C'est un mauvais quart d'heure qu'ont passé hier les enseignants du secondaire et du technique qui ont osé braver le gouvernement suite au non respect des promesses qu'il leur a tenues. Les ministres Bleu Lainé de l'Education nationale et Hubert Oulaye de la Fonction publique ont décidé de passer à une autre phase après la suppression des salaires des enseignants grévistes. Hier, ce sont au total 224 enseignants qui ont été arrêtés à Abidjan et à l'intérieur précisément à Dabou. Selon le porte-parole des syndicats de l'enseignement secondaire et technique en grève, Soro Mamadou, "ce ne sont pas des arrestations mais des kidnappings". Selon lui, "les camarades ont été pris à leur domicile, certains en salle de prof dans leur lycée et d'autres ont été pris pendant qu'ils étaient en train de prendre leur déjeuner". Décrivant les conditions dans lesquelles ceux-ci ont été arrêtés, le secrétaire général du Synesci n'a pas manqué de souligner qu'"ils ont été passés à tabac par les forces de l'ordre. Le secrétaire général du lycée moderne Simone Ehivet de Yopougon a eu l'œil tuméfié" a-t-il déploré. Face à cette barbarie digne d'une autre époque, les enseignants du secondaire et du technique se disent "plus que jamais déterminés à aller jusqu'au bout de cette lutte pour la dignité du corps enseignant". Pour le porte-parole du collectif, Soro Mamadou, "cela ne nous déviera pas de notre trajectoire". A Abidjan comme à l'intérieur du pays, le gouvernement a réquisitionné la police et les forces de défense et de sécurité pour traquer les enseignants grévistes jusque dans leur dernier retranchement. C'est par une véritable chasse à l'homme digne des films Western que l'Etat a décidé de répondre aux revendications corporatistes des enseignants. Et pourtant, il a été annoncé que le chef de l'Etat avait promis une rencontre avec ceux-ci le vendredi 13mars.
Jean Prisca
Jean Prisca