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Société Publié le mardi 17 mars 2009 | Nord-Sud

À chaud

En pirogue

Ils sont quatre. Des agents de la police maritime portés disparus depuis le 11 mars. Le lieutenant Philibert Gonkanou, les sergents Gauden Yapo Kouassin, Mathieu Kouao et Botty Trazié ne sont pas revenus d’une mission dans les eaux territoriales ivoiriennes. Les nouvelles les concernant n’incitent guère à l’optimisme. Des pêcheurs traditionnels affirment avoir entendu des coups de feu du navire clandestin que les agents étaient allés inspecter. Dans les rangs des policiers marins c’est l’indignation, la colère et la révolte. Une humeur bien compréhensible. Pour cette action en mer, les hommes à charge de la surveillance des eaux ivoiriennes, partie intégrante du territoire sont arrivés à leur cible à bord des pirogues prêtées par des pêcheurs. Ils se sont présentés aux bandits les mains quasiment nues. C’est dire que les agents se sont portés au devant du danger sans moyens de locomotion, ni de défense adéquats. Sur la terre ferme, c’est connu, les gangsters ne sont pas des enfants de chœur. Sur les mers, les pirates en Somalie comme en Côte d’Ivoire sont des personnages dangereux. Tuer ou être pris. Devant ce dilemme, leur choix est vite fait. Pas question d’être ramenés en terre ferme en prisonniers. Ne se considèrent-ils pas comme les seigneurs des mers?


Sans moyens

Les policiers marins portés disparus en mer après une opposition aux pirates témoignent du dénuement de ce corps de la sécurité nationale. Si des agents de l’Etat de Côte d’Ivoire sont obligés d’effectuer des missions à bord de pirogue empruntées aux particuliers, cela signifie que la surveillance des eaux territoriales n’est pas une priorité de la Côte d’Ivoire. Pis, cette situation atteste du peu de considération porté aux agents de la direction des affaires maritimes. Les syndicats de ce secteur ont tiré la sonnette d’alarme. Ils ont demandé à être dotés en moyens de mobilité navale, en armes et en moyens de communication conséquents. Les assassinats d’éléments de la police maritime en août, puis décembre 2008, avaient déjà montré que ces hommes étaient perpétuellement en danger de mort. Personne ne cherche une assurance tous risques pour ces policiers. Ils sont confrontés aux risques du métier. Mais comme tous les agents chargés de la sécurité, ils doivent être dotés du minimum pour combattre les malfrats. Ces derniers lourdement armés et voguant sur des embarcations performantes disposent d’un avantage énorme sur la police maritime. Malgré la crise et les priorités de l’heure, il faut trouver une dotation minimale aux forces de surveillance des eaux ivoiriennes. Pleurer et décorer les policiers marins à titre posthume est bon. Mais leur permettre de se défendre en mission est mieux.

Dembélé Al Seni
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