L’Accord politique de Ouagadougou est-il en passe de sauver la Côte d’Ivoire ? Tout porte à le croire. Depuis la signature de cet accord le 4 mars 2007 dernier, la Côte d’Ivoire est sorti de l’état de belligérance pour emprunter résolument le chemin de la paix. Fruit d’un « dialogue direct » entre l’ex-rébellion et le pouvoir en place, l’accord politique de Ouagadougou a permis dans un premier temps la suppression de la zone tampon dite « zone de confiance » qui séparait les deux parties en conflit et le retrait des armes lourdes puis des combattants des deux bords de la ligne de front. Une situation qui a permis la libre circulation des populations et des biens dans les deux sens sans entraves majeures. Aujourd’hui, de nuit comme de jour, l’on peut s’aventurer dans les deux zones sans être la cible des hommes en arme des deux camps. Fini la malheureuse époque où voyager de part et d’autre de la ligne de démarcation s’avérait une aventure périlleuse, voire un suicide. Aujourd’hui, grâce à l’APO les Ivoiriens peuvent circuler librement comme ils le faisaient avant le 19 septembre 2002. Une situation qui a permis au président du Front populaire ivoirien, parti au pouvoir, de sillonner pendant 45 jours, la partie septentrionale de notre pays, sans être inquiété. Il a été suivi par la Première dame, Mme Simone Gbagbo. Pendant les deux semaines qu’elle a passées en « zone rebelle », elle a lancé des piques et des philippiques à ses hôtes.
A cette liberté de circuler, il faut ajouter le redéploiement de l’Administration. Les fonctionnaires qui pour la plupart avaient abandonné leur poste sont revenus dans la zone Centre, Nord et Ouest. Sous l’impulsion du Comité national de pilotage du redéploiement de l’Administration, le retour des enseignants, médecins, infirmiers, agents d’administration et autres a connu un boom avec l’avènement de l’APO. Avec l’accalmie qu’a apportée l’accord de paix signé à Ouagadougou à travers tout le pays, les derniers réticents ont pu regagner leur poste pour servir les populations. A la suite des agents du secteur public et l’Administration ont suivi les officiers publics que sont les maires en juillet 2007. Les représentants de l’Etat que sont les sous-préfets et les préfets leur ont emboîté quelques mois plus tard le pas. Le 29 juin 2007 devrait suivre les magistrats. Mais l’attentat du Premier ministre le même jour à Bouaké, a failli compromettre leur retour dans la zone CNO. Aujourd’hui, force est de constater que la présence des hommes de loi est une réalité dans l’ancienne partie rebelle de notre pays. Les officiers d’état civil et les magistrats de retour, rien ne pouvait empêcher le démarrage des audiences foraines. C’est ce qui a été fait le 25 septembre 2007. Maintes fois entamées sans être bouclées sous le Premier ministre Charles Konan Banny, les audiences foraines ont pu se tenir, malgré certains obstacles, sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Avec des séances de rattrapage à la clé pour les retardataires. Actuellement, dans sa phase d’application, l’accord politique de Ouagadougou est à l’identification et l’enrôlement des populations débutés depuis le 15 septembre 2008.
Dernière étape du processus de l’identification, porte d’entrée des élections. Parallèlement à cette opération, la reconstitution des registres d’état civil a été lancée pour non seulement remplacer les registres disparus ou détruits, mais aussi pour donner une chance à ceux qui sont concernés de se faire enrôler. Aujourd’hui, il est plus que question d’une date pour les élections. La Commission électorale indépendante dans un communiqué daté du 22 février 2009 annonce pour bientôt un chronogramme électoral. Sans doute que la prochaine réunion du Cadre permanent de concertation (CPC) clarifiera les choses à ce niveau. Les élections pour cette année grâce à l’APO ? Assurément. Mais il faut, pour y arriver, un minimum de volonté politique.
Jean-Claude Coulibaly
A cette liberté de circuler, il faut ajouter le redéploiement de l’Administration. Les fonctionnaires qui pour la plupart avaient abandonné leur poste sont revenus dans la zone Centre, Nord et Ouest. Sous l’impulsion du Comité national de pilotage du redéploiement de l’Administration, le retour des enseignants, médecins, infirmiers, agents d’administration et autres a connu un boom avec l’avènement de l’APO. Avec l’accalmie qu’a apportée l’accord de paix signé à Ouagadougou à travers tout le pays, les derniers réticents ont pu regagner leur poste pour servir les populations. A la suite des agents du secteur public et l’Administration ont suivi les officiers publics que sont les maires en juillet 2007. Les représentants de l’Etat que sont les sous-préfets et les préfets leur ont emboîté quelques mois plus tard le pas. Le 29 juin 2007 devrait suivre les magistrats. Mais l’attentat du Premier ministre le même jour à Bouaké, a failli compromettre leur retour dans la zone CNO. Aujourd’hui, force est de constater que la présence des hommes de loi est une réalité dans l’ancienne partie rebelle de notre pays. Les officiers d’état civil et les magistrats de retour, rien ne pouvait empêcher le démarrage des audiences foraines. C’est ce qui a été fait le 25 septembre 2007. Maintes fois entamées sans être bouclées sous le Premier ministre Charles Konan Banny, les audiences foraines ont pu se tenir, malgré certains obstacles, sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Avec des séances de rattrapage à la clé pour les retardataires. Actuellement, dans sa phase d’application, l’accord politique de Ouagadougou est à l’identification et l’enrôlement des populations débutés depuis le 15 septembre 2008.
Dernière étape du processus de l’identification, porte d’entrée des élections. Parallèlement à cette opération, la reconstitution des registres d’état civil a été lancée pour non seulement remplacer les registres disparus ou détruits, mais aussi pour donner une chance à ceux qui sont concernés de se faire enrôler. Aujourd’hui, il est plus que question d’une date pour les élections. La Commission électorale indépendante dans un communiqué daté du 22 février 2009 annonce pour bientôt un chronogramme électoral. Sans doute que la prochaine réunion du Cadre permanent de concertation (CPC) clarifiera les choses à ce niveau. Les élections pour cette année grâce à l’APO ? Assurément. Mais il faut, pour y arriver, un minimum de volonté politique.
Jean-Claude Coulibaly