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Économie Publié le samedi 7 mars 2009 | Le Temps

Racket a Bouaké - Les soldats Fn font la loi aux corridors

En attendant la passation des charges entre les préfets et les Com-zones, le racket semble avoir gagné en intensité dans les zones sous contrôle Fn.

Le racket est devenu une véritable gangrène à Bouaké. La filouterie et autres attitudes délictueuses sont le lot de certains soldats Fafn qui agissent impunément au vu et au su de tout le monde. C'est désormais un secret de polichinelle que d'affirmer que Bouaké, pompeusement baptisée capitale de la paix (sic) il y a peu et par ricochet les autres grandes villes sous contrôle des Fn, sont le théâtre de pratiques ubuesques et déshumanisantes. Tenez. Concernant la capitale de la vallée du Bandama (Bouaké), tout passager se doit de délier la bourse avant de franchir le désormais craint corridor Sud où règnent en maîtres absolus, les tristement célèbres bérets verts. Au prorata de leur humeur, vous aurez l'obligation de payer jusqu'à 1000fcfa, avant d'espérer regagner votre véhicule. Donc, au lieu de 7000 ou 8000F comme transport, vous devrez plutôt payer 9000F. Si d'aventure, vous disposez d'une pièce d'identité dont la date de validité est entamée, votre sort sera scellé par cette soldatesque aux ordres, selon des sources concordantes, de leur hiérarchie. Votre calvaire ira crescendo, si vous allez au-delà de Bouaké. Car, ce sera le même scénario au corridor Nord.
Mardi dernier, une fonctionnaire du ministère de l'Economie et des Finances qui vient régulièrement en semaine, à Bouaké en mission, nous a confié, terrifiée, que lorsqu'elle ne vient pas avec sa voiture de fonction, les soldats postés au corridor lui exigent de l'argent. Croyant leur faire plier l'échine, elle leur fait remarquer ses documents administratifs attestant sa fonction et sa mission. Mais la dame s'est entendu dire sans sourciller : "nous, jusqu'à présent, nous ne percevons le moindre dividende dans ce que vous prétendez collecter comme taxes ici. Donc donnez-nous pour nous".
Quant à M. Issif Gbané, il a failli se faire tabasser et le mot est en vogue à Bouaké, lorsqu'il leur a fait remarquer que jusqu'à preuve du contraire, on n'établit pas encore de pièces d'identité ici. Dans les commissariats et Brigades de gendarmerie version Fafn, le citoyen qui désire porter plainte est tenu de payer au minimum 1000Fcfa, avant d'espérer se voir délivrer une convocation. A la Brigade de gendarmerie de Sinématiali où nous étions, il y a peu, nous avons constaté que cette pratique déshonorante pour des gens qui nous avaient promis un ordre nouveau, pour ne pas dire une thébaïde, il y a lieu de désespérer.
Dans la filière bétail, c'est le même constat. Des sources proches de la Sitarail nous indiquent que des sommes faramineuses, à vous donner froid dans le dos, sont exigées à cette société. L'année dernière, les choses auraient failli dégénérer. Ce, d'autant moins que les " impôts " s'élevaient à une cinquantaine de millions de nos francs. Heureusement qu'un modus vivendi a été trouvé.
Yolande de S.
Correspondant à Bouaké
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