Le verdict du procès des agents fictifs à la présidence de la République est tombé hier, sous le coup de 14 heures. Le juge Yapi Tobo n’a pas suivi le parquet qui avait requis, soixante douze heures plus tôt, un an d’emprisonnement contre les prévenus reconnus coupables dans cette affaire. Bien plus, le juge estimant que le délit était très grave, a infligé aux coupables une peine conséquente. Ainsi, il y a eu six personnes condamnées à des peines allant de 1 à 10 ans et six autres relaxées dont quatre pour délit non constitué. Ce sont Mme Beugré Marie Jeanne, Louba Marie Chantal, Komoé Charnelle et Gnaoré Lida Mireille. Abognon Grégoire et N’Dri Lazare ont été purement et simplement relaxés au bénéfice du doute. Le cerveau de l’opération, Delly Lucas, a été reconnu coupable d’escroquerie, faux et usage de faux et complicité de faux et usage de faux en écriture publique. Le juge lui a, par conséquent, infligé la peine de dix ans d’emprisonnement fermes et un million d’amende. Quant à ses complices directs, selon le parquet, ils ont pris chacun cinq ans fermes et 300.000 F CFA d’amende. Ce sont Tuo N’Guessan et Drissa Kragbé Lazare. Les trois autres prévenus que sont Djabia N’Da Léopold, Assi Kakou Alexis et Eba Hélène, ont été condamnées à un an d’emprisonnement ferme et 200 000 F CFA d’amende. Comme on le constate, le cerveau de cette affaire a été lourdement condamné. Me Ouattara Adama, avocat de Dely Lucas, a expliqué qu’il a été appliqué à son client une situation aggravante. Le préjudice qu’a causé le sieur Dely à l’Etat de Côte d’Ivoire s’élève à 35 millions de F CFA. Alors que quand le préjudice atteint les 25 millions de F CFA, il est qualifié de crime économique. Toutefois, a-t-il ajouté, son client demeure coupable de délit et non de crime. Il a ajouté qu’il ferait appel si son client le souhaitait. Rappelons que Dely Lucas, assistant au responsable du personnel de la Présidence, a profité de son statut pour faire embaucher des amis ou parents comme agents au Palais, de manière frauduleuse. Pendant des mois, il a fait ainsi gagner 750 000 CFA par mois à certains et 200 000 F CFA par mois à d’autres. Et ce, avec la complicité de certains de ses collaborateurs. Ils ont tous été reconnus coupables d’escroquerie, faux et usage de faux en écriture publique.
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté