Les enseignants du secondaire public ont à nouveau déposé la craie, suite aux mesures prises par la tutelle. Hier, dans la première capitale de la Côte d'Ivoire, ils ont prié les éducateurs de quitter les établissements. Ordre qu'ils se sont donné les moyens d'exécuter malgré la présence des forces de l'ordre, venus assurer leur sécurité. L'école s'est vidée des apprenants et des éducateurs qui se sont empressés de regagner leurs habitations. Les grévistes ont choisi toutefois de veiller au respect du mot d'ordre de grève. Au lycée moderne local, le mouvement des enseignants grévistes a été conduit par Tano, sous section Synesci de l'établissement. Pour Tano et ses camarades la suspension des salaires ne peut pas arrêter leur lutte. Ils estiment que la mesure qui a conduit à la suspension de leurs salaires est illégale et n'obéit à aucune règle. « Le ministre de l'Enseignement technique n'a pas procédé à la suspension des salaires des enseignants placés sous sa tutelle. Pourtant Bleu Lainé l'a fait » se plaignent-ils. Pour eux la fermeture stricte des établissements n'est qu'une simple riposte. « Nous ne céderons pas à ce chantage et nous n'allons pas nous détourner de nos objectifs. Nous avons réclamé l'application du profil de carrière. Il avait promis le régler au plus tard le 31 août 2008, conformément à l'article 16 de l'arrêté n° 9482 du 13 Août 2008. Six mois après rien ne se dessine à l'horizon. Le 27 décembre nous avons fait un préavis de grève allant du 20 au 30 janvier 2009. Nous avons fait la grève. Ils n'ont pas fait de ponction. Le mois de février par contre le travail a été fait. » Au collège moderne de la localité, les classes sont aussi restées vides. Dans la cour des corps habillés sont postés pour dissuader tout mouvement de violence. Dans cette école le mouvement, conduit par Kwamé Diabia Paul, secrétaire général de la sous-section locale du Synesci, est radical. « L'école est fermée jusqu'à la signature du décret ». Mme Okou Okahi, principal du collège moderne , trouvée sur place, a indiqué qu'il n'y a pas eu de violence au sein de son établissement. « Les cours ont été interrompus à la deuxième heure. Les enseignants, touchés par la suspension des salaires, ont demandé à leurs collègues de se joindre à eux dans la lutte» explique Mme Okou Okahi.
Emmanuelle Kanga
Correspondante régionale
Emmanuelle Kanga
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