La grande misère des enseignants ivoiriens. Ne vous trompez surtout pas. Il ne s’agit pas là, du titre d’un film qui a postulé au dernier Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO) et qui a remporté l’Etalon du Yennega, la plus haute distinction qui sanctionne ce rendez-vous cinématographique quasi mondial. Il s’agit tout simplement du vécu quotidien des enseignants des lycées et collèges de Côte d’Ivoire. En effet, l’Ecole ne s’est jamais aussi mal porté que sous "le pouvoir des profs". La preuve, depuis des semaines, les enseignants sont en grève. Conséquence, les enseignés sont à la maison. Tout est parti d’une promesse non tenue du gouvernement et plus précisément du chef de l‘Etat Laurent Gbagbo d’augmenter les salaires des enseignants. La promesse a été faite depuis 2007. Pour donner un contenu sérieux à ses promesses, Gbagbo a fait savoir aux enseignants que cela serait effectif au plus tard, le 1er janvier 2009, c’est-à-dire cette année. Seulement voilà, nous sommes en mars, soit trois mois pratiquement après, et les enseignants ne voient rien du tout venir. Ni même un semblant de rencontre avec le gouvernement ou la tutelle pour leur donner les réelles raisons de cette promesse qui tarde à se concrétiser. La suite coule de source. Les enseignants entament une série de grèves. C’est ainsi que du 20 au 30 janvier dernier, ils ont déposé les craies pensant que le ministre Bleu Lainé, les appelleraient à la table de négociation. Cependant, depuis la rentrée des classes, les élèves ne connaissent pas leurs moyennes. Les professeurs ayant fait la rétention des notes.
Des promesses non tenues de Gbagbo
Aucune des actions n’a ému Bleu Lainé. Bien au contraire, il a procédé à des ponctions sur les salaires des grévistes: « (…) Ces arrêts de travail illégaux, intempestifs et injustifiés ont pris une tournure grave dans la semaine du 1er au 6 mars 2009, à la suite mesures et sanctions prises par le Gouvernement de procéder à des retenues de salaires pour certains des grévistes et de suspension de solde pour d’autres, comme le prévoient les textes en vigueur en la matière. Il importe de relever que cette mesure a concerné:
- 2086 enseignants qui, ayant observé la grève de 03 jours, ont vu leurs salaires retenus de moitié;
- 1274 enseignants qui, ayant observé la grève de 10 jours, ont vu leurs salaires suspendus;
- 857 enseignants qui, ayant retenu depuis la rentrée scolaire les notes et les copies d’évaluation des élèves, ont vu leurs salaires suspendus.
Pour cette dernière catégorie il faut souligner qu’il s’agit d’une mesure conservatoire prise en attendant la remise effective des notes et des copies des élèves. Dès que cela sera fait, les salaires seront payés.»
Amani N’Guessan et Bleu Lainé, les bourreaux de l’Ecole ivoirienne
C’est peut-être f’erreur qu’il ne fallait pas faire. Les enseignants ont durci leur mouvement de grève. Réponse du berger à la bergère. 224 d’entre eux ont été tabassés avant-hier, conduits à la préfecture de Police. Voici le vrai visage de l’Ecole ivoirienne sous le FPI. Une vraie déconfiture. Pendant ce temps, le régime fait face à d’autres priorités. Les barons se construisent des châteaux en Espagne, au sens propre de l’expression.
L’histoire retiendra, et l’opinion nationale aussi, que l’enseignement secondaire a mal à ses ministres de tutelle. Face à la grève des enseignants, savez-vous ce que le ministre Bleu Lainé a répondu? Il a dit à ceux-ci d’aller travailler dans d’autres secteurs d’activités s’ils le désirent. Après avoir soutenu en d’autres circonstances qu’il n’a pas de solution pour le département ministériel dont il a la charge. Quel bel aveu d’impuissance! Alors question? Le ministère de l’éducation national est-il maudit? Ou alors y met-on les responsables qui n’en n’ont pas la compétence? Surtout que de mémoire d’observateurs de la scène politique ivoirienne, ce ministère a battu le record des grèves. Tout simplement parce que les ministres qui se sont succédés à la tête de ce ministère, se sont plus comportés en bourreaux de leurs propres départements qu’en gestionnaires. L’on se souvient encore de la débauche d’énergie du ministre Amani N’Guessan lorsqu’il était à la tête de ce département. Il s’est opposé durant la crise qui secoue le pays, à l’organisation des examens dans les zones Centre nord ouest (CNO). Des années durant, les élèves des lycées et collèges de cette partie du pays ont été soustraits du système éducatif de leur pays, au nom d’une prétendue guerre et surtout par la faute du premier responsable du ministère en question.
Yves-M. ABIET
Des promesses non tenues de Gbagbo
Aucune des actions n’a ému Bleu Lainé. Bien au contraire, il a procédé à des ponctions sur les salaires des grévistes: « (…) Ces arrêts de travail illégaux, intempestifs et injustifiés ont pris une tournure grave dans la semaine du 1er au 6 mars 2009, à la suite mesures et sanctions prises par le Gouvernement de procéder à des retenues de salaires pour certains des grévistes et de suspension de solde pour d’autres, comme le prévoient les textes en vigueur en la matière. Il importe de relever que cette mesure a concerné:
- 2086 enseignants qui, ayant observé la grève de 03 jours, ont vu leurs salaires retenus de moitié;
- 1274 enseignants qui, ayant observé la grève de 10 jours, ont vu leurs salaires suspendus;
- 857 enseignants qui, ayant retenu depuis la rentrée scolaire les notes et les copies d’évaluation des élèves, ont vu leurs salaires suspendus.
Pour cette dernière catégorie il faut souligner qu’il s’agit d’une mesure conservatoire prise en attendant la remise effective des notes et des copies des élèves. Dès que cela sera fait, les salaires seront payés.»
Amani N’Guessan et Bleu Lainé, les bourreaux de l’Ecole ivoirienne
C’est peut-être f’erreur qu’il ne fallait pas faire. Les enseignants ont durci leur mouvement de grève. Réponse du berger à la bergère. 224 d’entre eux ont été tabassés avant-hier, conduits à la préfecture de Police. Voici le vrai visage de l’Ecole ivoirienne sous le FPI. Une vraie déconfiture. Pendant ce temps, le régime fait face à d’autres priorités. Les barons se construisent des châteaux en Espagne, au sens propre de l’expression.
L’histoire retiendra, et l’opinion nationale aussi, que l’enseignement secondaire a mal à ses ministres de tutelle. Face à la grève des enseignants, savez-vous ce que le ministre Bleu Lainé a répondu? Il a dit à ceux-ci d’aller travailler dans d’autres secteurs d’activités s’ils le désirent. Après avoir soutenu en d’autres circonstances qu’il n’a pas de solution pour le département ministériel dont il a la charge. Quel bel aveu d’impuissance! Alors question? Le ministère de l’éducation national est-il maudit? Ou alors y met-on les responsables qui n’en n’ont pas la compétence? Surtout que de mémoire d’observateurs de la scène politique ivoirienne, ce ministère a battu le record des grèves. Tout simplement parce que les ministres qui se sont succédés à la tête de ce ministère, se sont plus comportés en bourreaux de leurs propres départements qu’en gestionnaires. L’on se souvient encore de la débauche d’énergie du ministre Amani N’Guessan lorsqu’il était à la tête de ce département. Il s’est opposé durant la crise qui secoue le pays, à l’organisation des examens dans les zones Centre nord ouest (CNO). Des années durant, les élèves des lycées et collèges de cette partie du pays ont été soustraits du système éducatif de leur pays, au nom d’une prétendue guerre et surtout par la faute du premier responsable du ministère en question.
Yves-M. ABIET