4 mars 2007, les acteurs politiques et plus particulièrement les signataires de l`Accord politique de Ouagadougou se retrouvent au rendez-vous du deuxième bilan.
Que d`espoir enthousiasmant parsemé de démolition des Cheick-points des soldats onusiens, de l`effectivité de la circulation des personnes et des biens, du retour massif et médiatique des déplacés de guerre, des activités des partis politiques dans les zones Cno. Le tout couronné d`une flamme de paix qui au final, aura bien besoin d`être attisée. Vu l`accouchement précoce d`un 4e accord complémentaire qui est plutôt signe d`un échec inattendu. Poudre aux yeux ou symboles ? Croisons les doigts. Que dire donc des populations ivoiriennes subjuguées par tant d`euphorie consécutive à la signature de l`accord initial. Les exégètes sont passés pour expliquer le bien-fondé de l`Apo, nous avec eux, selon la consigne qu`il " ne faut rien faire qui nuise à l`accord ".
Deux ans après, les réalités brûlantes du terrain font ballotter le peuple entre une rigide Constitution ivoirienne et le maintien en arme des ex-rebelles. Guillaume Soro, a-t-il les moyens de pacifier le sanctuaire du nord ivoirien ? Lui qui se veut Secrétaire général des Fn d`abord avant d`être Premier ministre d`un régime qui en a déjà consommé trois dont le débarquement du premier, Affi N`Guessan, relève de son fait de guerre ? La Constitution ivoirienne peut-elle permettre l`élection présidentielle dans son contenu actuel alors que le pays est occupé dans sa partie nord par une rébellion et que des groupes armés y sèment la terreur ? Ces questions ne sont pas épuisées. Pis, ceux qui s`interrogent sont plutôt culpabilisés. Au bout du rouleau, c`est la loi fondamentale ivoirienne qui se retrouve sous le boisseau en attendant d`en finir avec l`opération de l`identification et de l`enrôlement. Mais chassez le naturel et il revient au galop. On a beau aplanir les obstacles qui jonchent le chemin de l`identification et de l`enrôlement, il faudra bien se tourner vers l`élection présidentielle tant attendue. Or sans le désarmement celle-ci n`aura pas lieu. Qu`on le veuille ou non le désarmement des factions rebelles sera ce signe indien que les Ivoiriens, avec courage, devront affronter et vaincre. Point n`est besoin de ruser et malheureusement, c`est à ce jeu que le Premier ministre Guillaume Soro a tendance à jouer. Car, dorénavant, aucune élection présidentielle ne pourra se tenir dans ce pays tant qu`il restera divisé. C`est une des clauses constitutionnelles que le peuple ivoirien s`est volontairement donné qui le veut ainsi. A moins que le Secrétaire général des Forces nouvelles et le camp présidentiel ne se retrouvent une fois encore à Ouagadougou pour… un 5e accord complémentaire. Ou alors que le peuple accepte de passer par un référendum qui redéfinira une nouvelle clause avant l`élection présidentielle. Supputations. Une chose est sûre : tant que l`autorité de l`Etat n`est pas encore rétablie après que la rébellion a déposé les armes, aucune élection ne pourra se tenir. En tout cas, pas en cette année 2009, ni dans les conditions actuelles. Mais peut-on accuser le président Gbagbo de "dictateur qui refuse d`aller à l`élection présidentielle", sans rien reprocher à l`article 38 de la Constitution qui veut que le Président de la République "demeure en fonction en cas d`événements ou de circonstances graves, notamment d`atteinte à l`intégrité du territoire, ou de catastrophes naturelles rendant impossible le déroulement normal des élections ou la proclamation des résultats… " ? Non !
Simplice Allard
Que d`espoir enthousiasmant parsemé de démolition des Cheick-points des soldats onusiens, de l`effectivité de la circulation des personnes et des biens, du retour massif et médiatique des déplacés de guerre, des activités des partis politiques dans les zones Cno. Le tout couronné d`une flamme de paix qui au final, aura bien besoin d`être attisée. Vu l`accouchement précoce d`un 4e accord complémentaire qui est plutôt signe d`un échec inattendu. Poudre aux yeux ou symboles ? Croisons les doigts. Que dire donc des populations ivoiriennes subjuguées par tant d`euphorie consécutive à la signature de l`accord initial. Les exégètes sont passés pour expliquer le bien-fondé de l`Apo, nous avec eux, selon la consigne qu`il " ne faut rien faire qui nuise à l`accord ".
Deux ans après, les réalités brûlantes du terrain font ballotter le peuple entre une rigide Constitution ivoirienne et le maintien en arme des ex-rebelles. Guillaume Soro, a-t-il les moyens de pacifier le sanctuaire du nord ivoirien ? Lui qui se veut Secrétaire général des Fn d`abord avant d`être Premier ministre d`un régime qui en a déjà consommé trois dont le débarquement du premier, Affi N`Guessan, relève de son fait de guerre ? La Constitution ivoirienne peut-elle permettre l`élection présidentielle dans son contenu actuel alors que le pays est occupé dans sa partie nord par une rébellion et que des groupes armés y sèment la terreur ? Ces questions ne sont pas épuisées. Pis, ceux qui s`interrogent sont plutôt culpabilisés. Au bout du rouleau, c`est la loi fondamentale ivoirienne qui se retrouve sous le boisseau en attendant d`en finir avec l`opération de l`identification et de l`enrôlement. Mais chassez le naturel et il revient au galop. On a beau aplanir les obstacles qui jonchent le chemin de l`identification et de l`enrôlement, il faudra bien se tourner vers l`élection présidentielle tant attendue. Or sans le désarmement celle-ci n`aura pas lieu. Qu`on le veuille ou non le désarmement des factions rebelles sera ce signe indien que les Ivoiriens, avec courage, devront affronter et vaincre. Point n`est besoin de ruser et malheureusement, c`est à ce jeu que le Premier ministre Guillaume Soro a tendance à jouer. Car, dorénavant, aucune élection présidentielle ne pourra se tenir dans ce pays tant qu`il restera divisé. C`est une des clauses constitutionnelles que le peuple ivoirien s`est volontairement donné qui le veut ainsi. A moins que le Secrétaire général des Forces nouvelles et le camp présidentiel ne se retrouvent une fois encore à Ouagadougou pour… un 5e accord complémentaire. Ou alors que le peuple accepte de passer par un référendum qui redéfinira une nouvelle clause avant l`élection présidentielle. Supputations. Une chose est sûre : tant que l`autorité de l`Etat n`est pas encore rétablie après que la rébellion a déposé les armes, aucune élection ne pourra se tenir. En tout cas, pas en cette année 2009, ni dans les conditions actuelles. Mais peut-on accuser le président Gbagbo de "dictateur qui refuse d`aller à l`élection présidentielle", sans rien reprocher à l`article 38 de la Constitution qui veut que le Président de la République "demeure en fonction en cas d`événements ou de circonstances graves, notamment d`atteinte à l`intégrité du territoire, ou de catastrophes naturelles rendant impossible le déroulement normal des élections ou la proclamation des résultats… " ? Non !
Simplice Allard