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Société Publié le jeudi 12 mars 2009 | Nord-Sud

Depuis leur lieu de détention : Des profs racontent leur arrestation

Edouard Kouakou, lycée moderne de Port-Bouët :

« Ce matin, nous étions assis dans la salle des profs lorsque le chef d'établissement est arrivé avec une dizaine de policiers pour nous prendre. Manu militari nous avons été embarqués dans un véhicule de type 4x4 double cabine. Ils nous ont envoyés d'abord au district de police de Port-Bouët. Une fois là-bas, ils ont demandé à chacun de nous son nom, son prénom, la discipline enseignée, l'âge, le domicile. Ensuite nous avons été amenés à la préfecture de police. Actuellement (hier à 15h) nous sommes au violon, au sous-sol de la préfecture. Dans des conditions indignes pour des enseignants. Nous sommes obligés de faire pipi sur place. Il y a des odeurs nauséabondes partout. Nous sommes obligés d'appeler des gens de l'extérieur pour nous apporter à manger. Nous sommes nombreux ici, il y une quarantaine de personnes coincées sur un petit espace. Nous sommes détenus dans les mêmes conditions que les grands bandits. Au début, les parents pouvaient nous transmettre ce qu'ils nous avaient apporté. Mais, maintenant, cela a été interdit. »


Bamba Assetou, lycée moderne d'Adjamé :

« Quand nous sommes arrivés à l'école, le portail était fermé et les élèves étaient dehors. Quand les policiers nous ont vus, ils nous ont demandé si nous étions des enseignants. Nous avons répondu par l'affirmative. Ils nous ont demandé pourquoi nous étions là. Nous leur avons dit que nous étions venus observer la situation. Ils nous ont dit qu'on leur a demandé d'amener au commissariat du 3e arrondissement tous les professeurs qui ne font pas cours. Là-bas, on a pris notre identité et le commissaire nous a appris qu'il a reçu comme instruction de nous transférer à la préfecture de police. Voilà comment je me suis retrouvée ici. »


Goly Charles, lycée Simone Ehivet Gbagbo de Yopougon :

« Ce matin, je suis arrivé au lycée avec un autre collègue. Le commissaire du 17e arrondissement nous a demandé ce qu'on faisait là. Nous lui avons répondu que le président de la République nous ayant convié à une réunion, vendredi, nous étions là pour consulter nos camarades. Un de ses éléments a pris la matraque et s'est mis a nous rouer de coups. Mon collègue à l'œil pratiquement tuméfié. J'ai reçu des coups dans le dos et sur la tête. Actuellement, j'ai mal à la tête. Armes au poing, ils nous ont jetés dans leur coffre et nous ont envoyés au 17e d'où nous avons été conduits à la préfecture de police comme de vulgaires bandits. Il y a des odeurs d'urine et de déchets humains partout. Mais nous avons le moral très haut et la vie continue. »

Propos recueillis par C.S
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