Je voudrais d’abord vous remercier d’avoir trouvé, en ce deuxième anniversaire, un événement. Je pense que l’Accord politique de Ouagadougou a beaucoup apporté aux Ivoiriens dans la sortie de crise. Nous avons traversé le premier anniversaire sans que cela soit particulièrement signalé. Il était bien qu’à l’occasion de ce deuxième anniversaire, les Ivoiriens se prononcent sur cet accord.
Vous n’ignorez pas qu’avec la crise, nous sommes en même temps entrés en conflit avec le Burkina Faso, notre voisin le plus proche. Rien que pour cela, l’Accord de Ouagadougou est très important. En signant l’accord en terre burkinabé, nous avons vidé la poche de conflit avec notre voisin. Selon moi, d’une pierre, nous avons fait deux grands coups : nous avons eu un accord à des fins intérieures pour la paix, et nous avons également eu un accord de coexistence pacifique avec notre voisin le plus proche. Par ailleurs, nous avons obtenu, à travers cet accord, que le Président Blaise Compaoré, Président de la République du Burkina Faso, s’implique, au quotidien, dans la recherche de la paix en Côte d’Ivoire. C’est la raison pour laquelle il a délégué dans notre pays un représentant spécial.
L’Accord de Ouagadougou a montré que nous ne devions chercher la paix que par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Il a permis aux Ivoiriens de trouver en eux-mêmes les ressources pour que, malgré les morts, nous nous regardions en face, que nous reconnaissions que nous sommes frères et que nous avons tous fauté. Et que pour notre pays et pour notre peuple, nous avons intérêt à faire la paix. C’est, à mon avis, ces éléments que nous a apportés l’Accord politique de Ouagadougou. Ce que ne nous ont pas donné les accords et les résolutions antérieures.
Maintenant que cela a été fait et que le monde entier en a pris acte, il nous appartient de tout mettre en œuvre pour trouver, également en nous, l’énergie nécessaire pour que l’Accord soit appliqué comme nous l’avons écrit, pour que le plus rapidement possible, notre pays sorte de cette situation dont le moins qu’on puisse dire, est qu’elle est inconfortable. Nous avons intérêt à ce que l’accord soit appliqué parce que nous n’avons plus aucune autre ressource pour parvenir à la paix. Nous avons déjà expérimenté la communauté internationale, en vain. La même communauté est aussi en train de nous expérimenter.
Il faut donc absolument que nous parvenions à réunifier notre pays, à faire la paix avec nous-mêmes, entre nous-mêmes et à aller, enfin, aux élections.
Je sais, comme je l’ai dit tantôt, que beaucoup de situations acquises, qui sont très confortables, parfois même très juteuses, font que ceux qui en bénéficient ont du mal à s’en défaire. Je sais aussi que beaucoup de peurs sont à gérer parce que d’aucuns se demandent ce qu’ils deviendront, demain, une fois que le pays sera réunifié, quand la paix sera acquise. Mais qu’ils se rappellent ce qu’ils étaient avant ; ils vivront toujours en Côte d’Ivoire, nous vivrons toujours en Côte d’Ivoire. Nous continuerons toujours de nous pardonner, de débattre du devenir de notre nation.
Propos recueillis par Paulin N. Zobo
Vous n’ignorez pas qu’avec la crise, nous sommes en même temps entrés en conflit avec le Burkina Faso, notre voisin le plus proche. Rien que pour cela, l’Accord de Ouagadougou est très important. En signant l’accord en terre burkinabé, nous avons vidé la poche de conflit avec notre voisin. Selon moi, d’une pierre, nous avons fait deux grands coups : nous avons eu un accord à des fins intérieures pour la paix, et nous avons également eu un accord de coexistence pacifique avec notre voisin le plus proche. Par ailleurs, nous avons obtenu, à travers cet accord, que le Président Blaise Compaoré, Président de la République du Burkina Faso, s’implique, au quotidien, dans la recherche de la paix en Côte d’Ivoire. C’est la raison pour laquelle il a délégué dans notre pays un représentant spécial.
L’Accord de Ouagadougou a montré que nous ne devions chercher la paix que par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Il a permis aux Ivoiriens de trouver en eux-mêmes les ressources pour que, malgré les morts, nous nous regardions en face, que nous reconnaissions que nous sommes frères et que nous avons tous fauté. Et que pour notre pays et pour notre peuple, nous avons intérêt à faire la paix. C’est, à mon avis, ces éléments que nous a apportés l’Accord politique de Ouagadougou. Ce que ne nous ont pas donné les accords et les résolutions antérieures.
Maintenant que cela a été fait et que le monde entier en a pris acte, il nous appartient de tout mettre en œuvre pour trouver, également en nous, l’énergie nécessaire pour que l’Accord soit appliqué comme nous l’avons écrit, pour que le plus rapidement possible, notre pays sorte de cette situation dont le moins qu’on puisse dire, est qu’elle est inconfortable. Nous avons intérêt à ce que l’accord soit appliqué parce que nous n’avons plus aucune autre ressource pour parvenir à la paix. Nous avons déjà expérimenté la communauté internationale, en vain. La même communauté est aussi en train de nous expérimenter.
Il faut donc absolument que nous parvenions à réunifier notre pays, à faire la paix avec nous-mêmes, entre nous-mêmes et à aller, enfin, aux élections.
Je sais, comme je l’ai dit tantôt, que beaucoup de situations acquises, qui sont très confortables, parfois même très juteuses, font que ceux qui en bénéficient ont du mal à s’en défaire. Je sais aussi que beaucoup de peurs sont à gérer parce que d’aucuns se demandent ce qu’ils deviendront, demain, une fois que le pays sera réunifié, quand la paix sera acquise. Mais qu’ils se rappellent ce qu’ils étaient avant ; ils vivront toujours en Côte d’Ivoire, nous vivrons toujours en Côte d’Ivoire. Nous continuerons toujours de nous pardonner, de débattre du devenir de notre nation.
Propos recueillis par Paulin N. Zobo