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Politique Publié le mercredi 4 mars 2009 | Nord-Sud

L’AN 2 de l’Accord politique de Ouaga - La Côte d’Ivoire aux portes des élections

L’Accord politique de Ouagadougou a deux ans. Certes, il n’a pas encore donné aux Ivoiriens les élections tant attendues mais de grands pas ont été faits dans ce sens. Rapprochant, chaque jour un peu plus, les Ivoiriens des premières consultations véritablement ouvertes. Quelques grands points de cet accord, 24 mois après.

4 mars 2007-4 mars 2009. Jour pour jour, cela fait deux ans que l’accord politique de Ouagadougou, signé par les protagonistes de la crise ivoirienne sous l’égide du chef de l’Etat burkinabé, Blaise Compaoré, court…derrière des élections qu’on qualifierait de capricieuses.
Deux années qui n’auront pas été de tout repos pour le gouvernement de mission conduit par le Premier ministre, Guillaume Soro, qui a fait des pas de géant vers ces consultations. Et, les ingrédients pour la tenue de ces scrutins (présidentiel, législatif, communal et régional) sont, aujourd’hui, en voie d’achèvement. La Côte d’Ivoire, selon le chef de la mission de l’Onuci, Young Jin Choi, n’a jamais été aussi proche des élections que ces deux dernières années.
Disons-le tout net, la signature de l’Accord politique de Ouagadougou a permis, en deux ans, de booster le processus de sortie de crise.

Le processus électoral

Le processus électoral dont le mise à flot a suscité des levées de boucliers sans précédent dans le microcosme politique ivoirien a, aujourd’hui, reçu un coup d’accélérateur. A preuve, l’opération d’identification et d’enrôlement est dans sa phase d’achèvement. Méité Sindou, le porte-parole de Guillaume Soro, qui a fait le point de la situation, vendredi, a noté que le compteur des requérants est de 5.100.000. Soit, a-t-il précisé, 60% de pétitionnaires attendus. Sur les 11.000 sites prévus pour les accueillir, 7.759 sont ouverts et fonctionnent effectivement sur l’ensemble du territoire national. Ce qui fait une couverture de 70%. Nul doute que l’opération atteindra le chiffre de 8 millions de personnes identifiées lorsqu’elle s’étendra aux populations dont les registres ont disparu ou ont été détruits et aux Ivoiriens de l’étranger. Force est de reconnaître cependant que le processus électoral est confronté à des dures réalités de financement. Les intentions des bailleurs de fonds d’aider la Côte d’Ivoire à boucler le processus tardent jusque-là à se traduire en acte concret.

Restauration de l’autorité de l’Etat

La signature de l’Accord politique de Ouagadougou a vu le redéploiement du corps préfectoral vers les zones régentées, naguère, par les autorités politiques et militaires de l’ex-rébellion. Les représentants locaux de l’Etat sont tous, aujourd’hui, à leurs postes et y travaillent sans couac ni entrave.
Les autorités politiques des ex-rebelles, jouant leur partition, procèderont ce jour, marquant l’An 2 de la signature l’Apo, à la passation effective des charges, à Bouaké, entre les com-zones et le corps préfectoral. Signe du retour effectif de l’autorité de l’Etat dans les ex-zones assiégées et de la réunification de la Côte d’Ivoire.
«Je pense qu’avec les procédures installées par le Premier ministre, il n’y aura pas de bicéphalisme. Il y aura tout au plus une répartition des rôles. Il y aura un protocole de transfert de pouvoir. Il est clair qu’au moins une fonction sera transmise aux Forces nouvelles: c’est la tutelle administrative des zones. Ils (Com-zones) ne seront plus les chefs au plan administratif (…)», a précisé, vendredi, Méité Sindou. Les passations des charges auront lieu dans 21 localités sous administration des Forces nouvelles.

Les grades des ex-rebelles

L’accord complémentaire 4 de Ouagadougou a solutionné cette question qui, au demeurant, était devenue un véritable casse-tête chinois pour les signataires de l’Apo. Il a été décidé que les hommes de Guillaume Soro, promus à des grades supérieurs, les gardent à titre opérationnel. Mais, il a été décidé qu’ils soient mis à la retraite et qu’une ordonnance par les soins du chef de l’Etat soit prise pour établir les conditions de leur nomination et leur mise à la retraite. Il reste à régler les quotas des hommes de Guillaume Soro à affecter dans les effectifs de la police, de la gendarmerie et des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci). En outre, le Premier ministre, selon son porte-parole, a installé un comité de pilotage en vue de penser une stratégie globale pouvant aboutir à la mise sur pied d’une armée nouvelle constituée des deux forces ex-belligérantes.

Redéploiement de l’administration

Le processus de redéploiement de l’administration, après avoir connu moult balbutiements, a pris son envol. Le gros du lot des fonctionnaires et agents de l’Etat qui avaient fui les zones Centre-Nord-Ouest (Cno), du fait de la guerre, ont rejoint leurs postes d’affectation.
Le ministre de la Justice et des droits de l’Homme, Koné Mamadou, a présidé, le 15 janvier, au palais de justice de Bouaké, la cérémonie marquant le retour de l’administration judiciaire à Bouaké et dans les zones Centre, Nord et Ouest.
Ce sont au total 158 magistrats et 149 auxiliaires de justice qui sont ainsi redéployés pour relancer la machine judiciaire dans les zones Cno après plus de six ans d’absence.
Il reste quelques obstacles d’ordre financier (primes) qu’il faudra lever pour taire la grogne de ces fonctionnaires et agents redéployés.

Les partis politiques en zone CNO

L’Accord politique de Ouagadougou a brisé le mur de méfiance qui s’était installé entre les Ivoiriens dits du « Sud et ceux du Nord. » Cela a eu pour conséquence de ramener, non seulement la confiance, mais aussi d’ouvrir les portes de la zone CNO aux activités des partis politiques qui se sont accrues. Toutes les formations politiques qui comptent en Côte d’Ivoire sont sur le terrain. Le Front populaire ivoirien (Fpi), le parti au pouvoir, a entrepris en avril de l’année dernière, une grande tournée dans la région des Savanes pour redynamiser ses bases en berne depuis le déclenchement de la crise armée en septembre 2002 et, partant, glaner de nouveaux militants. Le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, s’est rendu, lui-même, dans le Nord de la Côte d’Ivoire qui lui était «hostile» sans que le ciel ne lui soit tombé sur la tête. Et, chaque fois qu’il en éprouve le besoin, il n’hésite pas à faire le voyage chez les Forces nouvelles. Gbagbo s’est rendu récemment à Korhogo dans le cadre des obsèques du député Kassoum Coulibaly.

Désarmement et réinsertion des ex-combattants

L’accord complémentaire, appelé "Ouaga IV" paraphé, le 22 décembre 2008, par le président Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro a donné une visibilité au processus de paix en Côte d’Ivoire. Les ex-belligérants sont parvenus à un accord sur la question très sensible des militaires. Donnant un véritable coup de pouce au processus de désarmement, de démantèlement et de réinsertion des ex-combattants (Fanci-FaFn). Cet accord qui intègre les ex-rebelles dans les forces de sécurité ivoiriennes montre que la nouvelle armée républicaine en gestation n’est plus un vœu pieux. Ce sont quelque 5.000 ex-combattants des Forces armées des Forces nouvelles (FaFn) qui devraient être intégrés dans un délai de deux ans dans la nouvelle armée. Un total de 600 éléments des FaFn déjà formés sont aujourd’hui déployés aux côtés de la police et de la gendarmerie pour la sécurisation du processus électoral. L`accord a prévu également la formation de 3.400 autres éléments des FaFn pour être affectés à des tâches de sécurité aux fins de leur déploiement aux côtés des forces sécuritaires (police et gendarmerie). Ce bel élan est malheureusement freiné par des difficultés de trésorerie qui ont occasionné plusieurs mouvements d’humeur de la part des ex-combattants.

K. Marras D
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