille-là. Et je me suis engagé de régler ce problème pour éviter que mon substitut aille en prison. Et je me suis dit : comme celui qui se noie veut enfoncer le sauveur, alors je me retire. Je voulais le sauver en demandant à la fille de laisser tomber les 2 millions et à mon général de ne plus poursuivre mon ami, je vais régler ça. Il veut se retourner contre moi, donc moi aussi je le lâche. Je ne me reproche rien du tout. Un général a été outragé par l’un de mes magistrats et comme ce dernier a été menacé d’être jeté en prison, je suis intervenu personnellement. C’est tout», se défend Ange Kessi, dans le Nouveau Réveil (du 20 octobre 2008). Réponse du berger à la bergère, le conseil du Commissaire Ouattara Stevens réagi promptement dans les mêmes colonnes.
«(..) Il faut qu’on s’interroge. Il (Ange Kessi, Ndlr) est le procureur militaire qui est saisi d`une plainte. Qui prétend que l’un de ses substituts a escroqué. Ce sont des faits extrêmement graves.
La personne mise en cause est d’une certaine qualité. C’est en plus votre proche collaborateur. Au lieu de les confronter afin que la vérité éclate, vous préférez dire à cette personne, laissez tomber, voici comment on obtient un visa et allez-y. Pourtant, la personne qui a été mise en cause est l’un de vos plus proches collaborateurs. Sa qualité fait qu’il y avait lieu de savoir si cette accusation est vraie ou fausse. Parce que n’importe qui ne peut pas se lever et porter plainte contre un magistrat, c’est assez grave. Alors on ne peut pas accepter une telle plainte et laisser tranquillement la personne partir. Et estimer que ce qu`elle dit est vrai. Je me dis que si le procureur militaire a laissé partir cette personne sans rechercher la vérité, sans faire la confrontation, alors, il y a quelque chose que lui-même cache », charge le collectif d’avocats.
Comment la présumée victime a-t-elle pu sortir du pays pour se rendre en Italie? Avec quel document administratif ? Des questions encore sans réponses. Les arguments des uns et des autres laissent perplexe. Il y’a quelque chose qu’on cache aux ivoiriens. Même le limogeage du Commissaire Ouattara Stevens du tribunal militaire ne rapproche pas de la vérité.
« Le ministre m’a demandé de ne plus en parler. Ce n’est pas bon pour l’image de l’Institution », nous confiait le Commissaire du gouvernement. Cette affaire rappelle encore celle du sergent Zié Guillaume.
La fabuleuse histoire du sergent Zié Guillaume
Digne d’un film à suspense à la hollywoodienne. L’histoire du sergent Zié Guillaume a fait couler beaucoup d’encre et de salive à Abidjan. Mais, l’issue est encore entourée de certaines zones d’ombre. Arrêté le 10 août 2006 et écroué à la Maison d’arrêt militaire d’Abidjan (MAMA) pour avoir tenté de corrompre le ministre de l’intérieur Joseph Dja Blé, ce sergent de police antérieurement en poste au district d’Abobo a attiré le feu des projecteurs. Le sergent Zié Guillaume a été déféré devant le parquet militaire d’Abidjan. Il est alors poursuivi selon les termes du patron de l’Inspection des services de police d’alors, le Contrôleur général, Babi Adolphe, pour «des faits d’escroquerie au concours et sera poursuivi, au plan disciplinaire, pour faute contre l’honneur et la probité conformément au règlement de discipline générale de la Police nationale»
Le deal? Le flic a voulu s’assurer à coup de 110 millions de FCFA la réussite de 312 candidats recalés au concours d’entrée à la Police. Au lieu de trouver une oreille attentive à sa requête, le sergent se verra délivrer un billet pour la MAMA. Ecroué entre quatre murs, il tentera de corrompre cette fois-ci le commissaire du gouvernement Ange Kessi pour obtenir sa liberté provisoire. Après lui avoir proposé la somme de 3 millions de francs et un don en sac de ciment d’une valeur de 800.000 FCFA, l’indélicat policier s’étendra dans la presse écrite où il accusera Ange Kessi d’avoir accepté des pots de vins de sa part. Réplique de ce dernier qui nie les faits. Mais reconnaît, la main sur le cœur, avoir empoché les 3 millions FCFA pour servir de pièce à conviction pour la suite de la procédure judicaire. S’ensuit alors une série d’accusations réciproques par organes de presse entreposés. Contre toute attente, Zié fut libéré pour délit non constitué. Coup de théâtre, le tribunal siège et libère le sergent de Police pour dit-on mauvaise conduite du dossier dans la procédure. La pièce à conviction, les 110 millions FCFA, n’ayant pas été mise sous séquestre et les « irrégularités » constatées dans le premier procès-verbal d’audition, étaient à l’avantage du sergent Zié Guillaume. Qu’est devenue la prétendue tentative de corruption ? Mystère ! «(..)Le Commissaire vu son calendrier chargé a refusé de recevoir Zié Guillaume. Lorsque j’ai informé Zié de la situation, il m’a remis une enveloppe pour le Commissaire pour l’achat de son carburant. J’ai pris l’enveloppe et l’ai acheminée au destinataire. Dès qu’il l’a ouverte, il a dit que ce détenu voulait lui faire le même coup qu’au ministre de la sécurité », témoigne Mdl Kamgouté Youssouf dans une interview à notre confrère « L’Inter » (samedi 14 octobre 2006).
Zié Guillaume a été libéré et une décision de justice a même contraint le Trésor à lui remettre son pactole.
Mais comme le dit le Ahmadou Kourouma, « le molosse ne change jamais sa déhontée façon de s’asseoir », sergent Zié Guillaume qui est en service au district d’Abobo, est de nouveau tombée dans les filets des services de l’Inspection de Police. Il y a quelques semaines, une dame a porté plainte contre lui pour une affaire de 2 millions FCFA, que ce dernier lui a soutirés pour les candidats à l’entrée à l’Ecole nationale de Police. L’affaire suit son cours. « Zié Guillaume sait qu’il sera radié des effectifs de la Police. En attendant les assises du conseil d’enquête, il a décidé de se mettre plein les poches », soutient une source proche de ce service. Récidiviste notoire ! On dit de lui qu’il ne craint personne et qu’il ne recule devant rien.
Corruption, pots de vin, laissez-passer
Tout y passe. Comme dans les tribunaux civils, la justice militaire a aussi ses margouillats. A la différence qu’ils n’arpentent pas, eux, les couloirs du 17 ème étage de la tour A. Ils vont à la rencontre des familles ou des prévenus pour proposer leurs services. Cependant, ils ne sont pas des personnes extérieures au tribunal militaire. « Mon collègue, un officier avait soutiré 3 millions FCFA à une dame qui vendait de la drogue. Après, grâce à une connaissance, la dealer est allée porter plainte à l’inspection de Police. Une fois au tribunal, des agents du tribunal qui ont servi d’intermédiaires nous ont dit que le tribunal militaire réclamait 1 million de FCFA. Lorsque l’argent a été remis, mon collègue a recouvré la liberté », témoigne un officier de Police. Ce dernier affirme lui aussi avoir déboursé la somme de 50.000 F CFA avec trois autres collègues pour se tirer d’affaires dans un dossier avec un civil.
« Je me rappelle très bien d’un sous officier qui est au commissariat du Port et qui devrait comparaître devant le tribunal. Il a appelé pour dire que le Tribunal voulait de l’argent. C`est après que le sous-officier est venu me rapporter cela quand il a été condamné. Il m’a dit : « monsieur le commissaire, je vous ai donné 400.000 francs et je suis condamné ". Je lui ai rétorqué : à moi ? Il dit non, je les ai remis au commissaire Stevens. Donc parole d`un sous-officier et d`un magistrat, j’ai laissé tomber. Le fait même qu’il soit un commissaire, on ne va pas le confronter avec un sous-officier. Je lui ai dit que je n’ai rien pris avec lui, c’est pour cela que tu es en prison. Peut-être qu’il y a certains cas », indique le Commissaire du gouvernement dans le même entretien accordé à notre confrère cité plus haut.
Le Commissaire du gouvernement est ouvertement accusé de vendre des «laissez-passer» aux opérateurs économiques. Une source crédible nous a remis cette réquisition du Commissaire du gouvernement, délivré en juin 2007, à un conducteur de transport de sacs de charbon.
« Réquisitionné pour les besoins d’une procédure d’enquête judiciaire », indique le document, en se référent au véhicule immatriculé 9801 EF01. Ce à quoi, les agents en service, ont dit pas ne pas croire. « C’est un juteux commerce. En plus des laissez-passer du DG de la Police, de la Gendarmerie et même du chef de l’état-major des Armées, les opérateurs économiques en zone industrielle de Yopougon, ont tous des laissez-passer du Commissaire du gouvernement. Il est difficile de faire un contrôle dans cette zone », fulmine un gendarme.
Coulibaly Brahima
Un jour d’octobre 2008. L’affaire Soumah Aïta, a porté les projecteurs sur le tribunal militaire. La tournure que prennent les évènements, la présumée victime, Soumah Aïta, la doit à son oncle, le général Affro, Commandant en second de la Gendarmerie nationale. Il lui a fallu secouer le cocotier pour que les langues se délient. Et le Commissaire Ouattara Stevens, substitut du Commissaire du gouvernement, Ange Kessi est accusé d’avoir «escroqué la somme de 2 millions 220.000 F CFA» à cette dame. Dont le rêve était de se rendre en Italie. Contre 2.220.000 F CFA, à en croire sa plainte, dame Soumah, anciennement comptable au Centre hospitalier et universitaire de Yopougon devrait bénéficier d’un passeport de service ou, à défaut, d’un visa. Les plaintes s’accumulent. Cette affaire révèle au grand jour les pratiques en cours au sein de cette Institution militaire, chargée d’assainir les Forces de défense et de sécurité. « L’arroseur arrosé », fredonnent les mauvaises langues. Accusation et contre accusation entre Ange Kessi et son adjoint.
«Je n’ai rien à avoir dans cette affaire. Le jour qu’on m’a appelé pour me dire que le général Affro a menacé d’arrêter mon substitut, parce qu’il est impliqué dans une affaire d’escroquerie où sa fille a porté plainte, c’est ce jour-là que j’ai connu cette fille-là. Et je me suis engagé de régler ce problème pour éviter que mon substitut aille en prison. Et je me suis dit : comme celui qui se noie veut enfoncer le sauveur, alors je me retire. Je voulais le sauver en demandant à la fille de laisser tomber les 2 millions et à mon général de ne plus poursuivre mon ami, je vais régler ça. Il veut se retourner contre moi, donc moi aussi je le lâche. Je ne me reproche rien du tout. Un général a été outragé par l’un de mes magistrats et comme ce dernier a été menacé d’être jeté en prison, je suis intervenu personnellement. C’est tout», se défend Ange Kessi, dans le Nouveau Réveil (du 20 octobre 2008). Réponse du berger à la bergère, le conseil du Commissaire Ouattara Stevens réagi promptement dans les mêmes colonnes.
«(..) Il faut qu’on s’interroge. Il (Ange Kessi, Ndlr) est le procureur militaire qui est saisi d`une plainte. Qui prétend que l’un de ses substituts a escroqué. Ce sont des faits extrêmement graves.
La personne mise en cause est d’une certaine qualité. C’est en plus votre proche collaborateur. Au lieu de les confronter afin que la vérité éclate, vous préférez dire à cette personne, laissez tomber, voici comment on obtient un visa et allez-y. Pourtant, la personne qui a été mise en cause est l’un de vos plus proches collaborateurs. Sa qualité fait qu’il y avait lieu de savoir si cette accusation est vraie ou fausse. Parce que n’importe qui ne peut pas se lever et porter plainte contre un magistrat, c’est assez grave. Alors on ne peut pas accepter une telle plainte et laisser tranquillement la personne partir. Et estimer que ce qu`elle dit est vrai. Je me dis que si le procureur militaire a laissé partir cette personne sans rechercher la vérité, sans faire la confrontation, alors, il y a quelque chose que lui-même cache », charge le collectif d’avocats.
Comment la présumée victime a-t-elle pu sortir du pays pour se rendre en Italie? Avec quel document administratif ? Des questions encore sans réponses. Les arguments des uns et des autres laissent perplexe. Il y’a quelque chose qu’on cache aux ivoiriens. Même le limogeage du Commissaire Ouattara Stevens du tribunal militaire ne rapproche pas de la vérité.
« Le ministre m’a demandé de ne plus en parler. Ce n’est pas bon pour l’image de l’Institution », nous confiait le Commissaire du gouvernement. Cette affaire rappelle encore celle du sergent Zié Guillaume.
La fabuleuse histoire du sergent Zié Guillaume
Digne d’un film à suspense à la hollywoodienne. L’histoire du sergent Zié Guillaume a fait couler beaucoup d’encre et de salive à Abidjan. Mais, l’issue est encore entourée de certaines zones d’ombre. Arrêté le 10 août 2006 et écroué à la Maison d’arrêt militaire d’Abidjan (MAMA) pour avoir tenté de corrompre le ministre de l’intérieur Joseph Dja Blé, ce sergent de police antérieurement en poste au district d’Abobo a attiré le feu des projecteurs. Le sergent Zié Guillaume a été déféré devant le parquet militaire d’Abidjan. Il est alors poursuivi selon les termes du patron de l’Inspection des services de police d’alors, le Contrôleur général, Babi Adolphe, pour «des faits d’escroquerie au concours et sera poursuivi, au plan disciplinaire, pour faute contre l’honneur et la probité conformément au règlement de discipline générale de la Police nationale»
Le deal? Le flic a voulu s’assurer à coup de 110 millions de FCFA la réussite de 312 candidats recalés au concours d’entrée à la Police. Au lieu de trouver une oreille attentive à sa requête, le sergent se verra délivrer un billet pour la MAMA. Ecroué entre quatre murs, il tentera de corrompre cette fois-ci le commissaire du gouvernement Ange Kessi pour obtenir sa liberté provisoire. Après lui avoir proposé la somme de 3 millions de francs et un don en sac de ciment d’une valeur de 800.000 FCFA, l’indélicat policier s’étendra dans la presse écrite où il accusera Ange Kessi d’avoir accepté des pots de vins de sa part. Réplique de ce dernier qui nie les faits. Mais reconnaît, la main sur le cœur, avoir empoché les 3 millions FCFA pour servir de pièce à conviction pour la suite de la procédure judicaire. S’ensuit alors une série d’accusations réciproques par organes de presse entreposés. Contre toute attente, Zié fut libéré pour délit non constitué. Coup de théâtre, le tribunal siège et libère le sergent de Police pour dit-on mauvaise conduite du dossier dans la procédure. La pièce à conviction, les 110 millions FCFA, n’ayant pas été mise sous séquestre et les « irrégularités » constatées dans le premier procès-verbal d’audition, étaient à l’avantage du sergent Zié Guillaume. Qu’est devenue la prétendue tentative de corruption ? Mystère ! «(..)Le Commissaire vu son calendrier chargé a refusé de recevoir Zié Guillaume. Lorsque j’ai informé Zié de la situation, il m’a remis une enveloppe pour le Commissaire pour l’achat de son carburant. J’ai pris l’enveloppe et l’ai acheminée au destinataire. Dès qu’il l’a ouverte, il a dit que ce détenu voulait lui faire le même coup qu’au ministre de la sécurité », témoigne Mdl Kamgouté Youssouf dans une interview à notre confrère « L’Inter » (samedi 14 octobre 2006).
Zié Guillaume a été libéré et une décision de justice a même contraint le Trésor à lui remettre son pactole.
Mais comme le dit le Ahmadou Kourouma, « le molosse ne change jamais sa déhontée façon de s’asseoir », sergent Zié Guillaume qui est en service au district d’Abobo, est de nouveau tombée dans les filets des services de l’Inspection de Police. Il y a quelques semaines, une dame a porté plainte contre lui pour une affaire de 2 millions FCFA, que ce dernier lui a soutirés pour les candidats à l’entrée à l’Ecole nationale de Police. L’affaire suit son cours. « Zié Guillaume sait qu’il sera radié des effectifs de la Police. En attendant les assises du conseil d’enquête, il a décidé de se mettre plein les poches », soutient une source proche de ce service. Récidiviste notoire ! On dit de lui qu’il ne craint personne et qu’il ne recule devant rien.
Corruption, pots de vin, laissez-passer
Tout y passe. Comme dans les tribunaux civils, la justice militaire a aussi ses margouillats. A la différence qu’ils n’arpentent pas, eux, les couloirs du 17 ème étage de la tour A. Ils vont à la rencontre des familles ou des prévenus pour proposer leurs services. Cependant, ils ne sont pas des personnes extérieures au tribunal militaire. « Mon collègue, un officier avait soutiré 3 millions FCFA à une dame qui vendait de la drogue. Après, grâce à une connaissance, la dealer est allée porter plainte à l’inspection de Police. Une fois au tribunal, des agents du tribunal qui ont servi d’intermédiaires nous ont dit que le tribunal militaire réclamait 1 million de FCFA. Lorsque l’argent a été remis, mon collègue a recouvré la liberté », témoigne un officier de Police. Ce dernier affirme lui aussi avoir déboursé la somme de 50.000 F CFA avec trois autres collègues pour se tirer d’affaires dans un dossier avec un civil.
« Je me rappelle très bien d’un sous officier qui est au commissariat du Port et qui devrait comparaître devant le tribunal. Il a appelé pour dire que le Tribunal voulait de l’argent. C`est après que le sous-officier est venu me rapporter cela quand il a été condamné. Il m’a dit : « monsieur le commissaire, je vous ai donné 400.000 francs et je suis condamné ". Je lui ai rétorqué : à moi ? Il dit non, je les ai remis au commissaire Stevens. Donc parole d`un sous-officier et d`un magistrat, j’ai laissé tomber. Le fait même qu’il soit un commissaire, on ne va pas le confronter avec un sous-officier. Je lui ai dit que je n’ai rien pris avec lui, c’est pour cela que tu es en prison. Peut-être qu’il y a certains cas », indique le Commissaire du gouvernement dans le même entretien accordé à notre confrère cité plus haut.
Le Commissaire du gouvernement est ouvertement accusé de vendre des «laissez-passer» aux opérateurs économiques. Une source crédible nous a remis cette réquisition du Commissaire du gouvernement, délivré en juin 2007, à un conducteur de transport de sacs de charbon.
« Réquisitionné pour les besoins d’une procédure d’enquête judiciaire », indique le document, en se référent au véhicule immatriculé 9801 EF01. Ce à quoi, les agents en service, ont dit pas ne pas croire. « C’est un juteux commerce. En plus des laissez-passer du DG de la Police, de la Gendarmerie et même du chef de l’état-major des Armées, les opérateurs économiques en zone industrielle de Yopougon, ont tous des laissez-passer du Commissaire du gouvernement. Il est difficile de faire un contrôle dans cette zone », fulmine un gendarme.
Coulibaly Brahima