La situation semble se détériorer sur le terrain à Madagascar. L’armée malgache, conformément à l’intention qu’elle a affichée, a commencé à déployer sa stratégie. Elle s’est mise au centre du jeu politique ; et la première lecture de cette intrusion montre que ses actions confirment la destitution du président élu démocratiquement, Marc Ravalomanana. Par ricochet, cette armée semble dérouler le tapis à l’opposant André Rajoelina dont les actions déstabilisatrices sont ignorées si elles ne sont pas encouragées. Hier, nous apprend l’agence chinoise Xinhua, les partisans de Rajoelina ont pris possession du ministère malgache des Finances et du Budget vers midi, avec le soutien des forces armées.
Benja Razafimahaleo, nommé «ministre des Finances et du Budget» par le chef de l`opposition André Rajoelina, en février dernier, a été installé de force à ce poste, rapporte l’agence chinoise qui cite la radio privée malgache Antsive.
Cette action s’inscrit dans la logique de défiance initiée depuis le début de l’année par l’ex-maire de Antananarivo, la capitale malgache.
D’un autre côté, l’appel au dialogue et au consensus est boycotté et la rhétorique y afférente est carrément discréditée. En effet, les assises sur la crise, qui secoue cette île, devraient se tenir à Antananarivo depuis hier pour s’achever le samedi 14 mars. Cette rencontre de trois jours devrait réunir quelque 90 représentants venant de tous les bords de la société. Mais l’armée et l’opposant Rajoelina, dans une sorte de complicité, ont dit un cinglant «non !» à une telle initiative. Dans la foulée, le Conseil des Eglises chrétiennes de Madagascar (FFKM), médiateur pour cette rencontre, est soupçonné d’impartialité. Le camp Rajoelina affirme même que les prêtres et les évêques ne sont pas qualifiés pour entreprendre une telle médiation.
L’armée, quant à elle, place ses pions. Ainsi, le chef d’état-major, le général Edmond Rasolofomahandry, nommé par le chef de l’Etat a été remplacé par le colonel André Ndriarijaona, désigné mardi par ses pairs mutins comme leur nouveau chef. Le nouveau patron de l’armée affirme avoir derrière lui tous les corps de l’armée malgache. Deux ministres de la Défense du gouvernement ont, quelques jours auparavant, rendu le tablier.
Devant cette méfiance grandissante de sa propre armée et face à la suspicion, le Président Ravalomanana a tendu la main à tous : «Je suis humain et j`ai fait des erreurs. Je fais appel à la population, les assises nationales seront un évènement majeur pour le pays» , a-t-il plaidé dans une allocution à la télévision nationale.
La communauté internationale joue également sa partition dans cette ambiance qui sonne le glas du président malgache. La France, les Etats-Unis et l’ONU s’entendent sur le mutisme à observer face à tant de dérives contre un président élu. Démocratiquement.
Pis, la communauté internationale est aux petits soins de André Rajoelina, qu’elle cache dans un lieu tenu secret, après son transfert à la représentation diplomatique de la France. La crise, pour elle, doit être vu sous le seul prisme de la protection de l’opposant Rajoelina. Autant dire que la messe est dite pour Marc Ravalomanana ! .
Serge Armand Didi
Benja Razafimahaleo, nommé «ministre des Finances et du Budget» par le chef de l`opposition André Rajoelina, en février dernier, a été installé de force à ce poste, rapporte l’agence chinoise qui cite la radio privée malgache Antsive.
Cette action s’inscrit dans la logique de défiance initiée depuis le début de l’année par l’ex-maire de Antananarivo, la capitale malgache.
D’un autre côté, l’appel au dialogue et au consensus est boycotté et la rhétorique y afférente est carrément discréditée. En effet, les assises sur la crise, qui secoue cette île, devraient se tenir à Antananarivo depuis hier pour s’achever le samedi 14 mars. Cette rencontre de trois jours devrait réunir quelque 90 représentants venant de tous les bords de la société. Mais l’armée et l’opposant Rajoelina, dans une sorte de complicité, ont dit un cinglant «non !» à une telle initiative. Dans la foulée, le Conseil des Eglises chrétiennes de Madagascar (FFKM), médiateur pour cette rencontre, est soupçonné d’impartialité. Le camp Rajoelina affirme même que les prêtres et les évêques ne sont pas qualifiés pour entreprendre une telle médiation.
L’armée, quant à elle, place ses pions. Ainsi, le chef d’état-major, le général Edmond Rasolofomahandry, nommé par le chef de l’Etat a été remplacé par le colonel André Ndriarijaona, désigné mardi par ses pairs mutins comme leur nouveau chef. Le nouveau patron de l’armée affirme avoir derrière lui tous les corps de l’armée malgache. Deux ministres de la Défense du gouvernement ont, quelques jours auparavant, rendu le tablier.
Devant cette méfiance grandissante de sa propre armée et face à la suspicion, le Président Ravalomanana a tendu la main à tous : «Je suis humain et j`ai fait des erreurs. Je fais appel à la population, les assises nationales seront un évènement majeur pour le pays» , a-t-il plaidé dans une allocution à la télévision nationale.
La communauté internationale joue également sa partition dans cette ambiance qui sonne le glas du président malgache. La France, les Etats-Unis et l’ONU s’entendent sur le mutisme à observer face à tant de dérives contre un président élu. Démocratiquement.
Pis, la communauté internationale est aux petits soins de André Rajoelina, qu’elle cache dans un lieu tenu secret, après son transfert à la représentation diplomatique de la France. La crise, pour elle, doit être vu sous le seul prisme de la protection de l’opposant Rajoelina. Autant dire que la messe est dite pour Marc Ravalomanana ! .
Serge Armand Didi