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Société Publié le mardi 3 mars 2009 | Nord-Sud

Bastonnade, grèves, viols, meurtres… en milieu universitaire et scolaire - La Fesci au banc des accusés

La conférence débat sur le trône « Faut-il brûler les Fescistes ? » a produit des étincelles entre partisans et adversaires du syndicat estudiantin le samedi au centre d'études et de recherches pour la paix.

Comme un dragon, Venance Konan a craché le feu sur la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci). Selon lui, cette organisation syndicale n'a plus de raison d'être car elle s'est transformée en mouvement de violences tous azimuts. « La Fesci a abandonné ses nobles intentions. Les revendications syndicales pour l'amélioration des conditions de travail des élèves et étudiants ont été foulées au pied. Aujourd'hui, la Fesci est devenue un monstre, un cancer qu'il faut éradiquer. Elle n'a rien apporté de positif à l'école. Bien au contraire, cette organisation a détruit tout le système éducatif. Des viols aux meurtres en passant par les bastonnades des enseignants et les grèves intempestives, la Fesci est une véritable mafia. L'Etat doit la démanteler», a-t-il soutenu. L'auteur de «Les prisonniers de la haine» a insisté sur le fait que le mouvement estudiantin a choisi le gangstérisme comme méthode d'action. « Les cités universitaires sont devenues comme la rue Princesse. Tous les vices ont libres cours. Aujourd'hui, la Fesci est en collusion avec les refondateurs pour tout détruire », poursuit-il. Pour retrouver du crédit auprès de l'opinion, Venance Konan propose que la Fesci fasse sa mue ou qu'elle disparaisse. Dans le débat sur « Faut-il brûler les Fescistes?», la réplique est venue de Martial Ahipeaud, premier secrétaire général de la Fesci. Selon lui, l'organisation syndicale a participé à l'émergence d'une jeunesse leader d'opinion et d'hommes d'Etat. « Nous avons été à l'origine de la rupture générationnelle. Des élites sont sorties de nos rangs et aussi des sommités universitaires. Donc, ce comportement d'accusation tous azimuts est une mascarade empreinte de mauvaise foi. La violence est liée à une dynamique sociale. Les cités universitaires sont devenues des ghettos parce que l'Etat a démissionné. Aucune visibilité au niveau de l'emploi des jeunes diplômés. C'est donc une jeunesse désemparée, désorientée à l'image de toute la société ivoirienne. Elle est désespérée », a-t-il argumenté. Ahipeaud Martial pense que la Fesci est loin d'être « une bande d'ignares qu'il faut éliminer». Pour lui, le véritable problème est le système dans lequel les acteurs politiques ont entraîné la masse. « Il faudra régler cette question fondamentale. Certes, nous avons débordé dans nos comportements. Chacun doit admettre ses fautes en évitant de tirer des conclusions actives sur l'existence ou non de ce mouvement. En tout état de cause personne ne peut détruire la Fesci », s'est-il persuadé. Des échanges avec l'auditoire ont enrichi cette conférence-débat, initiée par l'Association des étudiants chercheurs de Côte d'Ivoire (Aec-ci)

OM
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