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Politique Publié le mercredi 4 mars 2009 | Le Temps

Restauration de l`autorité de l`Etat / Malgré l`Apo - Les com`zones défient toujours la légalité

Que d`espoirs les Ivoiriens n`avaient placé dans l`avènement de l`Accord politique de Ouagadougou (Apo) le 4 mars 2007, quand au pays des hommes intègres, les parties protagonistes dans la crise ivoirienne ont convenu d`apposer leur signature au bas d`un document devenu aussitôt important dans la sortie de crise. Deux ans après, la Côte d`Ivoire est toujours divisée en deux. En dehors de quelques actions sporadiques, soutenues par un symbolisme puissant, telles la disparition des zones de confiances, ou le démantèlement des check points avec la mise en place du Centre de commandement intégré(Cci), la situation n`évolue comme le souhaitent de nombreux ivoiriens. Et les com`zones sont toujours à la barre, dans lez zones sous administration de l`ex-rébellion. En dépit du titre de l`Apo consacré à la restauration de l`autorité de l`Etat, gage d`unification du pays et donc retour définitif de la paix en terre éburnéenne. Relativement à cet aspect, sensible mais important pour la survie de l`Etat de Côte d`Ivoire, le point IV de l`Apo dit clairement ceci : "Fermement déterminées à parvenir à la normalisation politique et institutionnelle en Côte d`Ivoire, les Parties au présent Accord s`engagent à restaurer l`autorité de l`Etat et à redéployer l`administration et tous les services publics sur l`ensemble du territoire national. Le redéploiement de l`administration et des services publics se fera par l`ensemble des ministères concernés, sous l`autorité du Premier ministre, dès la suppression de la zone de confiance et l`établissement des postes d`observation. Le redéploiement de l`administration concernera l`ensemble des services publics, y compris les services sociaux de base, notamment ceux de l`éducation, de la santé, de l`eau et de l`assainissement. La désignation des responsables des principaux services administratifs se fera après concertation entre les deux Parties. Aussi les Forces de Police et de Gendarmerie, comprenant les 600 éléments issus de l`Accord de Pretoria, seront-elles chargées d`assurer la sécurité de l`ensemble du corps préfectoral et des services techniques déployés ". voilà qui est clair. Mais contre toute attente, depuis lors, aucune action d`éclat et symbolique n`a été enregistrée. Le pays reste divisé. Et pis, un véritable bicéphalisme existe au niveau de l`exercice de la compétence. Tant un imbroglio persiste entre les commandants de zones, les commandants de secteurs et le corps préfectoral. En effet, annoncé et plusieurs fois reporté, le transfert (la passation de charges) de compétences entre "les administrateurs" de Guillaume Soro et l`administration légale, gage de restauration de l`autorité de l`Etat, n`a jamais connu un début d`exécution. Ces com`zones, toujours maîtres dans leurs zones respectives, défient même l`Etat. En continuant d`agir comme de véritables dieux dans cette partie du pays, où gabegie, violations des droits de l`Homme, des jugements extrajudiciaires s`y déroulent aux yeux et au su de leur Sg, Guillaume Soro, lui-même, chef du gouvernement ivoirien. Plus de 24 mois après, rien ne semble inquiéter la rébellion. Elle s`enracine d`ailleurs et se rit d`une population ivoirienne qui souffre de la barbarie, à elle infligée à leur beau pays. Faisant fi de l`accord politique de Ouagadougou, les têtes de ponte l`ex-rébellion de la Côte d`Ivoire roulent carrosse, tandis que "leurs jeunes soldats" rackettent, pillent les populations sous leur emprise. Des villages sont attaqués sous le couvert de pseudo coupeurs de route. Outre ces actes aux antipodes de la realpolitik, l`on se demande qui des ex-rebelles ou des sous-préfets et préfets redéployés dans cette fournaise de hors-la-loi, a le dernier mot. Ces administrations légales sont devenues de véritables lèche-bottes de ces éléments des Forces nouvelles. Qui ne manquent pas à leur dicter la conduite à tenir dans leurs zones. " Les Com`zones ne disparaîtront pas. A défaut, cela se fera progressivement. Toutes les charges administratives que nos commandants de zone exerçaient dans les zones vont revenir de facto aux préfets de régions ou aux sous-préfets ", a laissé entendre un des leurs, Bakayoko Soumaïla, levant ainsi le voile. Pour dire tout net : le pays ne sera pas réunifié. Il le sera à leur rythme et au détriment de la population. C`est donc à juste titre que les 2000 policiers (Fds) qui devaient être déployés dans ces zones, ont fait volte-face. Car, quel sera leur avenir dans une zone où le droit est relégué au second plan ? En tout état de cause, ces policiers refusent de vivre en squatters, en préférant que la réunification soit effective. Pour que le Droit s`impose. L`Apo doit s`y atteler. Malheureusement, deux ans après, tout n`est que du bluff. La légalité étant quasi inexistante.

Toussaint N`Gotta
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