Un thème d’actualité, des panélistes à la hauteur du débat, et un public de qualité qui avait envie d’en savoir. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la conférence publique organisée hier au Plateau, par l’Observatoire pour les élections en Côte d’Ivoire, a été très enrichissante. «Pourquoi les élections en Côte d’Ivoire, maintenant? » Thème qui suscité des débats contradictoires entre le public et les pénalistes au nombre de trois que sont Vénance Konan qui en a exposé ‘’les raisons politiques’’, Jean Louis Billon, ‘’les raisons économiques.’’ Quand le professeur N’Guessan Kouamé examinait ‘’les raisons psychosociologiques’’ de l’urgence de la tenue des élections. Et ce, sous la modération de Abdoulaye Sangaré, journaliste. Le président du Conseil d’administration de l’OPECI est le premier à donner le ton. Le Professeur Maurice Kakou Guikahué a rappelé que depuis 2005, le mandat constitutionnel du chef de l’Etat est terminé. Depuis lors, Laurent Gbagbo ne doit son maintien à la tête du pays qu’à des arrangements politiques dont le dernier est l’Accord de Ouagadougou. Avec ces différents accords, les élections ont été reportées à quatre reprises, a dit le Pr Guikahué. Et pourtant, a-t-il mentionné : «Aucun obstacle objectif ne devrait plus entraver la chevauchée vers les élections». Car, il reste convaincu que «les deux conditions majeures d’une élection sont réunies, c’est-à-dire l’existence d’une liste électorale et la sécurité gérée par les belligérants gestionnaires du pouvoir d’Etat». Il en veut pour preuve qu’à la date du 7 mars 2009, ce sont 5.600.000 électeurs qui se sont faits enrôler, soit un taux de 64%. «Il y a donc une liste électorale qui existe» a-t-il affirmé
Le pire est à venir si …
En conséquence, le président de l’OPECI a invité les acteurs politiques responsables du processus électoral à organiser au plus vite les élections. «Nous devons puiser en nous-mêmes, dépasser nos peurs des lendemains, renoncer à nos situations de rente, pour faire le saut qualitatif en organisant les élections», a insisté le Professeur Guikahué A sa suite, Vénance Konan a été bref mais concis, toujours égal à lui-même. Le journaliste-écrivain n’est pas passé par quatre chemins pour tenir pour responsable la classe politique de la situation actuelle. «L’opposition, la classe politique, doivent être accusées de forfaiture», a-t-il martelé. Son argumentaire est clair et se résume en ceci : «Si on n’est pas d’accord, on dit non». Alors, Vénance Konan se demande ce que fait l’opposition politique dans un gouvernement qui affame le peuple et assassine ses militants. Et d’avertir : «le pire sera devant, si on n’y prend garde». Car, estime-t-il, «le peuple est à bout». Il est clair, selon Vénance Konan que l’urgence de l’organisation d’élections n’est plus à démontrer.
12 000 entreprises fermées
Quant à Jean Louis Billon, celui-ci, a basé son argumentaire sur la situation catastrophique de l’économie nationale, avant d’appeler à la tenue d’élections afin de doter le pays d’un gouvernement légitime qui puisse éloigner les incertitudes. Le président de la Chambre de l’industrie a, d’entrée, fait savoir que l’état de droit, la bonne gouvernance, la sécurité juridique et judiciaire en un mot, la force des institutions, sont les conditions indispensables à la bonne marche de l’économie d’un pays. Or, en Côte d’Ivoire, du fait de la crise, il s’est développé un environnement hostile aux affaires, marqué par la faiblesses des institutions, la précarité du gouvernement et l’incertitude totale. Conséquence, les opérateurs économiques ne peuvent faire que des «investissements attentistes», parce que n’ayant aucune lisibilité en moyen et long terme. Il a informé le public qu’avec la crise, sur 25 000 entreprises, il n’en reste aujourd’hui que 13 000. Tandis que sur 600 000 salariés avant la guerre, il n’en reste que 300 000 dans le privé. Cette situation très catastrophique appelle à la tenue d’élection pour doter le pays d’institutions stables et crédibles. Enfin, le dernier panéliste a mis sur l’accent ‘’les conséquences psychosociologiques’’ de la crise sur des secteurs de l’éducation, la santé et l’économie. Il ressort de son exposé que les Ivoiriens ont perdu de dix ans d’expérience de vie et dix ans d’espérance de vie. Suite aux effets collatéraux de la crise. La pauvreté a atteint un seuil jamais égalé.
Ibrahima B. Kamagaté
Le pire est à venir si …
En conséquence, le président de l’OPECI a invité les acteurs politiques responsables du processus électoral à organiser au plus vite les élections. «Nous devons puiser en nous-mêmes, dépasser nos peurs des lendemains, renoncer à nos situations de rente, pour faire le saut qualitatif en organisant les élections», a insisté le Professeur Guikahué A sa suite, Vénance Konan a été bref mais concis, toujours égal à lui-même. Le journaliste-écrivain n’est pas passé par quatre chemins pour tenir pour responsable la classe politique de la situation actuelle. «L’opposition, la classe politique, doivent être accusées de forfaiture», a-t-il martelé. Son argumentaire est clair et se résume en ceci : «Si on n’est pas d’accord, on dit non». Alors, Vénance Konan se demande ce que fait l’opposition politique dans un gouvernement qui affame le peuple et assassine ses militants. Et d’avertir : «le pire sera devant, si on n’y prend garde». Car, estime-t-il, «le peuple est à bout». Il est clair, selon Vénance Konan que l’urgence de l’organisation d’élections n’est plus à démontrer.
12 000 entreprises fermées
Quant à Jean Louis Billon, celui-ci, a basé son argumentaire sur la situation catastrophique de l’économie nationale, avant d’appeler à la tenue d’élections afin de doter le pays d’un gouvernement légitime qui puisse éloigner les incertitudes. Le président de la Chambre de l’industrie a, d’entrée, fait savoir que l’état de droit, la bonne gouvernance, la sécurité juridique et judiciaire en un mot, la force des institutions, sont les conditions indispensables à la bonne marche de l’économie d’un pays. Or, en Côte d’Ivoire, du fait de la crise, il s’est développé un environnement hostile aux affaires, marqué par la faiblesses des institutions, la précarité du gouvernement et l’incertitude totale. Conséquence, les opérateurs économiques ne peuvent faire que des «investissements attentistes», parce que n’ayant aucune lisibilité en moyen et long terme. Il a informé le public qu’avec la crise, sur 25 000 entreprises, il n’en reste aujourd’hui que 13 000. Tandis que sur 600 000 salariés avant la guerre, il n’en reste que 300 000 dans le privé. Cette situation très catastrophique appelle à la tenue d’élection pour doter le pays d’institutions stables et crédibles. Enfin, le dernier panéliste a mis sur l’accent ‘’les conséquences psychosociologiques’’ de la crise sur des secteurs de l’éducation, la santé et l’économie. Il ressort de son exposé que les Ivoiriens ont perdu de dix ans d’expérience de vie et dix ans d’espérance de vie. Suite aux effets collatéraux de la crise. La pauvreté a atteint un seuil jamais égalé.
Ibrahima B. Kamagaté