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Économie Publié le jeudi 5 mars 2009 | Le Temps

Scandales financiers à répétition, affaires d`Etat - Vers la nomination d`un "Monsieur anti-corruption"

Copier ce qui marche bien ailleurs, est souventes fois salutaire. Et dans bien des cas de ce qui se passe en Côte d`Ivoire, l`Etat ivoirien doit éviter de prendre trop de coups. Au risque de s`affaiblir. C`est sans doute pour ne pas en arriver là, que le chef de l`Etat se voit obligé de prendre le devant chaque fois qu`un scandale éclate de nature à porter atteinte à son honorabilité-, pour saisir les hommes de loi. En effet, c`est lui-même Gbagbo qui a instruit le Procureur de la République à l`effet de diligenter une enquête, en vue de faire toute la lumière sur les malversations intervenues dans la filière Café-Cacao, depuis sa création, jusqu`au 30 mai 2008. Ce qui, bien entendu, a conduit à l`incarcération de plusieurs barons de ladite filière. Ils croupissent depuis le 14 juin 2008 à la Maca, pour " détournement de fonds, abus de biens sociaux et escroquerie ". Notamment, les responsables des structures : Fdpcc, Bcc, Arcc, Fgcc, Frc. La poursuite de cette enquête a abouti à l`audition de cinq ministres à savoir Paul-Antoine Bohoun Bouabré, Charles Koffi Diby, Alphonse Douati, Dano Djédjé et Amadou Gon Coulibaly. Respectivement de l`Economie et des Finances et de l`Agriculture d`octobre 2000 jusqu`à maintenant. Un autre coup tordu qui a fait dire à plus d`un, que l`entourage du président Gbagbo est pourri, reste la récente affaire de " 65 millions de Fcfa de Mtn escroqués par une secrétaire de la présidence ". Une affaire très vite jugée. Les incriminées ont été condamnées et séjournent actuellement à la Maca. On comprend certes, qu`avec Gbagbo, les choses ont radicalement changé. Quiconque se livre à des actes délictueux répond devant la justice. Qu`il s`agisse de ses plus proches collaborateurs, ou des personnalités ayant en charge la gestion des biens publics. Tout le monde est logé à la même enseigne. Et Dieu seul sait combien de situations gênantes le Président Laurent Gbagbo gère dans l`Administration présidentielle. Selon des sources bien introduites, le chef de l`Etat aurait été conseillé de nommer un homme reconnu pour son intégrité. Une sorte de " Monsieur anti-corruption". Une personnalité dont la seule évocation du nom fera trembler tout un réseau de faussaires. Parce que capable d`enquêter sur les affaires d`Etat, jusqu`au bout. Un peu comme en France, avec le juge Jean-Louis Bruguière que l`on a surnommé " Juge antiterroristes ". Un homme ou une dame d`exception dont la mission peut être globalement appréhendée à la fois sous l`angle diplomatique et sous celui du droit. Plus subtile, une autre source précise qu`il pourrait bien être investi d`un service des pouvoirs réels d`investigation comme les juges, mais lui ne pourra pas juger les gens sur les dossiers qu`il va apprêter. Commission sortie d`une volonté politique. Une structure qui soit rattachée directement au Président de la République, et indépendante de tout autre administration. Qui ait des pouvoirs institutionnels et une autonomie de fonctionnement. Contrairement à ce qui se fait en matière ordinaire, le texte qui va instituer la commission va enlever au procureur de la République, l`opportunité de la poursuite ou de classer les dossiers selon son bon vouloir. Tout comme le Français, le " Monsieur anti-corruption " ivoirien sera entouré d`hommes de loi qui peuvent instruire les faits de détournements et enquêter sur des affaires d`état. Plus que de réprimer des crimes, leur fonction pourrait être aussi de juridiciser des conflits, pour faire baisser la tension, en évacuant leur dimension politique, parfois en la dissimulant. Pour servir uniquement l`intérêt supérieur de l`état, ce " Monsieur anti-corruption " pourrait disposer de pouvoirs d`exception, contraires aux principes élémentaires du droit et de la démocratie. On constate que les politiciens parlent de ces choses à titre propagandiste. Sans y croire véritablement. Mais, si l`on en croit aux grandes oreilles de l`Etat, cette option est d`ailleurs envisagée. Elle aura l`avantage d`éviter que le chef de l`Etat soit en première ligne, dès qu`un scandale éclate dans son entourage ou dans une structure de l`Etat. Seul moyen de prendre moins de coups, comme c`est aujourd`hui, le cas. Où à la moindre information sur un détournement de fonds dans tel ou tel département ministériel, le chef de l`Etat est vite indexé. A tort.


Frimo Koukou Djipro
koukoudf@yahoo.fr
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