L'idée de former un nouveau gouvernement se précise. Certains ministres ayant montré leurs limites dans l'exercice de leurs fonctions.
"Il faut qu'on aille aux élections parce qu'il faut qu'on ait un gouvernement qui gouverne. J'avais demandé au Premier ministre d'y réfléchir parce qu'on ne peut pas continuer avec un gouvernement qui gouverne, dont certains membres prennent avec vous les décisions autour de la table de conseil des ministres et se retrouvent la nuit en train de critiquer et de comploter contre ces mêmes résolutions. On ne peut pas être à la fois gouvernant et opposant ". Le Président de la République a fait cette sortie devant les populations de Vavoua venues lui rendre visite au palais présidentiel, le 22 juillet 2008. Après qu'il eut menacé de former un nouveau gouvernement, les Ivoiriens attendaient que cette menace prenne forme.
Et on était loin de s'imaginer que le camp du Premier ministre pouvait emboîter le pas au chef de l'Etat. Car, au lendemain de cette déclaration qui a sans doute terrifié les ministres visés, des conciliabules ont eu lieu entre le chef du gouvernement et des responsables de partis politiques, à l'effet de dissuader le chef de l'Etat dans sa volonté de dissoudre le gouvernement. Et depuis, le chef de l'Etat Laurent Gbagbo a paru ne plus être pressé de mettre à exécution sa volonté de revoir l'ossature du gouvernement ivoirien. Les ministres que cette mesure aurait pu toucher -notamment ceux de l'opposition rassemblés au sein du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp)-, n'ont de leur côté, pas posé d'actes répréhensibles depuis cette date. Mais voilà que le Premier ministre semble rejoindre le chef de l'Etat. Du moins, les déclarations de son conseiller technique, chargé de la Communication -suscitée sans doute par le comportement de certains membres du gouvernement-, vient de jeter un pavé dans la mare. " Le Premier ministre doit s'entourer d'une bonne équipe pour préparer sereinement les élections ", a-t-il confié hier, dans un organe de presse. Ce ballon d'essai va très vite prendre. Et il y a de bonnes raisons que le gouvernement soit revu. D'abord pour une question de dignité pour le Président Laurent Gbagbo. Qui n'entend pas aller aux élections avec une telle équipe gouvernementale. En réalité, cette idée de retoucher l'ossature de l'équipe gouvernementale trottine encore dans l'esprit du président de Laurent Gbagbo. Il ne croyait peut-être pas si bien dire. Mais le temps qui est un autre nom de Dieu, commence à lui donner raison.
En effet, la mission assignée à l'actuel gouvernement reste et demeure les élections en Côte d'Ivoire. Pour ce faire, un certain nombre d'accords ont été signés tant ici, qu'ailleurs, pour faciliter la marche du pays vers la paix. Mais l'application de l'Accord de Ouagagdougou, principal accord qui a pris en compte toutes les préoccupations des Forces belligérantes, est au point mort. Tout simplement parce que les étapes clés dans son application posent problèmes. A preuve, la cérémonie de passation de pouvoir entre les ex-com-zones et le corps préfectoral, prévue pour la journée d'hier, 4 mars 2009, a été reportée à une date ultérieure.
Le désarmement reste encore une équation à résoudre, avant le premier tour de la présidentielle. Au point de s'interroger sur ce qui n'a pas marché. Mieux, qui n'a pas fait son travail ? Autre problème qui mine le " gouvernement soro " : le manque de solidarité entre les ministres et leur limite dans l'exercice de leurs missions, décrié par le chef de l'Etat. Le laxisme constaté dans l'application des mesures de contrôle des prix des marchandises. Sans compter la crise scolaire enclenchée, et qui risque de conduire à une année blanche, si rien n'est fait. Autant de faits qui confortent des langues indiscrètes. Elles n'hésitent pas à soutenir que le Premier ministre va procéder à un réajustement ou à un réaménagement technique dans les prochains jours. Revoir et réduire le nombre de ministres -dont certains sont payés, parfois doublement (par la centrale des Fn et l'Etat) à ne rien faire-, pour un nouveau gouvernement de mission, sera synonyme de regain de l'estime des Ivoiriens. Qui ont commencé à être gagnés par le découragement, quant à l'efficacité de l'Etat et sa capacité à conduire la côte d'Ivoire à la paix.
Frimo Koukou Djipro
koukoudf@yahoo.fr
"Il faut qu'on aille aux élections parce qu'il faut qu'on ait un gouvernement qui gouverne. J'avais demandé au Premier ministre d'y réfléchir parce qu'on ne peut pas continuer avec un gouvernement qui gouverne, dont certains membres prennent avec vous les décisions autour de la table de conseil des ministres et se retrouvent la nuit en train de critiquer et de comploter contre ces mêmes résolutions. On ne peut pas être à la fois gouvernant et opposant ". Le Président de la République a fait cette sortie devant les populations de Vavoua venues lui rendre visite au palais présidentiel, le 22 juillet 2008. Après qu'il eut menacé de former un nouveau gouvernement, les Ivoiriens attendaient que cette menace prenne forme.
Et on était loin de s'imaginer que le camp du Premier ministre pouvait emboîter le pas au chef de l'Etat. Car, au lendemain de cette déclaration qui a sans doute terrifié les ministres visés, des conciliabules ont eu lieu entre le chef du gouvernement et des responsables de partis politiques, à l'effet de dissuader le chef de l'Etat dans sa volonté de dissoudre le gouvernement. Et depuis, le chef de l'Etat Laurent Gbagbo a paru ne plus être pressé de mettre à exécution sa volonté de revoir l'ossature du gouvernement ivoirien. Les ministres que cette mesure aurait pu toucher -notamment ceux de l'opposition rassemblés au sein du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp)-, n'ont de leur côté, pas posé d'actes répréhensibles depuis cette date. Mais voilà que le Premier ministre semble rejoindre le chef de l'Etat. Du moins, les déclarations de son conseiller technique, chargé de la Communication -suscitée sans doute par le comportement de certains membres du gouvernement-, vient de jeter un pavé dans la mare. " Le Premier ministre doit s'entourer d'une bonne équipe pour préparer sereinement les élections ", a-t-il confié hier, dans un organe de presse. Ce ballon d'essai va très vite prendre. Et il y a de bonnes raisons que le gouvernement soit revu. D'abord pour une question de dignité pour le Président Laurent Gbagbo. Qui n'entend pas aller aux élections avec une telle équipe gouvernementale. En réalité, cette idée de retoucher l'ossature de l'équipe gouvernementale trottine encore dans l'esprit du président de Laurent Gbagbo. Il ne croyait peut-être pas si bien dire. Mais le temps qui est un autre nom de Dieu, commence à lui donner raison.
En effet, la mission assignée à l'actuel gouvernement reste et demeure les élections en Côte d'Ivoire. Pour ce faire, un certain nombre d'accords ont été signés tant ici, qu'ailleurs, pour faciliter la marche du pays vers la paix. Mais l'application de l'Accord de Ouagagdougou, principal accord qui a pris en compte toutes les préoccupations des Forces belligérantes, est au point mort. Tout simplement parce que les étapes clés dans son application posent problèmes. A preuve, la cérémonie de passation de pouvoir entre les ex-com-zones et le corps préfectoral, prévue pour la journée d'hier, 4 mars 2009, a été reportée à une date ultérieure.
Le désarmement reste encore une équation à résoudre, avant le premier tour de la présidentielle. Au point de s'interroger sur ce qui n'a pas marché. Mieux, qui n'a pas fait son travail ? Autre problème qui mine le " gouvernement soro " : le manque de solidarité entre les ministres et leur limite dans l'exercice de leurs missions, décrié par le chef de l'Etat. Le laxisme constaté dans l'application des mesures de contrôle des prix des marchandises. Sans compter la crise scolaire enclenchée, et qui risque de conduire à une année blanche, si rien n'est fait. Autant de faits qui confortent des langues indiscrètes. Elles n'hésitent pas à soutenir que le Premier ministre va procéder à un réajustement ou à un réaménagement technique dans les prochains jours. Revoir et réduire le nombre de ministres -dont certains sont payés, parfois doublement (par la centrale des Fn et l'Etat) à ne rien faire-, pour un nouveau gouvernement de mission, sera synonyme de regain de l'estime des Ivoiriens. Qui ont commencé à être gagnés par le découragement, quant à l'efficacité de l'Etat et sa capacité à conduire la côte d'Ivoire à la paix.
Frimo Koukou Djipro
koukoudf@yahoo.fr