L`Observatoire pour les élections en Côte d`Ivoire (OPECI) a organisé, hier après-midi à Versus Bank au Plateau, sous la présidence du Dr Aka Aouélé, une grande conférence débat à l`attention des Ivoiriens. Conjointement animée par le journaliste Venance Konan, l`industriel Jean Louis Billon et le Pr d`Université N`guessan Kouamé, la conférence a porté sur le thème : "Pourquoi des élections en Côte d`Ivoire maintenant ?". Thème qui a été développé selon trois axes. Le confrère Venance a parlé de l`intérêt politique du thème central, le président Billon de l`aspect économique et le Pr. N`guessan de la portée psychosociologique.
C`est le journaliste qui a ouvert la série d`exposés. "Un pays qui se veut sérieux et respecté se donne des principes au nombre desquels, le renouvellement de sa classe politique tous les 5ans par des élections et la protection du territoire. Si ces événements avaient eu lieu 2 mois avant l`arrivée au pouvoir de Gbagbo, on aurait accordé une excuse. Mais 2 ans après, il n`y aucune raison de le dédouaner", accuse-t-il. Toujours selon lui, "Les accords dont celui de Marcoussis ont été torpillés tout le temps. On a souvent manifesté une volonté douteuse de sortir de la crise. L`accord politique de Ouagadougou a un seul but : partager le pouvoir pour piller les ressources et l`économie du pays. Le peuple est ainsi pris en otage par les politiques. Car aucune autorité politique n`est pressée d`aller aux élections, chacun y trouvant son compte", fustige-t-il la classe politique. Face aux problèmes croissants, le premier conférencier alerte l`opinion :"Le pouvoir croit ruser avec tout le monde sans arrêt. Personne ne veut aller aux élections. Face au président de la République, le pays est sans Assemblée Nationale et sans opposition. Le peuple souffre. Il faut rappeler que c`est une banale coupure d`électricité en 1990 qui a précipité le multipartisme." Quant au président de la Chambre de Commerce et d`Industrie Jean Louis Billon, il a démontré que l`environnement sans les élections n`est pas propice aux affaires. "Le fonctionnement du monde des affaires repose sur l`analyse de la prise de risques à court, moyen et long termes. Le milieu demeure plein d`incertitudes qui ne garantissent pas l`Etat de droit. L`environnement est hostile aux affaires et aux investissements. L`effort passe inaperçu et l`impôt devient irrationnel." C`est un véritable cri d`interpellation que le président Billon a poussé. Pour étayer son propos, il a donné quelques rangs du classement de la Côte d`Ivoire dans certains domaines d`activités au monde : 120ème (PPTE), 160ème (IDH), 170ème (BUS). Toujours selon le second conférencier, "tous ces impairs tirent leur origine dans la précarité du gouvernement actuel et ceux qui se sont succédé. Car, ils sont constitués de forces centrifuges." La pléthore des problèmes qui entravent les investissements et le développement des affaires ne sont pas exhaustifs. Dès lors, les élections apparaissent comme l`une des solutions. "Il faut des bases très solides sur lesquelles doit reposer le pouvoir issu d`expression populaire. L`Administration, elle, assure la continuité de l`Etat. Pour attirer les investisseurs, les élections offrent des possibilité dans un contexte apaisé", conclut le président Billon. Le dernier intervenant est le Pr N`guessan Kouamé. "On distingue deux catégories de personnes par rapport aux élections : certains sont favorables, d`autres opposés. Ces derniers vivent des rentes et des prébendes de la crise", dit-il en introduction. S`inspirant d`une opinion de Bohoun Bouabré, il a décrit le sentiment insupportable de la situation que les Ivoiriens vivent depuis : "Les effets qui perdurent sont moralement et socialement insupportables, humainement inacceptables." En tout état de cause, un pouvoir légal et légitime s`impose au sortir d`élections crédibles. Le Pr N`guessan a mis en relief la faillite du pouvoir ivoirien et la rupture avec le peuple. "Un pouvoir qui a peur, qui fuit et qui tire sur le peuple, n`a plus de légitimité. Dès lors que le constat est effectif, on doit procéder aux élections afin de le légitimer et de le légaliser." Ainsi conclut-il son temps de parole. Puis, ce fut les échanges entre les conférenciers et le public selon le mode questions et réponses sous le rôle modérateur du journaliste Sangaré Abdoulaye. La cérémonie a pris fin sur une note de satisfaction du public, juste après le mot de clôture du président, le Dr Aka Aouélé qui a exigé également que les élections se tiennent maintenant.
MARC KOFFI
C`est le journaliste qui a ouvert la série d`exposés. "Un pays qui se veut sérieux et respecté se donne des principes au nombre desquels, le renouvellement de sa classe politique tous les 5ans par des élections et la protection du territoire. Si ces événements avaient eu lieu 2 mois avant l`arrivée au pouvoir de Gbagbo, on aurait accordé une excuse. Mais 2 ans après, il n`y aucune raison de le dédouaner", accuse-t-il. Toujours selon lui, "Les accords dont celui de Marcoussis ont été torpillés tout le temps. On a souvent manifesté une volonté douteuse de sortir de la crise. L`accord politique de Ouagadougou a un seul but : partager le pouvoir pour piller les ressources et l`économie du pays. Le peuple est ainsi pris en otage par les politiques. Car aucune autorité politique n`est pressée d`aller aux élections, chacun y trouvant son compte", fustige-t-il la classe politique. Face aux problèmes croissants, le premier conférencier alerte l`opinion :"Le pouvoir croit ruser avec tout le monde sans arrêt. Personne ne veut aller aux élections. Face au président de la République, le pays est sans Assemblée Nationale et sans opposition. Le peuple souffre. Il faut rappeler que c`est une banale coupure d`électricité en 1990 qui a précipité le multipartisme." Quant au président de la Chambre de Commerce et d`Industrie Jean Louis Billon, il a démontré que l`environnement sans les élections n`est pas propice aux affaires. "Le fonctionnement du monde des affaires repose sur l`analyse de la prise de risques à court, moyen et long termes. Le milieu demeure plein d`incertitudes qui ne garantissent pas l`Etat de droit. L`environnement est hostile aux affaires et aux investissements. L`effort passe inaperçu et l`impôt devient irrationnel." C`est un véritable cri d`interpellation que le président Billon a poussé. Pour étayer son propos, il a donné quelques rangs du classement de la Côte d`Ivoire dans certains domaines d`activités au monde : 120ème (PPTE), 160ème (IDH), 170ème (BUS). Toujours selon le second conférencier, "tous ces impairs tirent leur origine dans la précarité du gouvernement actuel et ceux qui se sont succédé. Car, ils sont constitués de forces centrifuges." La pléthore des problèmes qui entravent les investissements et le développement des affaires ne sont pas exhaustifs. Dès lors, les élections apparaissent comme l`une des solutions. "Il faut des bases très solides sur lesquelles doit reposer le pouvoir issu d`expression populaire. L`Administration, elle, assure la continuité de l`Etat. Pour attirer les investisseurs, les élections offrent des possibilité dans un contexte apaisé", conclut le président Billon. Le dernier intervenant est le Pr N`guessan Kouamé. "On distingue deux catégories de personnes par rapport aux élections : certains sont favorables, d`autres opposés. Ces derniers vivent des rentes et des prébendes de la crise", dit-il en introduction. S`inspirant d`une opinion de Bohoun Bouabré, il a décrit le sentiment insupportable de la situation que les Ivoiriens vivent depuis : "Les effets qui perdurent sont moralement et socialement insupportables, humainement inacceptables." En tout état de cause, un pouvoir légal et légitime s`impose au sortir d`élections crédibles. Le Pr N`guessan a mis en relief la faillite du pouvoir ivoirien et la rupture avec le peuple. "Un pouvoir qui a peur, qui fuit et qui tire sur le peuple, n`a plus de légitimité. Dès lors que le constat est effectif, on doit procéder aux élections afin de le légitimer et de le légaliser." Ainsi conclut-il son temps de parole. Puis, ce fut les échanges entre les conférenciers et le public selon le mode questions et réponses sous le rôle modérateur du journaliste Sangaré Abdoulaye. La cérémonie a pris fin sur une note de satisfaction du public, juste après le mot de clôture du président, le Dr Aka Aouélé qui a exigé également que les élections se tiennent maintenant.
MARC KOFFI