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Économie Publié le mercredi 11 mars 2009 | Le Nouveau Navire

La gestion des ordures en Côte d`Ivoire : Qui fait quoi ?

L’ordonnance n° 2007-586 du 04 octobre 2007 signée par le président de la République abroge certaines dispositions de la loi du 07 juillet 2007 portant transfert et répartition de compétences de l’Etat aux collectivités territoriales. Aux termes de cette ordonnance, les collectivités locales (régions, districts et communes) sont dessaisies de tout acte dans la filière de la gestion des ordures et de l’insalubrité urbaine au profit de l’Agence Nationale pour la salubrité urbaine (Anasur), structure placée sous l’autorité du ministère de la Ville et de la Salubrité urbaine. Cependant, la constitution ivoirienne d’août 2000, en son article 120, consacre la décentralisation en tant que mode de gestion politique et administrative basée sur le transfert de responsabilités et de compétences de l’Etat central au profit des collectivités locales. Par ailleurs, conformément à la loi du 07 juillet 2007 portant transfert et répartition de compétences de l’Etat aux collectivités, la gestion des ordures est l’une des prérogatives des collectivités territoriales. C’est pourquoi cet acte de haute portée réglementaire du pouvoir exécutif viole la constitution et la loi. De ce fait, cette mesure est « inopportune », comme le soutient l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire (Uvicoci), et a un élan trop centralisateur par rapport à la politique de décentralisation affirmée par la constitution et la loi. Autrement dit, cette mesure est un frein à l’avancée de la démocratie locale dans notre pays en termes de protection de l’environnement. En outre, elle est inadaptée aux réalités administratives du terrain. Comme le martèle l’Uvicoci, cette ordonnance porte un coup d’arrêt préjudiciable à l’avancée de la décentralisation en Côte d’Ivoire. C’est dire que l’ordonnance du 04 octobre 2007 confiant l’exécution des tâches liées à la gestion des ordures ménagères à l’Agence Nationale pour la Salubrité Urbaine (Anasur), n’a pas été du goût des gestionnaires des cités. Cette mesure entachée d’illégalité n’est pas sans conséquences sur l’environnement et la santé publique.


SUR LE PLAN ENVIRONNEMENTAL

Malgré l’édiction de cette mesure réglementaire contestable, et d’ailleurs, contestée, le mode de gestion actuelle des déchets favorise davantage le pullulement des décharges dites « dépotoirs ». Les mesures se succèdent mais les tas d’ordures demeurent. Curieusement, ces dépotoirs à risque foisonnent ostensiblement. Et en effet, les décharges jouxtent des maquis, des restaurants, des marchés, des dortoirs, des quartiers résidentiels et autres. Les ordures stagnent partout comme si les structures chargées de la pré-collecte, de la collecte ne jouent plus leur rôle. Désormais, la distinction entre quartiers populaires et quartiers résidentiels sur la base des ordures ne tient plus. Elles apparaissent, de ce fait, comme la chose dont le partage ne souffre d’aucune discrimination. Cette situation n’est pas sans conséquence sur la santé publique.


La source de maladies graves

Aujourd’hui, ces décharges sont à la base de la prolifération de mouches, de moustiques et d’odeurs insupportables qui sont des vecteurs de maladies. L’on assiste actuellement à des épidémies de choléra, de fièvre typhoïde, de paludisme, fièvre jaune et de tétanos. Les personnes les plus vulnérables sont les adolescents, femmes avec bébés, homme adultes, vieillards et autres attirés par ces dépotoirs à la recherche de matériaux de récupération. A cela, il faut ajouter l’incinération de ces ordures et des pneus usés. Cette incinération des ordures (ménagères, industrielles et hospitalières) rend l’atmosphère délétère à Abidjan. Les rigueurs du climat, mauvais temps (pluie et vent) en constituent un catalyseur. En effet, il n’est pas exclu que l’émergence des cas de cancer et autres tumeurs ait des liens avec ces ordures renfermant du plomb, des solvants des métaux lourds et autres produits très dangereux. A qui incombe la responsabilité de la gestion des ordures en Côte d’Ivoire, et qui fait quoi ? Plusieurs interrogations à ce sujet et la population continue de mourir chaque jour des maladies provoquées par l’insalubrité.

Bakou Norbert nbak43@yahoo.fr
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