Dans le cadre du bras de fer qui oppose les enseignants du secondaire à l’Etat de Côte d’Ivoire, nous avons joint hier au téléphone le Secrétaire général du Syndicat national des enseignants du secondaire (SYNESCI), M. Soro Mamadou. Entretien.
Le Patriote : Dans quel état d’esprit êtes-vous avant la rencontre que vous avez, demain (hier, ndlr), avec le chef de l’Etat ?
Soro Mamadou : Depuis le mardi dernier, les enseignants avaient du baume au cœur. Parce qu’ils avaient compris que les négociations étaient arrivées à un haut niveau. Mais malheureusement, le comportement du ministre Gilbert Bleu Lainé est venu surprendre plus d’un. Voici un monsieur qui a décidé d’énerver les enseignants, à travers des arrestations, des kidnappings et des bastonnades. Par sa faute, on est allé jusqu’à crever l’œil du secrétaire général SYNESCI du lycée Simone Ehivet Gbagbo de Yopougon. Cela, pour sûrement entacher le nom de la Première Dame. Nonobstant cela, contre les mauvaises volontés, les enseignants sont déterminés à répondre massivement présents au rendez-vous avec le chef de l’Etat. Parce que nous estimons qu’il s’agit d’une rencontre très importante pour l’avenir de l’école ivoirienne.
LP : Justement, avant cette rencontre, d’aucuns vous taxaient d’être des enseignants rebelles. Que répondez-vous à cette accusation ?
S.M. : Je pense tout simplement qu’il s’agit d’une campagne d’intoxication en vue de désinformer le Président de la République et l’opinion. Mais cette manœuvre n’entachera en rien notre détermination et notre volonté de continuer la lutte pour une école de qualité.
LP : Comment expliquez-vous l fait que les enseignants continuent de souffrir sous un régime composé, essentiellement, d’enseignants et d’anciens syndicalistes ?
S.M. : Il est vrai qu’une fois arrivé au pouvoir, chaque corps professionnel se bat pour une nette amélioration de son corps. Mais pour les enseignants, ce n’est pas le cas. Certainement parce que nous n’avons pas suffisamment revendiqué, en utilisant les canaux appropriés. Mais aujourd’hui, je crois que les enseignants ont compris. Ils ont donc décidé d’interpeller vivement le gouvernement.
LP : Le Président Gbagbo, encore dans l’opposition, avait annoncé qu’il pouvait résoudre le problème de l’école avec seulement dix milliards de francs CFA. Alors, avec ce qui se passe aujourd’hui, comme expliquez-vous ce paradoxe ?
S.M. : Je ne veux pas vraiment entrer dans ce débat. Cependant, comme vous le savez, les charges de l’Etat sont ce qu’elles sont. Les priorités sont multiples. Je ne peux donc pas me prononcer sur la capacité de résoudre le problème de l’école avec 10 milliards. Mais, je pense, devant la précarité dans laquelle vivent aujourd’hui les enseignants, que le président devra donner un signal fort aux enseignants. Cela, pour que l’école gagne effectivement en qualité. Nous le savons capable de cela.
LP : Avec cette crise, n’y a-t-il pas un risque « d’année blanche » cette année ?
S.M. : Effectivement, avec le comportement du ministre de l’Education nationale, nous nous interrogeons. Nous pensons que c’est lui qui veut d’une année blanche. Mais pour les enseignants, nous allons discuter tranquillement avec le Président de la République, afin qu’on n’ait pas une année blanche. Parce que nous sommes très disposés à faire tout pour sauver cette année scolaire.
LP : Mais les notes et les moyennes des premier et deuxième trimestres sont toujours confisqués par les enseignants. N’est-ce pas là une raison qui pourrait favoriser une année blanche ?
SM : C’est vrai que les notes et les moyennes sont à notre disposition. Mais rien n’a été déchiré. Nous souhaitons qu’il y ait le consensus et vous verrez que l’année scolaire sera normale.
LP : Mais au cas où les négociations n’aboutissaient pas, ne seriez-vous pas aussi co-auteurs de ce génocide intellectuel en Côte d’Ivoire ?
S.M. : A notre sens, il n’ y aura pas de génocide intellectuel. Parce qu’il faut aussi comprendre que enseigner c’est créer le dialogue. Donc, je pense qu’il n’y aura pas d’année blanche encore moins un génocide intellectuel. Je veux aussi préciser que la rétention des notes et des moyennes n’a pas d’incidence son la connaissance intellectuelle des élèves. En ce sens que nous corrigeons normalement leur devoir et nous leur disons leurs notes. Mais ce sont les feuilles que nous gardons. Donc chacun a une idée de son évolution.
LP : Mais tout compte fait, il n’ y a pas d’évaluation de façon officielle.
SM : Bien sûr, mais seulement pour l’administration. C’est-à-dire, pour les rapports de fin de trimestre. Mais en réalité, il faut dire qu’il s’agit là de la forme la plus souple d’interpellation du gouvernement. Nous l’avons fait sur deux mois et nous avons constaté que le ministre restait toujours sourd. Nous avons repris et c’était la même chose. C’est ce qui nous a amené à l’arrêt de travail en janvier. Nous avons donc commencé par une manière simple qui consistait à manifester, sans pour autant arrêter le travail. C’était une manière souple d’interpeller l’autorité qui aurait pu régler notre problème depuis le mois de novembre dernier.
Réalisée par Diawara Samou
Le Patriote : Dans quel état d’esprit êtes-vous avant la rencontre que vous avez, demain (hier, ndlr), avec le chef de l’Etat ?
Soro Mamadou : Depuis le mardi dernier, les enseignants avaient du baume au cœur. Parce qu’ils avaient compris que les négociations étaient arrivées à un haut niveau. Mais malheureusement, le comportement du ministre Gilbert Bleu Lainé est venu surprendre plus d’un. Voici un monsieur qui a décidé d’énerver les enseignants, à travers des arrestations, des kidnappings et des bastonnades. Par sa faute, on est allé jusqu’à crever l’œil du secrétaire général SYNESCI du lycée Simone Ehivet Gbagbo de Yopougon. Cela, pour sûrement entacher le nom de la Première Dame. Nonobstant cela, contre les mauvaises volontés, les enseignants sont déterminés à répondre massivement présents au rendez-vous avec le chef de l’Etat. Parce que nous estimons qu’il s’agit d’une rencontre très importante pour l’avenir de l’école ivoirienne.
LP : Justement, avant cette rencontre, d’aucuns vous taxaient d’être des enseignants rebelles. Que répondez-vous à cette accusation ?
S.M. : Je pense tout simplement qu’il s’agit d’une campagne d’intoxication en vue de désinformer le Président de la République et l’opinion. Mais cette manœuvre n’entachera en rien notre détermination et notre volonté de continuer la lutte pour une école de qualité.
LP : Comment expliquez-vous l fait que les enseignants continuent de souffrir sous un régime composé, essentiellement, d’enseignants et d’anciens syndicalistes ?
S.M. : Il est vrai qu’une fois arrivé au pouvoir, chaque corps professionnel se bat pour une nette amélioration de son corps. Mais pour les enseignants, ce n’est pas le cas. Certainement parce que nous n’avons pas suffisamment revendiqué, en utilisant les canaux appropriés. Mais aujourd’hui, je crois que les enseignants ont compris. Ils ont donc décidé d’interpeller vivement le gouvernement.
LP : Le Président Gbagbo, encore dans l’opposition, avait annoncé qu’il pouvait résoudre le problème de l’école avec seulement dix milliards de francs CFA. Alors, avec ce qui se passe aujourd’hui, comme expliquez-vous ce paradoxe ?
S.M. : Je ne veux pas vraiment entrer dans ce débat. Cependant, comme vous le savez, les charges de l’Etat sont ce qu’elles sont. Les priorités sont multiples. Je ne peux donc pas me prononcer sur la capacité de résoudre le problème de l’école avec 10 milliards. Mais, je pense, devant la précarité dans laquelle vivent aujourd’hui les enseignants, que le président devra donner un signal fort aux enseignants. Cela, pour que l’école gagne effectivement en qualité. Nous le savons capable de cela.
LP : Avec cette crise, n’y a-t-il pas un risque « d’année blanche » cette année ?
S.M. : Effectivement, avec le comportement du ministre de l’Education nationale, nous nous interrogeons. Nous pensons que c’est lui qui veut d’une année blanche. Mais pour les enseignants, nous allons discuter tranquillement avec le Président de la République, afin qu’on n’ait pas une année blanche. Parce que nous sommes très disposés à faire tout pour sauver cette année scolaire.
LP : Mais les notes et les moyennes des premier et deuxième trimestres sont toujours confisqués par les enseignants. N’est-ce pas là une raison qui pourrait favoriser une année blanche ?
SM : C’est vrai que les notes et les moyennes sont à notre disposition. Mais rien n’a été déchiré. Nous souhaitons qu’il y ait le consensus et vous verrez que l’année scolaire sera normale.
LP : Mais au cas où les négociations n’aboutissaient pas, ne seriez-vous pas aussi co-auteurs de ce génocide intellectuel en Côte d’Ivoire ?
S.M. : A notre sens, il n’ y aura pas de génocide intellectuel. Parce qu’il faut aussi comprendre que enseigner c’est créer le dialogue. Donc, je pense qu’il n’y aura pas d’année blanche encore moins un génocide intellectuel. Je veux aussi préciser que la rétention des notes et des moyennes n’a pas d’incidence son la connaissance intellectuelle des élèves. En ce sens que nous corrigeons normalement leur devoir et nous leur disons leurs notes. Mais ce sont les feuilles que nous gardons. Donc chacun a une idée de son évolution.
LP : Mais tout compte fait, il n’ y a pas d’évaluation de façon officielle.
SM : Bien sûr, mais seulement pour l’administration. C’est-à-dire, pour les rapports de fin de trimestre. Mais en réalité, il faut dire qu’il s’agit là de la forme la plus souple d’interpellation du gouvernement. Nous l’avons fait sur deux mois et nous avons constaté que le ministre restait toujours sourd. Nous avons repris et c’était la même chose. C’est ce qui nous a amené à l’arrêt de travail en janvier. Nous avons donc commencé par une manière simple qui consistait à manifester, sans pour autant arrêter le travail. C’était une manière souple d’interpeller l’autorité qui aurait pu régler notre problème depuis le mois de novembre dernier.
Réalisée par Diawara Samou