Pour eux, c’était un jour pas comme les autres. Samedi dernier, les habitants du quartier précaire Adjouffou, à Port-Bouët, avaient le cœur en goguette. Car, ce n’est pas toujours que de hautes personnalités du pays se déplacent dans cet endroit « perdu ». Ce jour-là donc, ils avaient l’insigne honneur d’accueillir Mme Dominique Ouattara, présidente de Children of Africa et son équipe. Cette fondation y marquait un arrêt dans le cadre de la campagne de vaccination contre la fièvre typhoïde qui a débuté le 17 janvier 2009. Pour l’occasion, parents et enfants sont sortis massivement pour réserver un accueil chaleureux à « Maman Dominique Ouattara ». L’illustre hôte a d’abord réitéré tout son soutien aux habitants d’Adjouffou qui vivent dans des conditions précaires. Ensuite, Mme Dominique Ouattara a rappelé que la fièvre typhoïde est devenue un véritable fléau en Côte d’Ivoire. «Cette affection connaît un retour en force du fait de l’insalubrité croissante qui sévit dans les différentes communes d’Abidjan. Les ordures ménagères, qui s’amoncellent à chaque coin de rues, constituent un véritable danger pour les populations des quartiers défavorisés et plus particulièrement les enfants », a ajouté la Présidente fondatrice de Children of Africa. Puis, elle a révélé que la pauvreté en Côte d’Ivoire a atteint en 2009 un seuil critique de 60%, au point que plus d’un Ivoirien sur deux, vit avec moins de 600 FCFA. Et Mme Ouattara de renchérir : « La Côte d’Ivoire fait partie aujourd’hui des pays les plus pauvres et cela se ressent dans les foyers et le cadre de vie des populations. De plus en plus d’Ivoiriens vivent avec moins d’un repas par jour ». C’est pourquoi, a-t-elle poursuivi, sa fondation a décidé de se mettre au service des populations démunies et particulièrement des enfants, car, insistera Mme Ouattara, « nos espoirs reposent sur eux, ils sont notre avenir ». Elle a par ailleurs souligné que la fièvre typhoïde se rencontre surtout dans les zones à condition d’hygiène précaire. « Pour lutter contre cette affection, il est important de respecter les mesures d’hygiène classique, pour épargner les familles des risques de contamination », a-t-elle conseillé. Avant de préciser que sa fondation, qui s’est fixée comme mission première d’assurer le bien-être des enfants défavorisés notamment sur le plan de la santé, fera de son mieux pour soulager le maximum d’enfants à travers des séances de vaccination, des caravanes et campagnes de sensibilisation à l’endroit des populations vulnérables. Peu avant, Mme Hortense Aka Anghui, maire de Port-Bouët avait félicité Mme Ouattara, cette « dame au grand cœur», pour cette initiative quand le Dr Traoré, Coordinateur de ce projet, soulignait que la fièvre typhoïde est «une maladie infectieuse dû au manque d’hygiène et de la saleté, tout en annonçant que 1000 enfants, âgés de 3 à 12 ans, recevront la dose énergique. De son côté, M. Raphaël Gontor, porte-parole des habitants d’Adjouffou, a salué cette action de la Fondation Children of Africa, tout en rappelant la nécessité d’assainir leur cadre de vie. Car, dira t-il, « nous ne pouvons pas être vaccinés et vivre dans la saleté ».
Après Port-Bouët, la caravane sillonnera les communes de Treichville, Marcory et Abobo. Elle atteindra ainsi son objectif de vacciner gratuitement dix milles enfants à travers Abidjan.
Coulibaly Brahima
Après Port-Bouët, la caravane sillonnera les communes de Treichville, Marcory et Abobo. Elle atteindra ainsi son objectif de vacciner gratuitement dix milles enfants à travers Abidjan.
Coulibaly Brahima