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International Publié le mercredi 4 mars 2009 | Nord-Sud

À chaud

Damnation nègre ?

Et de trois. Après la Mauritanie et la Guinée, voici la Guinée Bissau dans la tourmente. Dans ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest, le sommet de l’Etat a été décapité en l’espace de quelques heures. D’abord le patron de l’armée, succombe à un attentat dans son quartier général aux environs de dix neuf heures le 2 mars, puis au petit matin du 3 mars une fusillade nourrie ponctuée de tirs d’armes lourdes au palais présidentiel. Le président Joao Bernado Vieira, Nino, a succombé à l’assaut de militaires venus, tout semble l’indiquer, venger la mort du général Tagmé Na Waï. Nino et Tagmé n’ont pas pu surmonter leur antagonisme. Ils ont choisi de recourir à la méthode forte. Le bain de sang a été fatal aux deux hommes. Les militaires à la base de l’assassinat du chef de l’Etat se sont arrêtés en chemin. Du moins, dans la forme. Ils n’ont ni dissous les institutions, ni suspendu la Constitution. Devant le gouvernement du Premier ministre, Carlos Gomes Junior, les hauts gradés des différents corps de l’armée ont affirmé qu’ils respecteraient la légalité républicaine. Mais, la Guinée-Bissau est dans la réalité aux mains de l’armée. Ce sont les soldats qui font la pluie et le beau temps. Le pays a acquis la souveraineté nationale en 1974 par une guerre de libération contre le Portugal alors puissance coloniale. L’armée s’est ainsi octroyé une légitimité au-dessus de la souveraineté du peuple.


Le drame

De coups d’Etat en révoltes et rébellions, les généraux ont mis le pays en coupe réglée. Nino lui-même a renversé le premier président, Luis Cabral, en 1980 avant d’être déposé à son tour par le général Ansman Mané en mai 1999. Il reviendra aux affaires et sera réélu en 2005. Mais ne disposant pas de la majorité au Parlement, Nino est depuis en conflit avec le Premier ministre Carlos Junior. La guerre des chefs dans le pays est une affaire de pouvoir. Mais, le monde entier sait également que les intérêts mafieux jouent un grand rôle dans le drame en Guinée-Bissau. Les derniers événements dans le pays, un peu comme les règlements de comptes de la Camora sicilienne ou ce que les rues de Cali et de Medellin vivent en Colombie portent la marque des barons de la drogue. Une réalité bien présente dans cette partie du continent. Le Golfe de Guinée est en passe de basculer aux mains des narco trafiquants. Les soldats, mal payés, les officiers friands des espèces sonnantes et trébuchantes ne sont pas en mesure de résister au narco dollar. Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine peut se soulager du respect de la légalité constitutionnelle à Bissau. La face est sauve ! Mais le mal reste entier. Comment restaurer la souveraineté du peuple et sortir l’armée du jeu politique ? Comment surtout retirer la Guinée-Bissau des griffes des maîtres de la drogue ? Il faudra plus qu’un conseil de paix pour répondre à ces questions.


Dembélé Al Seni
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