Libéral.info - Aprés toutes les tentatives insidieuses pour poser un frein à l'avancée du processus électoral, Gbagbo Laurent se rend à l'évidence. La Cote d'Ivoire ne peut continuer de vivre dans le spectre d'une faillite à trés court terme dont il serait lui meme victime. Fort de cette conviction, il se résigne à aller aux élections tout en trainant les pas afin de concocter une nouvelle stratégie. A court d'idée parce que la manipulation est devenue désuète, il opte pour la mise à l'écart de son programme initial de société en brandissant un nouveau thème qui n'est autre que son bilan de la "guerre imposée". Une nouvelle trouvaille qui rend l'atmosphère politique encore plus sombre et qui remet sur le chemin de la paix les conséquences douloureuses d'une initiative macabre. En effet, il vient de déclarer qu'il fera de la guerre son bilan. Et ce bilan se résume en la résistance face à un ennemi que lui meme a du mal à definir.
Gbagbo affirme vouloir nous expliquer les tenants et aboutissants du conflit ivoirien seulement pour une cause électoraliste. Je trouve surprenant et déconcertant qu'il faille attendre la campagne électorale pour éclairer les ivoiriens sur un sujet d'une aussi haute importance et qui est la cause d'un véritable désastre. C'est avec un coeur meurtri que j'ai pris acte d'une si grave légerté et me trouve une fois encore dans le devoir d'intervenir.
La complexité de ce conflit nécessite pour sa compréhension d'envisager deux hypothèses. La première serait de considérer la crise comme vraie et la seconde comme un pur montage. En considérant le premier cas, je dirai d'entrée que Gbagbo n'a vraiment encore rien compris à la préoccupation des ivoiriens. On sait que l'homme tire profit de toute situation mais nous n'avons jamais pensé qu'il pousserait le bouchon aussi loin. Gbagbo doit comprendre une bonne fois pour toute que les ivoiriens auraient préféré que cette guerre soit évitée pour nous épargner des vies humaines et la dégradation du tissu socio-économique. Je l'ai déjà dit et je le repète, Gbagbo avait toute la latitude de choisir entre la guerre et la paix. Il faut souligner qu'il n'y avait plus lieu d'engager des hostilités contre les rebelles vu que les forces francaises constituaient déjà le dispositif d'interposition. Malgré cette disposition propice au dialogue, donc à " asseyons-nous et discutons" une philosophie chère à Gbagbo, ce dernier engage le combat sans meme penser aux conséquences. Le désastre qui s'en suit est immense et ne peut etre qu'à l'actif de celui là meme qui cherche à faire de la guerre son bilan. Alors, avant d'entreprendre de telles acrobaties, il serait souhaitable que Gbagbo explique au ivoiriens pourquoi il a choisi l'option de la belligérence. Le seul bilan que les ivoiriens auraient pu acccepter est celui qui leur aurait éviter la guerre avec son lot de misères.
Selon mes analyses cette première hypothèse ne peut etre vraisemblable et elle ne cerne pas tout le contour du comportement de Gbagbo. C'est pourquoi ce conflit doit etre traité comme une arnaque dont le seul et unique but est de confisquer le pouvoir. Dans mes investigations, il est apparu que la biographie de Gbagbo comporte un trou noir sur son chemin d'exil, d'Abidjan à Paris. La curiosité est que nulle part il n'est question de son séjour au Burkina Faso. Il n'est plus un secret que Gbagbo a bel et bien vécu un moment dans le pays des hommes intègres. Et lors de sa visite officielle dans ce pays, il a tenu un discours devant le parlement dans lequel il relève son amitié de longues dates avec Blaise Compaoré. Il affirme meme que ce dernier l'a aidé financièrement en occultant habilement l'octroi de la nationalité burkinabé. Arrivé en 1985 au Burkina, donc du vivant de Thomas Sankara, il serait curieux qu'il ne le connaisse pas. Fut-il aussi son ami? Si cela en est le cas, pourquoi il n'en fait pas cas dans son intervention devant les élus bukinabés.
Ce passage dont personne ne parle nous aide à comprendre le pourquoi de cette guerre. C'est ainsi qu'on peut à priori se demander comment des amis comme ces deux-là peuvent devenir du jour au lendemain des ennemis. Et peu après les tueries, pillages et crimes économiques caractérisés par le casse de la BCEAO, une réconcilliation presque spontanée s'opère entre les deux et aboutit à l'Accord de Ouaga. Les deux amis ont balayé du revers de la main les souffrances de leurs peuples respectifs et privilégié leurs intérets personnels.
On peut aisément conclure que contrairement à toutes les thèses soutenues, le Burkina est un soutien à Gbagbo. Aussi, les exilés qui ont choisi ce pays comme point de chute ont commis une grave erreur tactique. Ce fut d'abord le cas du ministre Balla Kéita qui a oublié ces propos en l'encontre de ce pays. Ce fut au moment de la crise entre Houphouet et Sankara quand notre ministre disait que le développement est comme un immeuble et que la Cote d'Ivoire qui est au premier étage n'avait pas à recevoir de lecon de ceux qui se trouvaient au troisième sous-sol. Ensuite, ce fut Ibrahim Coulibaly alias IB qui a choisi comme base arrière le pays de l'ami à son ennemi. Balla kéita est assassiné et IB est évincé de la tete de la rebellion et son staff est remplacé par des transfuges du fpi à savoir Guillaume Soro, Dakoury Tabley,Sidiki Konaté....
Contrairement à la réalité, certains font croire que le bref passage de Soro au rdr en a fait un militant. Il faut toujours avoir à l'esprit que cette attitude est propre au fpi, celle de faire alliance avec d'autres partis pour des objectifs inavoués. Revenant à la rebellion, nous pouvons constaté que tous ceux qui croyaient en l'objectif visé, à savoir chasser Gbagbo du pouvoir, ont tous été éliminés. Il s'agit de Zagazaga et autres. Aprés ces liquidations, les forces nouvelles passent progressivement sous le controle effectif du fpi en donnat lieu á une nouvelle plateforme dénommée Accord de Ouagadougou. Cet accord est ficellé par le trio complice du désastre ivoirien. Tout le monde peut constaté que cet accord ne souffre d'aucune contestation de la part de ses signataires, au contraire c'est la parfaite entente entre le chef de l'état et son premier ministre. La stratégie de départ est toujours d'actualité, à savoir éliminer l'opposition significative par tous les moyens. La tactique adoptée aujourd'hui est celle de l'usure qui ne répose que sur le temps. C'est ce qui explique ces incessants repports des élections. Contrairement à nos espérances, le médiateur ne fera aucune pression car la demande devra venir d'une des parties au conflit et ce n'est pas Soro qui la fera.
J'en appelle aussi à l'attention des cadres du fpi qui pensent pouvoir succéder à Gbagbo. Ils font une grosse erreur de jugement car leur mentor voudra user du pouvoir comme Mugabé avec des gens qui sont jeunes donc patients comme Soro et Blé Goudé. C'est pour dire comment Gbagbo envisage l'avenir de la Cote d'Ivoire. Si les éléphants actuels de la politique sont mis à l'écart, je ne sais pas si la jeunesse montante pourra faire face aux gestionnaires des rebelles et ceux des milices aguerris à l'usage de la violence.
Il est quand meme incompréhensible que nul ne fut surpris par la décision de Gbagbo à entreprendre un dialogue direct et de surcroit au Burkina. La superchérie est de taille mais je pense qu'avec du recul chacun se fera une idée personnelle.
Avec tous ces éléments d'analyse et avec le meme recul, on découvre toute l'ambiguité de ce pseudo-conflit. On connait Gbagbo boulanger, il est temps de porter une attention particulière sur sa capacité de metteur en scène, l'homme a fait du théatre. La confection de l'accord de Ouaga est une mise en scène tellement bien orchestrée que personne ne se rend compte de sa subtilité. Tout le monde est d'accord que la résolution de la crise est en marche et avec bien entendue la lenteur due aux problèmes techniques bien que le sabotage des opérations d'identifications n'en soit pas un. Au fure et à mesure de nouveaux évènements viendront entraver et meme mettre en cause tous les acquis.
Je voudrais une fois de plus m'adresser aux patriotes et diverses milices dont se targue le fpi. Vous avez fait preuve de courage et de sacrifices face à ce que l'on vous a présenté comme une atteinte à la souveraineté de l'état. Et au final qu'avez vous eu? Rien qui soit à la hauteur de l'effort fourni pendant que certains en ont tiré de larges bénéfices. Celui qui vous a poussé à exposer votre poitrine a eu toute la latitude de vous etre reconnaissant. Le chef de l'état a en plus de son budget de souveraineté accés à toute la finance du pays. Il décide tout et tout seul. S'il n'a rien fait pour vous jusqu'á ce jour, il ne le fera plus jamais. Qui ne sait pas que lui et son entourage se sont enrichis? Votre président démontre ainsi à tous que vous ne faites pas partie de cet entourage. Tout le monde est unanime que sans vous il ne serait pas là où il se trouve aujourd'hui bien qu'il ne craignait pas pour son fauteuil. Mais pourquoi vous vous entetez à suivre des gens qui n'ont rien fait pour vous et ne feront d'ailleurs rien surtout que le pays redeviendra un état de droit. Il ne pense qu'á lui et vous devez penser à vous memes en abandonnant cette "lutte" stupide et penser à votre avenir, notre avenir commun. Vous n'etes pas des bandits mais des citoyens honnetes que des individus mal intentionnés ont transformés pour une cause qui n'existe pas. Il est encore temps pour vous de changer et suivre l'écrasante majorité des ivoiriens sur le chemin véritable de la paix.
Chers concitoyens, le moment ultime est venu pour qu'enfin chacun comprenne que cette crise n'est que montage malgré les subtilités qui en font la complexité. Les quelques éléments que je viens d'exposer nous invitent à plus de réflexion en faisant fi de tout sentiment partisan. Il faut que chacun aille au-delás des morts et de nos souffrances pour se donner les capacités d'un jugement optimum de ce que nous avons vécu. Retenons que le sang traumatise, que le désastre réduit notre lucidité raison pour laquelle on nous en sert de temps à autre. C'est pourquoi je voudrais revenir sur la supposée attaque de septembre 2002. Cette fausse tentative de coup d'état n'était pas le premier. A l'issue des premières tentatives, et meme depuis l'accession de Gbagbo au pouvoir des postures de sécurité avaient été mises en action surtout autour d'Abidjan. Parmi ces dispositions on peut citer les corridors, l'opération arraignée et la mise en alerte quasi permanente des troupes. On note aussi que le ministre de la défense Lida Kouassi a dit avoir été en possession d'informations sur une attaque de la rebellion. Le ministre Boga Doudou était en possession de renseignements sur les militaires déserteurs vivant au Burkina. Personne ne peut donc avancer qu'il eu un effet de surprise puisse que notre ministre de la défense s'était mis à l'abri sans en informer son collègue de l'intérieur et en abandonnant sa propre famille. Le dispositif de sécurité étant en place, il est improbable que les rebelles aient pu mener une opération à Abidjan qui s'est soldée par la mort d'un ministre. Une autre incongruité de cette affaire réside sur le fait que des rebelles qui ont frappé dans le coeur du pouvoir n'ont pas eu l'audace d'occuper Yamoussoukro et Daloa qui ne constituaient pas une résistance majeure. Alors le choix de s'arreter à Bouaké est susceptilble et mérite explication.
Enfin, comment comprendre qu'aprés le complot de la "mercedès noire" aucun renforcement des unités frontalières du nord n'ait été effectué pour contrer d'éventuelles attaques puisque Ib et ses hommes se trouvaient toujours au Burkina. Voici des questions dont les réponses sont évidentes et qui mettent à nue le complot de Gbagbo contre son propre pays.
Un autre élément vient à nouveau nous donner la preuve de l'incohérence des actes posés par Gbagbo et son clan. Il s'agit du retour des burkinabés en Cote d'Ivoire alors que nous savons tous que l'atmosphère est plus qu'électrique avec les futures élections. Si les burkinabés ont attendu plus de cinq ans dans leur pays, il serait raisonnable qu'ils fassent preuve de patience pendant encore quelques mois. Ce retour prématuré est l'oeuvre des refondateurs et leur lobby burkinabé. Ils sont les premiers à crier à la fraude cependant ils font l'impossible pour que ceux-là memes qui sont indexés reviennent. Comment peut-on qualifier un tel acte si ce n'est de la manipulation? Ceci constitue un fait majeur qui en appelle à la vigilance des ivoiriens. Ce retour massif dévoile les intentions cachées du fpi à organiser une fraude massive avec le vote de ces pauvres et la complicité de leur pays d'origine. On comprend aisément alors l'alliance entre le fpi et le parti de Blaise Compaoré. Le bon sens voudrait que ceux qui ont été chassés des plantations parcequ'à l'origine de nos malheurs ne soient si naifs au point d'ignorer le passer récent et venir se livrer à la vindicte des "patriotes". S'ils reviennent avant la résolution complète de notre crise, cela voudra dire qu'ils ont eu des assurances de la part de leurs propres autorités et des dirigeants ivoiriens.
Le dispositif de fraude du fpi est rudimentaire et repose sur la localisation géographique de cette population qui n'est autre que les zones forestières supposées etre sous le controle des FDS et des milices. Les sites de fortes concentrations de ces travailleurs burkinabés sont les établissements agro-industriels de palmier à huile, d'hévéa et des plantations de café et de cacao. Dans ces zones, il serait facile de forcer ces pauvres ouvriers à aller voter avec de faux documents. En somme, quand le fpi crie à la fraude, les ivoiriens doivent comprendre un effet de diversion. Les réfondateurs essaient de détourner notre attention et faire le contraire de ce qu'ils disent, la logique des tenants du pouvoir. L'opposition, taxée de tricherie, n'a aucun moyen de pression pour précipiter le retour des burkinabés afin de pouvoir les utiliser comme du bétai électoral. Que le peuple burkinabé considère par conséquence la gravité de la situation afin d'éviter le piège du fpi.
Au total la crise que nous vivons, cette "guerre qui nous a été imposée" et que Gbagbo ne pouvait éviter, n'est que pur complot pour confisquer le pouvoir. La preuve vient d'etre faite par Gbagbo lui meme, lors de sa rencontre avec les planteurs baoulé installés à l'ouest. Devant ses hotes d'un jour, Gbagbo a ouvertement accusé Charles Taylor comme étant le responsable des massacres dans le grand ouest. Et pourtant, Gbagbo et sa refondation, depuis le début de la crise, ont soutenu que ces memes massacres étaient sur le compte des Forces Nouvelles, les assaillants. Ajoutant cette autre déclaration à celles qui stipulaient que ce sont les rebelles qui ont tué Boga Doudou et que le général Guéi est mort au combat dans la prise de la télévision nous démontre une fois pour toute que cette crise est une invention de Gbagbo Laurent. Pour terminer, je demande à toutes mes soeurs et à tous mes frères de faire l'effort ultime de s'élever au dessus de toute considération partisane pour reconsidérer cette crise qui, si nous ne prenons garde, pourrait donner naissance à un véritable conflit fratricide. Il est de notre devoir de suivre nos propres jugements que de nous laisser emporter par les tribulations de ceux qui deviennent les plus forts seulement lorsqu'ils disposent des armes et des finances de l'état.
Que Gbagbo se prépare donc dans l'exercice du débat télévisé avec les réponses à toutes les questions posées ici. Mais en attendant, je voudrais qu'il médite sur ce qui suit: " Dans la vie tout ne peut etre blanc ou noir, il existe un forte dose de nuance. C'est pourquoi on peut à la fois aimer et préférer". Suite à cette méditation, notre camarade Gbagbo, s'il lui reste encore un peu d'humanisme découvrira la faute politique historique qu'il a commise. Il comprendra alors qu'il n'a pas un destin pour diriger et devra en tirer toutes les conséquences. Dans le cas contraire il connaitra le pire des chatiments. Comme l'a dit le Pr Alassane Salif N'Diaye, le temps est à l'avantage du peuple. Il nous permet de tout comprendre.
Que Dieu bénisse la Cote d'Ivoire!
Commandant Adama Sidibé
Gbagbo affirme vouloir nous expliquer les tenants et aboutissants du conflit ivoirien seulement pour une cause électoraliste. Je trouve surprenant et déconcertant qu'il faille attendre la campagne électorale pour éclairer les ivoiriens sur un sujet d'une aussi haute importance et qui est la cause d'un véritable désastre. C'est avec un coeur meurtri que j'ai pris acte d'une si grave légerté et me trouve une fois encore dans le devoir d'intervenir.
La complexité de ce conflit nécessite pour sa compréhension d'envisager deux hypothèses. La première serait de considérer la crise comme vraie et la seconde comme un pur montage. En considérant le premier cas, je dirai d'entrée que Gbagbo n'a vraiment encore rien compris à la préoccupation des ivoiriens. On sait que l'homme tire profit de toute situation mais nous n'avons jamais pensé qu'il pousserait le bouchon aussi loin. Gbagbo doit comprendre une bonne fois pour toute que les ivoiriens auraient préféré que cette guerre soit évitée pour nous épargner des vies humaines et la dégradation du tissu socio-économique. Je l'ai déjà dit et je le repète, Gbagbo avait toute la latitude de choisir entre la guerre et la paix. Il faut souligner qu'il n'y avait plus lieu d'engager des hostilités contre les rebelles vu que les forces francaises constituaient déjà le dispositif d'interposition. Malgré cette disposition propice au dialogue, donc à " asseyons-nous et discutons" une philosophie chère à Gbagbo, ce dernier engage le combat sans meme penser aux conséquences. Le désastre qui s'en suit est immense et ne peut etre qu'à l'actif de celui là meme qui cherche à faire de la guerre son bilan. Alors, avant d'entreprendre de telles acrobaties, il serait souhaitable que Gbagbo explique au ivoiriens pourquoi il a choisi l'option de la belligérence. Le seul bilan que les ivoiriens auraient pu acccepter est celui qui leur aurait éviter la guerre avec son lot de misères.
Selon mes analyses cette première hypothèse ne peut etre vraisemblable et elle ne cerne pas tout le contour du comportement de Gbagbo. C'est pourquoi ce conflit doit etre traité comme une arnaque dont le seul et unique but est de confisquer le pouvoir. Dans mes investigations, il est apparu que la biographie de Gbagbo comporte un trou noir sur son chemin d'exil, d'Abidjan à Paris. La curiosité est que nulle part il n'est question de son séjour au Burkina Faso. Il n'est plus un secret que Gbagbo a bel et bien vécu un moment dans le pays des hommes intègres. Et lors de sa visite officielle dans ce pays, il a tenu un discours devant le parlement dans lequel il relève son amitié de longues dates avec Blaise Compaoré. Il affirme meme que ce dernier l'a aidé financièrement en occultant habilement l'octroi de la nationalité burkinabé. Arrivé en 1985 au Burkina, donc du vivant de Thomas Sankara, il serait curieux qu'il ne le connaisse pas. Fut-il aussi son ami? Si cela en est le cas, pourquoi il n'en fait pas cas dans son intervention devant les élus bukinabés.
Ce passage dont personne ne parle nous aide à comprendre le pourquoi de cette guerre. C'est ainsi qu'on peut à priori se demander comment des amis comme ces deux-là peuvent devenir du jour au lendemain des ennemis. Et peu après les tueries, pillages et crimes économiques caractérisés par le casse de la BCEAO, une réconcilliation presque spontanée s'opère entre les deux et aboutit à l'Accord de Ouaga. Les deux amis ont balayé du revers de la main les souffrances de leurs peuples respectifs et privilégié leurs intérets personnels.
On peut aisément conclure que contrairement à toutes les thèses soutenues, le Burkina est un soutien à Gbagbo. Aussi, les exilés qui ont choisi ce pays comme point de chute ont commis une grave erreur tactique. Ce fut d'abord le cas du ministre Balla Kéita qui a oublié ces propos en l'encontre de ce pays. Ce fut au moment de la crise entre Houphouet et Sankara quand notre ministre disait que le développement est comme un immeuble et que la Cote d'Ivoire qui est au premier étage n'avait pas à recevoir de lecon de ceux qui se trouvaient au troisième sous-sol. Ensuite, ce fut Ibrahim Coulibaly alias IB qui a choisi comme base arrière le pays de l'ami à son ennemi. Balla kéita est assassiné et IB est évincé de la tete de la rebellion et son staff est remplacé par des transfuges du fpi à savoir Guillaume Soro, Dakoury Tabley,Sidiki Konaté....
Contrairement à la réalité, certains font croire que le bref passage de Soro au rdr en a fait un militant. Il faut toujours avoir à l'esprit que cette attitude est propre au fpi, celle de faire alliance avec d'autres partis pour des objectifs inavoués. Revenant à la rebellion, nous pouvons constaté que tous ceux qui croyaient en l'objectif visé, à savoir chasser Gbagbo du pouvoir, ont tous été éliminés. Il s'agit de Zagazaga et autres. Aprés ces liquidations, les forces nouvelles passent progressivement sous le controle effectif du fpi en donnat lieu á une nouvelle plateforme dénommée Accord de Ouagadougou. Cet accord est ficellé par le trio complice du désastre ivoirien. Tout le monde peut constaté que cet accord ne souffre d'aucune contestation de la part de ses signataires, au contraire c'est la parfaite entente entre le chef de l'état et son premier ministre. La stratégie de départ est toujours d'actualité, à savoir éliminer l'opposition significative par tous les moyens. La tactique adoptée aujourd'hui est celle de l'usure qui ne répose que sur le temps. C'est ce qui explique ces incessants repports des élections. Contrairement à nos espérances, le médiateur ne fera aucune pression car la demande devra venir d'une des parties au conflit et ce n'est pas Soro qui la fera.
J'en appelle aussi à l'attention des cadres du fpi qui pensent pouvoir succéder à Gbagbo. Ils font une grosse erreur de jugement car leur mentor voudra user du pouvoir comme Mugabé avec des gens qui sont jeunes donc patients comme Soro et Blé Goudé. C'est pour dire comment Gbagbo envisage l'avenir de la Cote d'Ivoire. Si les éléphants actuels de la politique sont mis à l'écart, je ne sais pas si la jeunesse montante pourra faire face aux gestionnaires des rebelles et ceux des milices aguerris à l'usage de la violence.
Il est quand meme incompréhensible que nul ne fut surpris par la décision de Gbagbo à entreprendre un dialogue direct et de surcroit au Burkina. La superchérie est de taille mais je pense qu'avec du recul chacun se fera une idée personnelle.
Avec tous ces éléments d'analyse et avec le meme recul, on découvre toute l'ambiguité de ce pseudo-conflit. On connait Gbagbo boulanger, il est temps de porter une attention particulière sur sa capacité de metteur en scène, l'homme a fait du théatre. La confection de l'accord de Ouaga est une mise en scène tellement bien orchestrée que personne ne se rend compte de sa subtilité. Tout le monde est d'accord que la résolution de la crise est en marche et avec bien entendue la lenteur due aux problèmes techniques bien que le sabotage des opérations d'identifications n'en soit pas un. Au fure et à mesure de nouveaux évènements viendront entraver et meme mettre en cause tous les acquis.
Je voudrais une fois de plus m'adresser aux patriotes et diverses milices dont se targue le fpi. Vous avez fait preuve de courage et de sacrifices face à ce que l'on vous a présenté comme une atteinte à la souveraineté de l'état. Et au final qu'avez vous eu? Rien qui soit à la hauteur de l'effort fourni pendant que certains en ont tiré de larges bénéfices. Celui qui vous a poussé à exposer votre poitrine a eu toute la latitude de vous etre reconnaissant. Le chef de l'état a en plus de son budget de souveraineté accés à toute la finance du pays. Il décide tout et tout seul. S'il n'a rien fait pour vous jusqu'á ce jour, il ne le fera plus jamais. Qui ne sait pas que lui et son entourage se sont enrichis? Votre président démontre ainsi à tous que vous ne faites pas partie de cet entourage. Tout le monde est unanime que sans vous il ne serait pas là où il se trouve aujourd'hui bien qu'il ne craignait pas pour son fauteuil. Mais pourquoi vous vous entetez à suivre des gens qui n'ont rien fait pour vous et ne feront d'ailleurs rien surtout que le pays redeviendra un état de droit. Il ne pense qu'á lui et vous devez penser à vous memes en abandonnant cette "lutte" stupide et penser à votre avenir, notre avenir commun. Vous n'etes pas des bandits mais des citoyens honnetes que des individus mal intentionnés ont transformés pour une cause qui n'existe pas. Il est encore temps pour vous de changer et suivre l'écrasante majorité des ivoiriens sur le chemin véritable de la paix.
Chers concitoyens, le moment ultime est venu pour qu'enfin chacun comprenne que cette crise n'est que montage malgré les subtilités qui en font la complexité. Les quelques éléments que je viens d'exposer nous invitent à plus de réflexion en faisant fi de tout sentiment partisan. Il faut que chacun aille au-delás des morts et de nos souffrances pour se donner les capacités d'un jugement optimum de ce que nous avons vécu. Retenons que le sang traumatise, que le désastre réduit notre lucidité raison pour laquelle on nous en sert de temps à autre. C'est pourquoi je voudrais revenir sur la supposée attaque de septembre 2002. Cette fausse tentative de coup d'état n'était pas le premier. A l'issue des premières tentatives, et meme depuis l'accession de Gbagbo au pouvoir des postures de sécurité avaient été mises en action surtout autour d'Abidjan. Parmi ces dispositions on peut citer les corridors, l'opération arraignée et la mise en alerte quasi permanente des troupes. On note aussi que le ministre de la défense Lida Kouassi a dit avoir été en possession d'informations sur une attaque de la rebellion. Le ministre Boga Doudou était en possession de renseignements sur les militaires déserteurs vivant au Burkina. Personne ne peut donc avancer qu'il eu un effet de surprise puisse que notre ministre de la défense s'était mis à l'abri sans en informer son collègue de l'intérieur et en abandonnant sa propre famille. Le dispositif de sécurité étant en place, il est improbable que les rebelles aient pu mener une opération à Abidjan qui s'est soldée par la mort d'un ministre. Une autre incongruité de cette affaire réside sur le fait que des rebelles qui ont frappé dans le coeur du pouvoir n'ont pas eu l'audace d'occuper Yamoussoukro et Daloa qui ne constituaient pas une résistance majeure. Alors le choix de s'arreter à Bouaké est susceptilble et mérite explication.
Enfin, comment comprendre qu'aprés le complot de la "mercedès noire" aucun renforcement des unités frontalières du nord n'ait été effectué pour contrer d'éventuelles attaques puisque Ib et ses hommes se trouvaient toujours au Burkina. Voici des questions dont les réponses sont évidentes et qui mettent à nue le complot de Gbagbo contre son propre pays.
Un autre élément vient à nouveau nous donner la preuve de l'incohérence des actes posés par Gbagbo et son clan. Il s'agit du retour des burkinabés en Cote d'Ivoire alors que nous savons tous que l'atmosphère est plus qu'électrique avec les futures élections. Si les burkinabés ont attendu plus de cinq ans dans leur pays, il serait raisonnable qu'ils fassent preuve de patience pendant encore quelques mois. Ce retour prématuré est l'oeuvre des refondateurs et leur lobby burkinabé. Ils sont les premiers à crier à la fraude cependant ils font l'impossible pour que ceux-là memes qui sont indexés reviennent. Comment peut-on qualifier un tel acte si ce n'est de la manipulation? Ceci constitue un fait majeur qui en appelle à la vigilance des ivoiriens. Ce retour massif dévoile les intentions cachées du fpi à organiser une fraude massive avec le vote de ces pauvres et la complicité de leur pays d'origine. On comprend aisément alors l'alliance entre le fpi et le parti de Blaise Compaoré. Le bon sens voudrait que ceux qui ont été chassés des plantations parcequ'à l'origine de nos malheurs ne soient si naifs au point d'ignorer le passer récent et venir se livrer à la vindicte des "patriotes". S'ils reviennent avant la résolution complète de notre crise, cela voudra dire qu'ils ont eu des assurances de la part de leurs propres autorités et des dirigeants ivoiriens.
Le dispositif de fraude du fpi est rudimentaire et repose sur la localisation géographique de cette population qui n'est autre que les zones forestières supposées etre sous le controle des FDS et des milices. Les sites de fortes concentrations de ces travailleurs burkinabés sont les établissements agro-industriels de palmier à huile, d'hévéa et des plantations de café et de cacao. Dans ces zones, il serait facile de forcer ces pauvres ouvriers à aller voter avec de faux documents. En somme, quand le fpi crie à la fraude, les ivoiriens doivent comprendre un effet de diversion. Les réfondateurs essaient de détourner notre attention et faire le contraire de ce qu'ils disent, la logique des tenants du pouvoir. L'opposition, taxée de tricherie, n'a aucun moyen de pression pour précipiter le retour des burkinabés afin de pouvoir les utiliser comme du bétai électoral. Que le peuple burkinabé considère par conséquence la gravité de la situation afin d'éviter le piège du fpi.
Au total la crise que nous vivons, cette "guerre qui nous a été imposée" et que Gbagbo ne pouvait éviter, n'est que pur complot pour confisquer le pouvoir. La preuve vient d'etre faite par Gbagbo lui meme, lors de sa rencontre avec les planteurs baoulé installés à l'ouest. Devant ses hotes d'un jour, Gbagbo a ouvertement accusé Charles Taylor comme étant le responsable des massacres dans le grand ouest. Et pourtant, Gbagbo et sa refondation, depuis le début de la crise, ont soutenu que ces memes massacres étaient sur le compte des Forces Nouvelles, les assaillants. Ajoutant cette autre déclaration à celles qui stipulaient que ce sont les rebelles qui ont tué Boga Doudou et que le général Guéi est mort au combat dans la prise de la télévision nous démontre une fois pour toute que cette crise est une invention de Gbagbo Laurent. Pour terminer, je demande à toutes mes soeurs et à tous mes frères de faire l'effort ultime de s'élever au dessus de toute considération partisane pour reconsidérer cette crise qui, si nous ne prenons garde, pourrait donner naissance à un véritable conflit fratricide. Il est de notre devoir de suivre nos propres jugements que de nous laisser emporter par les tribulations de ceux qui deviennent les plus forts seulement lorsqu'ils disposent des armes et des finances de l'état.
Que Gbagbo se prépare donc dans l'exercice du débat télévisé avec les réponses à toutes les questions posées ici. Mais en attendant, je voudrais qu'il médite sur ce qui suit: " Dans la vie tout ne peut etre blanc ou noir, il existe un forte dose de nuance. C'est pourquoi on peut à la fois aimer et préférer". Suite à cette méditation, notre camarade Gbagbo, s'il lui reste encore un peu d'humanisme découvrira la faute politique historique qu'il a commise. Il comprendra alors qu'il n'a pas un destin pour diriger et devra en tirer toutes les conséquences. Dans le cas contraire il connaitra le pire des chatiments. Comme l'a dit le Pr Alassane Salif N'Diaye, le temps est à l'avantage du peuple. Il nous permet de tout comprendre.
Que Dieu bénisse la Cote d'Ivoire!
Commandant Adama Sidibé