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Politique Publié le jeudi 5 mars 2009 | Nord-Sud

À chaud

La méthode “Bleu”

L’école à nouveau fermée. Cette fois, les enseignants du secondaire général et technique ont presque réussi l’union sacrée. En plus des syndicats à l’origine du débrayage du mois de janvier, la coordination des enseignants du second degré de N’Dri Apollinaire a rejoint la danse. Une solidarité d’action qui doit beaucoup au ministre de l’Education nationale. Bleu Lainé a en effet sorti le sabre face aux grévistes. Il a ponctionné des salaires et mis un grand nombre sous contrôle. Au total près de dix mille personnes ont été touchées par la mesure. Au lendemain de cette mesure de représailles du titulaire du département de l’Education nationale, les enseignants se sont retrouvés pour corser la lutte. Résultat, une grève illimitée déclenchée depuis le 2 mars. La quasi-totalité des établissements solaires publics du pays ont fermé. Les structures administratives, y compris les directions régionales et départementales ont été contraintes par les profs à fermer également. Dans plusieurs localités, les élèves du public rendus à l’oisiveté par une situation dont ils ne sont pas responsables ont délogé ceux des établissements privés. C’est dire si la crise à l’école est totale. La colère des enseignants se résume en quelques points principaux. Ils exigent du gouvernement la signature du décret de la grille indiciaire revalorisée fixant la date des effets financiers.


A côté

Ils demandent également le paiement du traitement des centaines des leurs maintenus en poste depuis plus de quinze mois pour certains sans salaire. En face, la tutelle en appelle à la conscience citoyenne et demande de la patience. Une attitude affective qui a du mal à être opérationnelle devant des problèmes réels. Comme toujours en pareil cas en Côte d’Ivoire, tout part du manque de bonne volonté. Et dans le cas d’espèce d’une mauvaise approche du gouvernement. La volonté de dialogue a fait défaut de la part du ministère qui est resté sourd aux appels du pied, puis aux menaces des syndicats. Bleu Lainé a cru pouvoir jouer sur les divisions internes des syndicats et présenter le mouvement de revendication à la limite comme une manœuvre de subversifs. Quand les coups de semonce ont été tirés avec la grève de janvier, lui et son équipe se sont encore lourdement trompés en cherchant à faire capituler les enseignants par la suspension des salaires. La réaction a été tout autre. Au-delà de cette méthode inopérante, c’est la démarche du gouvernement face aux attentes des travailleurs et singulièrement des fonctionnaires qui pose problème. Tous les travailleurs sont financièrement à genoux. L’Etat, l’employeur fait un traitement au cas par cas. Ici une augmentation suivie des effets financiers à cinquante pour cent ; là une application avec des miettes. Au même moment d’autres attendent la signature de décret d’augmentation…Le résultat est là. Le mercure social monte.

Dembélé Al Seni
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