Le ministre ivoirien en charge des Sports, Dagobert Banzio, dans cette entrevue, évoque la déchéance des Eléphants au Chan, envisage les éventuelles solutions et jette un regard sur la crise qui prévaut à la Fédération ivoirienne d`Athlétisme.
Que retenez-vous du Chan que la Côte d`Ivoire vient d`organiser du 22 février au 8 mars 2009 ?
Ce championnat avait 3 composantes pour nous. La première concerne les infrastructures. Le délai qui nous était imparti était très court. C`était un défi difficile à relever dans la mesure où la Côte d`Ivoire sort de crise. Les ressources ne sont pas abondantes mais ce pari a été tout de même relevé. La 2e composante, l`organisation, elle également, a été une réussite. La dernière est le résultat sportif qui lui-même conditionne la mobilisation. Il n`a pas été bon et cela a eu une incidence sur la mobilisation à Abidjan. Heureusement qu`à Bouaké, le public est resté mobilisé jusqu`à la fin. Je peux donc dire que nous avons eu 2 sur 3. Le résultat sportif n`a pas réussi, nous le regrettons. Ce sont les principales leçons qu`on peut tirer. On aurait pu mieux faire même si nous avions eu 66% des points. Nous aurons le temps de tirer les leçons et prendre des mesures pour demain. Il faut féliciter le Comité d`organisation et dire merci à tous ceux qui nous ont soutenus, notamment le Gouvernement qui a tout pris en charge et les opérateurs économiques qui ont fait des efforts.
Qu`est-ce qui n`a pas marché au niveau des résultats ?
Comme je l`ai dit tout à l`heure, il nous faut analyser froidement. Je ne peux pas en dire plus, même s`il y a beaucoup d`interrogations. Avec la Fif, nous allons ensemble rentrer dans les détails pour tirer les leçons de cette situation qui est quand même un peu inhabituel. 25 ans plus tard avec la Can Côte d`Ivoire 1984, on aurait pu franchir le cap du premier tour. Contentons-nous des 2 défis relevés sur les 3.
La Côte d`Ivoire était avant-dernière à la Can des juniors, dernière au Chan. Le football ivoirien inquiète de plus en plus…
Vous avez parfaitement raison. Moi-même je m`inquiète également. Parce que la relève qui porte l`espoir n`est pas assurée. Les sélections espoirs et juniors avaient ceci de particulier qu`elles remontaient les buts quand elles étaient menées. Après les victoires aux tournois de l`Uemoa à Ouagadougou et à Bamako, je pensais que tout était bien engagé. C`est pour cela que je dis qu`il faut qu`on prenne le temps pour bien comprendre cet échec. Si ça s`explique, on en tirera les leçons. D`aucuns disent que notre championnat n`avait pas commencé et donc nos joueurs n`étaient pas en jambe. Si c`est le cas, cela veut dire que pour les prochaines compétitions, il faut une bonne coordination entre pareille compétition et le championnat national. Le sélectionneur Georges Kouadio avait pour sa part, estimé que 8 joueurs qui avaient été présélectionnés seraient partis. Si c`est le cas aussi, ça pose un problème. On aurait dû quand même emmener ces joueurs à retarder leurs départs jusqu`à la fin du Chan. Ça n`aurait pas coûté les yeux de la tête. A ce niveau-là, nous sommes tenus à revoir le décret portant organisation de l`équipe nationale pour que certaines dispositions qui ont évolué depuis lors soient revues. De nouveaux problèmes sont posés, il faut les intégrer. Parce que, par exemple, le décret de 1980 ne traite que de 2 équipes : une équipe séniore et une équipe fanion. Il ne parle pas des équipes des locaux, des espoirs, des juniors, des cadets… Et les dispositions de sélection ne sont pas bien détaillées. Le décret doit être mis à jour. Il nous faut régler ces problèmes en tenant compte des règles de la Fifa, de la Caf et notre réglementation intérieure.
Après le Chan, quel usage fera-t-on du stade de la paix de Bouaké?
L`exploitation du stade de la Paix de Bouaké, peut se faire de deux manières. Surtout, avec les clubs. Bouaké était une grande ville de football avec des équipes comme l`Alliance de Bouaké, l`Usb et l`Ascb. Il faut que Bouaké réanime ces clubs pour exploiter le stade. Je pense aussi que la Fif devrait pouvoir y organiser des matches pour les équipes qui opèrent dans la zone. Ce que nous, en tant que ministère des Sports, pouvons y faire, c`est par exemple, les compétitions de l`Oissu. Nous ferons en sorte qu`il puisse en avoir. Nous pensons même réhabiliter l`ancien stade qui est juste à côté. C`est un stade omnisport où peuvent se pratiquer pratiquement toutes les disciplines. Ça permettra aux écoles de s`y entraîner.
Parlons à présent d`athlétisme. Que pensez-vous de la révocation par la Confédération africaine, du président de la Fédération ivoirienne d`Athlétisme ?
Ce qui se passe à la Fédération ivoirienne d`Athlétisme, est un peu plus compliqué finalement. Nous avons reçu à Abidjan le Directeur de Cabinet du président de l`Iaf. Qui, au cours de sa mission en Côte d`Ivoire, a auditionné et a vu tout ce qui se passait. Dans les conclusions de sa mission, il a reconnu que le fichier électoral de 27 clubs est bon. Mais l`Iaf estime que l`Ag devrait être convoquée par le président du bureau sortant et qu`elle ne devrait pas être présidée par le ministre des Sports. Or, le décret 1968 organisant le sport civil dit que le ministre des Sports intervient en dernier ressort dans tous les problèmes qui surrviennent au niveau de toutes les Fédérations. Alors constatant le vide juridique, parce que le mandat du bureau sortant était fini, nous, le ministère, avons convoqué, avec la participation de tous les candidats, l`Ag qui a élu Nicolas Débrimou. Si d`aventure, la décision de l`Iaf devrait être mise en œuvre, c`est comme si on revenait à la situation initiale. Puisque c`est à ces mêmes clubs qu`on demande d`aller à nouveau aux élections. Mais cette fois-ci, sans l`arbitrage du ministère. Et les clubs, malgré tout, se sont mis ensemble pour confirmer l`élection de Nicolas Débrimou.
Vous aviez fait cas l`an dernier, de la célébration des athlètes ivoiriens qui ont porté haut le drapeau de la Côte d`Ivoire. Où en êtes-vous ? Quelle est la date retenue, finalement ?
Nous sommes en train de préparer cet événement. Ce sera dans ce mois. Mes collaborateurs y travaillent. Ce sera avant la fin du mois en cours.
Entretien réalisé par Eugène Djabia
Que retenez-vous du Chan que la Côte d`Ivoire vient d`organiser du 22 février au 8 mars 2009 ?
Ce championnat avait 3 composantes pour nous. La première concerne les infrastructures. Le délai qui nous était imparti était très court. C`était un défi difficile à relever dans la mesure où la Côte d`Ivoire sort de crise. Les ressources ne sont pas abondantes mais ce pari a été tout de même relevé. La 2e composante, l`organisation, elle également, a été une réussite. La dernière est le résultat sportif qui lui-même conditionne la mobilisation. Il n`a pas été bon et cela a eu une incidence sur la mobilisation à Abidjan. Heureusement qu`à Bouaké, le public est resté mobilisé jusqu`à la fin. Je peux donc dire que nous avons eu 2 sur 3. Le résultat sportif n`a pas réussi, nous le regrettons. Ce sont les principales leçons qu`on peut tirer. On aurait pu mieux faire même si nous avions eu 66% des points. Nous aurons le temps de tirer les leçons et prendre des mesures pour demain. Il faut féliciter le Comité d`organisation et dire merci à tous ceux qui nous ont soutenus, notamment le Gouvernement qui a tout pris en charge et les opérateurs économiques qui ont fait des efforts.
Qu`est-ce qui n`a pas marché au niveau des résultats ?
Comme je l`ai dit tout à l`heure, il nous faut analyser froidement. Je ne peux pas en dire plus, même s`il y a beaucoup d`interrogations. Avec la Fif, nous allons ensemble rentrer dans les détails pour tirer les leçons de cette situation qui est quand même un peu inhabituel. 25 ans plus tard avec la Can Côte d`Ivoire 1984, on aurait pu franchir le cap du premier tour. Contentons-nous des 2 défis relevés sur les 3.
La Côte d`Ivoire était avant-dernière à la Can des juniors, dernière au Chan. Le football ivoirien inquiète de plus en plus…
Vous avez parfaitement raison. Moi-même je m`inquiète également. Parce que la relève qui porte l`espoir n`est pas assurée. Les sélections espoirs et juniors avaient ceci de particulier qu`elles remontaient les buts quand elles étaient menées. Après les victoires aux tournois de l`Uemoa à Ouagadougou et à Bamako, je pensais que tout était bien engagé. C`est pour cela que je dis qu`il faut qu`on prenne le temps pour bien comprendre cet échec. Si ça s`explique, on en tirera les leçons. D`aucuns disent que notre championnat n`avait pas commencé et donc nos joueurs n`étaient pas en jambe. Si c`est le cas, cela veut dire que pour les prochaines compétitions, il faut une bonne coordination entre pareille compétition et le championnat national. Le sélectionneur Georges Kouadio avait pour sa part, estimé que 8 joueurs qui avaient été présélectionnés seraient partis. Si c`est le cas aussi, ça pose un problème. On aurait dû quand même emmener ces joueurs à retarder leurs départs jusqu`à la fin du Chan. Ça n`aurait pas coûté les yeux de la tête. A ce niveau-là, nous sommes tenus à revoir le décret portant organisation de l`équipe nationale pour que certaines dispositions qui ont évolué depuis lors soient revues. De nouveaux problèmes sont posés, il faut les intégrer. Parce que, par exemple, le décret de 1980 ne traite que de 2 équipes : une équipe séniore et une équipe fanion. Il ne parle pas des équipes des locaux, des espoirs, des juniors, des cadets… Et les dispositions de sélection ne sont pas bien détaillées. Le décret doit être mis à jour. Il nous faut régler ces problèmes en tenant compte des règles de la Fifa, de la Caf et notre réglementation intérieure.
Après le Chan, quel usage fera-t-on du stade de la paix de Bouaké?
L`exploitation du stade de la Paix de Bouaké, peut se faire de deux manières. Surtout, avec les clubs. Bouaké était une grande ville de football avec des équipes comme l`Alliance de Bouaké, l`Usb et l`Ascb. Il faut que Bouaké réanime ces clubs pour exploiter le stade. Je pense aussi que la Fif devrait pouvoir y organiser des matches pour les équipes qui opèrent dans la zone. Ce que nous, en tant que ministère des Sports, pouvons y faire, c`est par exemple, les compétitions de l`Oissu. Nous ferons en sorte qu`il puisse en avoir. Nous pensons même réhabiliter l`ancien stade qui est juste à côté. C`est un stade omnisport où peuvent se pratiquer pratiquement toutes les disciplines. Ça permettra aux écoles de s`y entraîner.
Parlons à présent d`athlétisme. Que pensez-vous de la révocation par la Confédération africaine, du président de la Fédération ivoirienne d`Athlétisme ?
Ce qui se passe à la Fédération ivoirienne d`Athlétisme, est un peu plus compliqué finalement. Nous avons reçu à Abidjan le Directeur de Cabinet du président de l`Iaf. Qui, au cours de sa mission en Côte d`Ivoire, a auditionné et a vu tout ce qui se passait. Dans les conclusions de sa mission, il a reconnu que le fichier électoral de 27 clubs est bon. Mais l`Iaf estime que l`Ag devrait être convoquée par le président du bureau sortant et qu`elle ne devrait pas être présidée par le ministre des Sports. Or, le décret 1968 organisant le sport civil dit que le ministre des Sports intervient en dernier ressort dans tous les problèmes qui surrviennent au niveau de toutes les Fédérations. Alors constatant le vide juridique, parce que le mandat du bureau sortant était fini, nous, le ministère, avons convoqué, avec la participation de tous les candidats, l`Ag qui a élu Nicolas Débrimou. Si d`aventure, la décision de l`Iaf devrait être mise en œuvre, c`est comme si on revenait à la situation initiale. Puisque c`est à ces mêmes clubs qu`on demande d`aller à nouveau aux élections. Mais cette fois-ci, sans l`arbitrage du ministère. Et les clubs, malgré tout, se sont mis ensemble pour confirmer l`élection de Nicolas Débrimou.
Vous aviez fait cas l`an dernier, de la célébration des athlètes ivoiriens qui ont porté haut le drapeau de la Côte d`Ivoire. Où en êtes-vous ? Quelle est la date retenue, finalement ?
Nous sommes en train de préparer cet événement. Ce sera dans ce mois. Mes collaborateurs y travaillent. Ce sera avant la fin du mois en cours.
Entretien réalisé par Eugène Djabia
