L’information circule encore sous le boisseau et n’est pas encore à la portée du grand public. Le Procureur de la République, Raymond Tchimou Fehou, a été débarqué de son poste. Le décret déjà signé par le chef de l’Etat a déjà été notifié au concerné lui-même. Il a été remplacé à ce poste par le Procureur du Tribunal de Yopougon, Rouba Daleba. Celui-ci à soon tour sera remplacé à son poste le Procureur Sery Méa Augustin. Pour l’heure, les raisons qui poussent Laurent Gbagbo à vouloir se séparer de Tchimou ne sont pas encore officiellement connues. Mais déjà, l’on avance que l’argument avancé par le chef de l’Etat est le suivant : la vie de Tchimou est menacée à cause de son implication dans de nombreuses affaires pas toujours très claires. On a encore en mémoire les fameuses affaires de déchets toxiques et les banques volantes où de nombreux Ivoiriens ont été grugés par es responsables des sociétés de placements d’argent. Dans leur mouvement de colère, les grugés avaient publiquement accusé le Procureur de la République de protéger les fautifs. Mais leur cri de colère et complainte n’était parvenu nulle part. Pour ‘’sa propre sécurité’’, le chef de l’Etat a décidé de l’éloigner de l’appareil judiciaire. Quel sera donc son nouveau point de chute alors? Il sera d’abord affecté comme Conseiller à la Cour suprême, ensuite affecté hors du pays comme Ambassadeur. Soit en Chine soit en Israël. Outre cette raison, l’on se souvient que les avocats, pour la toute première fois dans l‘histoire du pays ont manifesté pour réclamer la démission du procureur de la République. Les hommes en robe lui reprochaient sa partialité dans la gestion du dossier qui opposait la société ILS à Pétroci. Dossier dans lequel, selon les avocats, le procureur avait pris fait et cause pour la société pétrolière. Et avait ordonné l’arrestation de l’avocat de ILS, en l’occurrence Me Emmanuel Assi. Durant près d’un mois, tous les avocats avaient déserté les salles d’audience pour battre la pavé devant le Plais de justice du Plateau. Une manifestation qui avait poussé le chef de l’Etat à recevoir les grévistes à la présidence de la République avec à leur tête, le bâtonnier, Me Claude Mentenon. A l’issue de l’audience, un comité paritaire composé des représentants des avocats, du ministère de la justice et de la présidence de la République avait été mis sur pied.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET