« Au niveau de l’Union, les fortes tensions sur les prix ont porté les taux d’inflation à leurs plus hauts niveaux observés depuis plus d’une décennie. Ainsi, le taux d’inflation annuel moyen est ressorti à 7,4% contre 2,4% en 2007. Cette situation de tensions inflationnistes a provoqué le mécontentement des consommateurs dans la plupart des Etats membres de l’Union ». Ces propos du ministre de l’Economie et des Finances de la Côte d’Ivoire, également président en exercice du Conseil des ministres de l’Uemoa, montre l’impact de la crise financière mondiale sur les Etats de l’Union. Cette crise financière mondiale a même pris de l’ampleur au cours du dernier trimestre 2008 pour se muer en crise économique, provoquant la récession dans de nombreux pays développés. C’est donc dans cet environnement économique très difficile que, selon le ministre Diby, les pays de l’Union ont évolué. Toutefois, « l’activité économique au sein de l’Union a enregistré un taux de croissance de 3,9% contre 3,7% en 2007, soutenu par la progression du Pib dans la quasi-totalité des Etats membres ». La situation des finances publiques a, elle, été caractérisée par une aggravation du déficit budgétaire qui s’est établi à 5,7% du Pib en 2008 contre 5,1% en 2007, du fait des mesures budgétaires prises par les Etats pour lutter contre la cherté de la vie. Toute chose qui a entraîné des tensions de trésorerie. Au niveau des échanges extérieurs, l’espace enregistre un excédent global de 55,5 milliards de Fcfa en 2008 contre 689,6 milliards de Fcfa en 2007. Au plan monétaire et financier, les agrégats monétaires ont présenté un bon profil, à l’opposé des principaux indicateurs boursiers. « Bien que l’environnement extérieur ait été défavorable, l’activité économique dans l’Union a été marquée en 2008 par une consolidation de la croissance. Ce résultat a été atteint grâce à la poursuite des efforts de développement des Etats. Ainsi qu’aux mesures spécifiques mises en œuvre aussi bien par les Gouvernements que par les institutions de l’Union », a dit le ministre Diby. Précisant que cette conférence est l’occasion pour la sous-région de s’engager à lutter dans la solidarité, contre les effets de la crise, de réaffirmer le choix de l’intégration économique comme voie salutaire pour être moins exposée aux chocs exogènes. De même, elle est une opportunité pour lancer un appel à la communauté internationale pour un soutien accru à la mise en œuvre des programmes, en appui aux efforts internes des Etats, en vue d’une réduction notable du seuil de pauvreté et de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.
Jean Eric ADINGRA (Envoyé spécial)
Jean Eric ADINGRA (Envoyé spécial)